La démocratie a tendance à être définie comme toujours majoritaire. En effet, Pennock disait « Il nous faut relever d'emblée que le gouvernement par la majorité est souvent représenté comme l'essence même de la démocratie. » La démocratie majoritaire est donc un critère déterminant de la démocratie. Mais il ne faut pas omettre le principe de démocratie de consensus, qui peut s'avérer utile dans certaines situations. Démocratie majoritaire et démocratie de consensus - termes empruntés à Robert Dixon Junior - sont souvent comparées, même si toutes deux reposent sur la définition du « gouvernement par le peuple et pour le peuple. » Effectivement, la démocratie majoritaire, pratiquée en France, correspond à la concentration du pouvoir dans les mains de la majorité, face à une opposition, soit un bipartisme dans la représentativité. Cette démocratie n'advient que lorsque l'opinion publique et les politiques s'avèrent unis sur certains points, pour ne permettre qu'une majorité et une opposition. Quant à la démocratie de consensus, elle est celle qui amène la variété d'idées, et cette multitude d'opinions se confronte dans un débat permanent afin de favoriser le dialogue et la représentativité des minorités.
[...] Pour appuyer cette hypothèse, il advient de citer Abraham Linoln qui dira dans son premier discours d'investiture en 1861 que l'unanimité est impossible ; l'exercice du pouvoir par une minorité, comme solution permanente, est totalement inadmissible [ . ] Mais cette affirmation n'est basée sur aucun texte, aucune loi. La légitimité de la démocratie majoritaire peut alors être remise en question, de par le fait qu'elle ne repose que sur ce qu'a appelé Dicey une Convention de la Constitution. Ce sont des normes non écrites qui ne peuvent pas être appliquées par les tribunaux, mais qui régissent le fonctionnement des systèmes politiques 2. [...]
[...] Les choix des décideurs d'utiliser la démocratie majoritaire ou de consensus. 1.la démocrate majoritaire est la plus utilisée, puisque ce terme large englobe, selon Sartori, trois types de grandeurs différentes les majorités qualifiées (deux tiers) les majorités absolues ( majorités relatives, soit la minorité la plus importante. Les décideurs emploient ce type de démocratie bicamérale lorsque l'opinion publique n'est pas trop divisée, ou plutôt lorsque l'opinion publique est scindée en deux, afin de créer une opposition et une majorité La démocratie consensuelle prend toute son utilité dans les jeunes démocraties en voie de démocratisation selon Arend Lijphart. [...]
[...] Mais d'autres facteurs rentrent en compte, comme le choix des décideurs et des électeurs d'une démocratie majoritaire ou consensuelle face à un enjeu politique. II.Les choix de l'utilisation de ces deux types de démocratie A. Les choix personnels des électeurs 1. dans la démocratie majoritaire : simplification du système de choix, la grille de lecture est plus facile, car il y a moins de partis et plus de visibilité pour les électeurs. Hormis ce choix simple, la démocratie majoritaire pose problème. En effet, pour pouvoir se faire entendre, l'électeur doit s'unir avec d'autres. [...]
[...] On estime que la démocratie majoritaire ( n'est pas bonne, puisque c'est peut- être une majorité ignorante qui gagnera. La démocratie consensuelle, en poursuivant la logique, permettrait de s'éloigner de ce risque, puisque le pluralisme idéologique et politique fait se confronter les points de vue, et surtout empêche l'ignorance condamnée par Platon. En effet, aucune majorité ignorante ne peut gagner, autour d'un débat, l'on peut faire se confronter les arguments et opinions Le paradoxe de Condorcet dans la démocratie de consensus : Mais Condorcet, avec le paradoxe portant son nom, met en lumière le problème que cause la démocratie de consensus. [...]
[...] En effet, au lieu du pluralisme des partis au sein même d'une compétition électorale, il s'exerce par l'alternance des mandats. Dans une démocratie de consensus, le fait de ne pas élire une majorité ne permet pas de faire tourner les points de vue, puisqu'ils sont toujours présents sur l'échiquier politique. Dans le cas de la démocratie majoritaire, chaque élection permet de changer la majorité qui représente le peuple. Dans une démocratie de consensus, le fait que les oppositions soient plus factuelles qu'idéologiques entraine une alternance moins représentative. [...]
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