La campagne présidentielle 2007 a été le théâtre d'un débat intense sur la démocratie représentative suite à la proposition de Ségolène Royal de créer des jurys populaires dont les membres seraient tirés au sort. La candidate socialiste fût taxée de populiste, ce à quoi elle répondit : « Je suis socialiste, je ne suis pas pour dresser les Français les uns contre les autres. Le populisme, c'est cela. Moi, au contraire, je crois à l'intelligence collective d'un peuple majeur auquel je fais appel ».
Cette phrase illustre une partie des enjeux et des critiques de la démocratie représentative : résoudre la crise de représentation politique en impliquant davantage et directement le peuple par une plus grande « proximité », via l'espace local et ses élus. Mais cette démocratie dite « représentative » fait preuve aujourd'hui d'un fétichisme général et ne pourrait être qu'un trompe l'œil inefficace destiné à renforcer la légitimité des représentants.
Qu'est ce que la démocratie représentative ? Comment la démocratie représentative pourrait réconcilier la société à l'Etat par une plus grande porosité de leurs rapports ? Comment celle-ci pourrait, au contraire, renforcer la confrontation entre les gouvernants et les gouvernés ?
[...] Le terme désigne de manière générale une plus grande porosité entre la société et l'Etat, permettant une démocratie efficace et légitime par de nouveaux modes de gouvernance. Dans les années 1960, certains philosophes politiques tels que C. Pateman ont tenté de trouver ces nouveaux dispositifs pour élargir la participation politique. Ce renouveau de l'analyse s'est construit face à différentes crises : une remise en cause de l'Etat à produire de l'intérêt général ; une montée de l'abstention ; et une interrogation sur la capacité des médias à conserver leur rôle d'instance centrale de délibération. [...]
[...] La démocratie représentative apparaît alors comme le mode de gouvernance idéal permettant de résoudre la crise de la représentation politique et du lien social. Or cette construction symbolique de la proximité peut être également considérée comme un faux-semblant cachant une réalité plus pessimiste. III La Démocratie Représentative comme faux-semblant Le renouveau philosophique que représente le concept de démocratie représentative s'est accompagné de la mise en place de nouvelles procédures et institutions visant à associer le citoyen au politique. Or leur application a montré le peu de marge de marge dont elles disposaient, elles ne représentaient que des compléments à des organismes déjà en place sans jamais s'y substituer. [...]
[...] L'Harmattan. 2007. [...]
[...] La démocratie représentative apparaît donc comme légitime pour résoudre la crise de la représentation politique et plus particulièrement au niveau local, considéré comme le berceau de la démocratie. La proximité devient alors l'horizon politique central, l'échelle la plus pertinente de la reconquête citoyenne permettant de restaurer la confiance publique, le lien social et l'efficacité publique. La croyance selon laquelle on ne voit la réalité que de près alimente la confiance dans la proximité : la capacité d'une société à s'organiser par le bas est la clé du bon fonctionnement démocratique (Robert Putman). [...]
[...] La démocratie par le bas. Prise de parole et délibération dans les conseils de quartier du XXe arrondissement de Paris. Hermès - BLONDIAUX L. et SINTOMER. L'impératif délibératif. Politix - LEFEBVRE R. Non-dits et points aveugles de la démocratie participative. - ROBBE F. La démocratie participative. Paris. [...]
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