La démocratie, par essence, est participative, dans le sens où elle induit que le peuple, qui, étymologiquement, détient le pouvoir, prenne son destin en main et participe à l'exercice du pouvoir. Le fait que l'on soit contraint d'ajouter le terme "participative" témoigne de l'opposition avec cet autre type de démocratie qu'est la démocratie représentative. Il convient également de préciser la différence entre démocratie directe et démocratie participative, puisque l'idée de participation n'inclut pas explicitement l'idée de décision, ce qui équivaut à dire que la démocratie participative s'inscrit dans la démocratie représentative, en cela qu'elle n'aspire pas à donner directement le pouvoir politique au citoyen, mais qu'elle appelle simplement à une meilleure prise en compte du point de vue des citoyens dans la prise de décision. On est donc loin de la démocratie athénienne et du tirage au sort, si bien étudiés dans La Démocratie Représentative, l'ouvrage de Daniel Gaxie, même si l'idée d'implication du citoyen la fait plus se rapprocher de la démocratie directe que de la démocratie représentative (...)
[...] La démocratie délibérative pose ces soucis fonctionnels et organisationnels. A l'ère ou la politique semble de plus en plus devenir une affaire de professionnels, diminuer le rôle du décideur semble être clairement une sinécure. La démocratie participative ne peut être une solution totalement satisfaisante si le citoyen ne se démarque pas des jeux de manipulation politique, et sortir de l'illusion qu'on leur impose. La seule solution pour que le citoyen prenne son destin en main resterait donc une démocratie plus "directe", mais là se pose la question de l'intérêt du citoyen (qui se pose en fait aussi pour la démocratie participative). [...]
[...] Sans sortir du système représentatif, la démocratie participative peut permettre une meilleure efficacité du système, supposant bien sûr un citoyen intéressé. Cependant, malgré tous les points positifs soulevés, nous sommes tout de même en droit d'émettre des réserves quand à l'utilité de la démocratie participative. Premièrement, il apparaît évident que la décision, au final, appartient toujours au décideur élu, celui qui détient effectivement le pouvoir, et que, pour ne pas tomber dans la démocratie directe, le citoyen ne peut exercer qu'un rôle de pression, la décision revenant toujours au final au décideur. [...]
[...] Pour autant, la démocratie participative est-elle plus qu'une illusion ? A la fois outil de légitimation des gouvernants et moyen de pression pour ceux qui savent s'en servir, son rôle n'en demeure pas moins flou. Tout d'abord, l'apparition de la démocratie participative, et plus particulièrement son développement, peut être témoin d'une volonté de "démocratiser la démocratie". En effet, l'implication du citoyen viendrait contrecarrer le mythe du décideur rationnel, qui avait la vie belle durant les Trente Glorieuses. La période d'Etat-Providence, où la décision était détenue en grande partie (sinon en totalité) par le personnel politique, et où la présence d'acteurs était souvent monolatérale, est révolue, pour laisser place à un système ou le décideur politique doit partager son pouvoir décisionnel avec une multitude d'acteurs, paradigme largement admis, comme le prouve la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) lancée en France au cours des années 1980, qui a démontré, en plus du fait de s'attacher à un idéal démocratique, qu'un changement dans le processus décisionnel pouvait être bénéfique financièrement. [...]
[...] Il convient également de préciser la différence entre démocratie directe et démocratie participative, puisque l'idée de participation n'inclut pas explicitement l'idée de décision, ce qui équivaut à dire que la démocratie participative s'inscrit dans la démocratie représentative, en cela qu'elle n'aspire pas à donner directement le pouvoir politique au citoyen, mais qu'elle appelle simplement à une meilleure prise en compte du point de vue des citoyens dans la prise de décision. On est donc loin de la démocratie athénienne et du tirage au sort, si bien étudiés dans La Démocratie Représentative, l'ouvrage de Daniel Gaxie, même si l'idée d'implication du citoyen la fait plus se rapprocher de la démocratie directe que de la démocratie représentative. La question de la démocratie participative semble se poser avec de plus en plus d'insistance ces dernières années, et semble s'affirmer comme une "troisième voie", à certains égards. [...]
[...] La démocratie participative peut venir compenser les défauts de la démocratie représentative. En effet, cette dernière souffre du fait que, tout en étant censé être l'outil de "sondage" du peuple, choisissant les gouvernants, ce qui est un outil de légitimation certes fondamental, elle souffre du manque de contrôle des gouvernés sur les gouvernants durant le mandat, ce qui se traduit souvent, lors des élections intermédiaires, par le fameux "vote de sanction", ou l'enjeu réel de l'élection se dissipe au profit d'un "jugement" de la politique gouvernementale. [...]
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