La démocratie peut-elle survivre à l’abstention ?

Résumé du document

L'abstention est une tendance structurelle dans les démocraties occidentales. Le déclin de la participation s'amorce à la fin des années 80. Toutes les démocraties sont touchées par le déclin de l'engagement politique.

Fait de ne pas prendre part à un scrutin. L'abstention se mesure sur la part des inscrits, les non-inscrits abaissent donc les chiffres de l'abstention.

La participation au vote est à la base de la pyramide de la participation politique. Le vote se trouve de ce fait placé à la base de la figure idéale du citoyen, qui désigne la conception d'un « individu capable de “se faire une opinion” et d'exprimer par son vote aussi bien ses préférences partisanes que son intérêt pour la sphère publique » (Jacques Lagroye). Cet individu impliqué dans le jeu politique est lui-même constitutif de la démocratie, régime politique dans lequel le peuple (et donc la somme de tous ces individus) exerce la souveraineté.

Extraits

[...] - De ce fait, l'abstention constitue une attaque de la base de cette figure idéale, et l'abstention en elle-même serait donc une menace pour la démocratie. Cependant, pour mieux cerner le phénomène, il faut s'intéresser aux raisons de l'abstention. Les causes de l'abstention menacent-elles la survie de la démocratie ? Si l'abstention menace la légitimité des représentants, il faut néanmoins nuancer le lien entre abstention et mort de la démocratie. L'abstention sociologique menace la légitimité des représentants dans une démocratie a. [...]

[...] Qui s'abstient ? - Les moins diplômés - Les employés, les ouvriers - Les chômeurs, ceux qui sont en emplois précaires - Les célibataires - Les jeunes Donc jouent : le diplôme, le revenu, le niveau d'intégration et l'âge. Lorsqu'on interroge les abstentionnismes, notamment ceux des catégories listées ci-dessus, sur les raisons de leur non-participation électorale, ils la justifient fréquemment par un manque de compétence, ou se déclarent indifférents vis-à-vis du jeu politique. b. Une abstention déterminée - Le fait que les différences de participation électorale puissent être expliquées par des variables sociales : profession, statut professionnel, matrimonial, âge, niveau d'instruction, pose problème, puisque cela implique que ce sont des groupes sociaux et non des individus atomisés qui s'abstiennent davantage et cela biaise la représentation. [...]

[...] La démocratie peut-elle survivre à l'abstention ? Introduction : qu'est-ce que l'abstention ? - Une réalité actuelle. L'abstention est une tendance structurelle dans les démocraties occidentales. Le déclin de la participation s'amorce à la fin des années 80. Toutes les démocraties sont touchées par le déclin de l'engagement politique. - Définition. Fait de ne pas prendre part à un scrutin. L'abstention se mesure sur la part des inscrits, les non-inscrits abaissent donc les chiffres de l'abstention. [...]

[...] Or la vie associative est importante dans les quartiers Dès lors l'abstention ne signifie pas rupture des abstentionnistes avec la société. Conclusion : si l'abstention menace la légitimité des représentants dans une démocratie, il faut toutefois nuancer l'idée que la démocratie ne peut y survivre. L'abstention n'est pas l'unique critère d'évaluation de la santé de la démocratie. Malgré les problèmes que sa progression pose, elle ne traduit pas un désintérêt des citoyens pour la chose publique. Elle constitue, finalement, davantage une alerte pour le monde politique, trop coupé des réalités du pays, que pour la démocratie elle-même. [...]

[...] II) La vie démocratique ne se réduit pas à la participation électorale a. L'abstentionnisme intermittent et militant L'abstentionnisme stratégique. - L'hypothèse d'un abstentionnisme stratégique est mise en avant par Marie France Toinet, qui développe l'idée que l'abstention est fonction des enjeux du scrutin. - Cela explique que les taux d'abstention dépendent de l'importance accordée aux modes de scrutin. L'abstentionnisme militant - Les abstentionnistes militants ne sont pas indifférents au jeu politique, mais s'abstiennent en signe de protestation si l'on considère le problème sous cet angle, la comptabilisation des votes blancs serait susceptible de faire baisser l'abstention. [...]