La démocratie participative s'expérimente à un échelon du pouvoir "accessible" au citoyen, soit au niveau local. L'histoire politique française peut expliquer cet enracinement démocratique local - le vote dans les communes lors de la IIe République étant le "sacre du citoyen" selon Pierre Rosenvallon - mais paradoxalement sa distance par rapport aux affaire nationales - "la démocratie a toujours été considérée comme une affaire de gouvernement central". Ce qui nous permet de mieux comprendre pourquoi "la commune est la cellule de base de la démocratie", selon l'adage (...)
[...] Bien que la démocratie participative semble démocratiser la société civile en elle-même, de là à motiver des intentions politiques (cf. exemple de Porto Alegre), la constitution de ces autres sphères remet en cause la légitimité de la vie publique d'ores et déjà existante. Si les conseils de quartier sont créés, quelle importance accorder aux associations locales, sur le terrain si ce n'est morceler le pouvoir et donner l'illusion au citoyen de son influence, comme on le rencontre d'ores et déjà par la multiplicité d'associations peu écoutées ? [...]
[...] Au-delà de ces interrogations demeure un dernier problème substantiel et évident : si on ajoute à la démocratie le terme de participative alors comment considérer la participation auparavant ? Ne participons-nous pas dans nos démocraties actuelles ? De nos jours la dimension partisane a domestiqué la souveraineté populaire dans un processus globalisant : le vote. Face aux considérations schumpétériennes d'une masse électorale incapable d'agir autrement que des moutons de Panurge (Capitalisme, socialisme, et démocratie, 1942) le citoyen assimile le savoir au pouvoir, qui lui-même se méfie du citoyen ordinaire. [...]
[...] Pour autant l'auteur souligne bel et bien la nécessité d'une démocratie de participation. L'intérêt des instances nationales pour le local débuta dans les années 1960 et conduit nombre de pays occidentaux, comme la France, à aboutir à la décentralisation au bénéfice des élus locaux, et non des citoyens. Car une fois de plus l'élu prévaut sur le citoyen qui reste en marge de toute politique. Or la participation citoyenne est une condition de l'efficacité des institutions politiques elle en est la base et ce sans quoi l'institution politique ne peut intervenir la revendication de démocratie directe est donc compréhensible aujourd'hui auprès du citoyen par la diversité d'un mouvement qui surgit, non sans interrogation, dans un contexte de crise du politique En fait, si les citoyens disposent des moyens et du temps pour délibérer, la communauté politique saura prendre les décisions démocratiques ce qui signifie que la première revendication est l'introduction du citoyen dans la vie publique de sa cité telle n'est pas l'origine de la démocratie ailleurs que par le vote. [...]
[...] Une expérience en priorité à l'échelle locale La démocratie participative s'expérimente à un échelon du pouvoir accessible au citoyen, soit au niveau local. L'histoire politique française peut expliquer cet enracinement démocratique local le vote dans les communes lors de la IIe République étant le sacre du citoyen selon Pierre ROSENVALLON mais paradoxalement sa distance par rapport aux affaire nationales la démocratie a toujours été considérée comme une affaire de gouvernement central Ce qui nous permet de mieux comprendre pourquoi la commune est la cellule de base de la démocratie selon l'adage. [...]
[...] Qui prend rendez-vous avec le maire ? Et ce procédé de distanciation est réciproque : à force d'être peu sollicité, le représentant technocratise un peu plus le pouvoir. L'intérêt n'est pas de savoir à qui revient la faute de la distanciation des intervenants principaux et du fossé qui se creuse entre eux : revient à chacun d'entre eux d'utiliser les principes démocratiques d'ores et déjà existants pour revivifier la démocratie. Et le caractère partisan n'est pas innocent dans ce phénomène : quand bien même toute manifestation peut paraître comme preuve de démocratie de la base un certain clientélisme ou corporatisme syndical et même partisan corrompent la volonté démocratique. [...]
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