L'Etat d'Israël est proclamé le 14 mai 1948 par Ben Gourion. Il s'agit d'une République parlementaire multipartite et d'une démocratie libérale ayant adopté le suffrage universel. Israël est né dans un contexte particulièrement difficile après la Seconde Guerre mondiale : après avoir souffert lors des exactions nazies, le peuple juif doit se battre pour un Etat et gagner la confiance de ses voisins arabes. Outre ces problématiques internationales, la société israélienne doit relever un certain nombre de clivages internes. En premier lieu, il existe une importante différenciation entre population arabe et population juive. Puis, on observe un second clivage entre ashkénazes et sépharades. Enfin, il existe une opposition entre laïcs et religieux. Une véritable démocratie se doit de représenter toutes les dimensions d'une société aussi divisée soit-elle. La proportionnelle semble dès lors être une solution qui résoudrait ces tensions sociétales. Cependant, il n'empêche que ce type de scrutin ne favorise pas une majorité stable et durable, apte à gouverner. Comment la démocratie israélienne parvient-elle à être gouvernante malgré la présence d'une proportionnelle pure, qui semble pourtant répondre à un légitime besoin de représentativité ? S'agit-il du seul enjeu ? La démocratie israélienne ne doit-elle pas affronter d'autres difficultés, outre ses contradictions internes ?
[...] Conclusion La démocratie israélienne est mise en difficulté à cause de ses contradictions internes, entre proportionnalisme et stabilité gouvernementale. Toutefois, ces désagréments sont partiellement atténués grâce aux réformes électorales et surtout grâce au leadership d'un premier ministre charismatique élu au suffrage universel direct, gage de légitimité. Par ailleurs, la démocratie israélienne se formalise à travers l'établissement d'une Constitution, morcelée certes, mais preuve d'un certain consensus nécessaire pour ne pas sombrer dans le vide constitutionnel. Cet Etat israélien connaît aujourd'hui un riche débat concernant la hiérarchie de ses normes ainsi que la conciliation des origines religieuses et historiques du peuple juif avec la démocratie. [...]
[...] écrit Claude Klein. La proportionnelle israélienne est définie par un seuil électoral de par la répartition des restes à la plus forte moyenne et enfin par la possibilité d'apparentement entre deux partis pour l'attribution des restes. Ce mode de scrutin a certains inconvénients. Effectivement, on assiste selon O. Duhamel à un éclatement de l'offre électorale et la prolifération partisane. Cet effet, où tout le monde tente sa chance, est surtout visible depuis 1977 : avant la survie de l'Etat était en jeu. [...]
[...] Certains experts ont voulu voir l'émergence d'un consociationalisme à l'Israélienne. Le modèle de Lipjhart est cependant loin d'être pleinement applicable à Israël, surtout en ce qui concerne l'accord entre élites issues de différents groupes. Une affaire de leadership Une réforme électorale, réclamée par certains mouvements civils, pourrait corriger cette instabilité. Olivier Duhamel avance par exemple que la substitution du mode de scrutin britannique au proportionnalisme intégrale permettrait de renvoyer les religieux à leurs livres et de laisser le bipartisme structurer l'espace politique. [...]
[...] Si la démocratie israélienne survit malgré l'absence de réformes électorales structurelles, c'est grâce à son premier ministre. Les réformateurs ont cherché à créer un leadership, inspiré du modèle anglais, mais en se basant cette fois sur le mode d'élection du premier ministre. Duhamel rappelle que l'élection populaire du premier ministre autorise le maintien d'un chef de l'Etat distinct, figure symbolique de l'unité du pays et référence morale pour l'intégrité du politique, tout en dotant le pouvoir d'un chef effectif qui exerce les responsabilités le temps de la mandature. [...]
[...] la Thora. Une Constitution, en énonçant certains droits fondamentaux, permettrait une laïcité activement rejetée par les intégristes. Israël réussit à surmonter ces oppositions en adoptant la Constitution par chapitre, progressivement, selon la forme d'une loi fondamentale. La résolution Harari, votée le 13 juin 1950 définit ce procédé, compromis entre pro et anticonstitutionnalistes : La Constitution sera élaborée chapitre par chapitre, de telle sorte que chacun d'entre eux constitue une loi fondamentale par lui-même [ Les chapitres seront assemblés et formeront la Constitution de l'Etat Ces lois fondamentales, actuellement au nombre de douze, sont proposées par une Commission spéciale et votées par la majorité absolue de la Knesset. [...]
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