Suite à l'hospitalisation du Premier Ministre Ariel Sharon, son remplaçant Ehoud Olmert a ouvert la séance hebdomadaire du cabinet pour la première fois dimanche 8 janvier. Ce dernier assure que "La démocratie d'Israël est forte et ses institutions fonctionnent sérieusement et comme il faut". Ces propos traduisent la stabilité politique d'Israël dans des situations de crises, nombreuses depuis sa création.
En effet, l'Etat d'Israël est une démocratie jeune. Formée par les colons juifs issus de la diaspora venus s'implanter massivement en Palestine dans la première moitié du XXème siècle, son indépendance fut proclamée le 14 mai 1948. Depuis, Israël est entrée en conflit quatre fois avec ses voisins Arabes, hostiles à sa création.
Cependant, l'organisation politique israélienne, pour permettre le pluralisme le plus total, est contrainte par certaines faiblesses. Il convient donc de se demander, comme Olivier Duhamel, « comment concevoir une démocratie dirigée sans détruire le pluralisme ? ». Comment se fait-il qu'une démocratie qui s'incarne dans le proportionnalisme pur, avec toutes les failles qu'on lui connaît, puisse aboutir à un exercice stable du pouvoir ?
Israël se caractérise par un proportionnalisme qui reflète la pluralité de sa société, mais qui fragilise l'exercice du pouvoir. Mais malgré les apparentes difficultés que peuvent entraîner l'ultra proportionnalisme, la démocratie israélienne tend vers une logique de majoritarisation autour d'un fonctionnement institutionnel original.
[...] A la création de l'Etat d'Israël en 1948, les leaders politiques ont choisi un système représentatif où chacun pouvait non seulement faire entendre sa voix mais aurait une chance, sinon d'être au pouvoir, du moins d'être représenté au Parlement, la Knesset. Ce choix était donc à la fois idéaliste et pragmatique. La société israélienne : une mosaïque sociale Aujourd'hui encore, le peuple israélien est fortement hétérogène. Israël est une mosaïque sociale et trois grands clivages divisent le pays : Juifs et Arabes, Juifs ashkénazes et Juifs sépharades, Juifs religieux et Juifs laïques. [...]
[...] Ce pluralisme est favorisé par le système électoral rigoureusement proportionnel, qui permet la représentation démocratique de toutes les factions de la société, même s'il crée une certaine instabilité. Le système israélien s'inscrit néanmoins dans une logique de plus en plus majoritaire. En effet, la loi fondamentale sur le gouvernement de 1992 instaure l'élection directe du chef du gouvernement et crée un système institutionnel tout à fait novateur et original. Israël est donc une démocratie en construction, à l'image de ses lois fondamentales, adoptées par la Knesset au fil du temps et visant un jour à former une véritable constitution. [...]
[...] Enfin, la société israélienne est divisée entre Juifs laïques et Juifs religieux. Il y a une grande diversité dans le monde religieux, mais l'électorat religieux représentait environs 20% de la population israélienne en 1996. Le proportionnalisme comme expression de tous ces groupes Le système électoral présente les caractéristiques suivantes : - Scrutin à un tour - Le pays entier constitue une seule circonscription électorale - Chaque parti présentant une liste de 120 candidats pour les 120 sièges de la Knesset - Les électeurs votent donc pour un parti - Le seuil significatif pour l'accès à la représentation est de des suffrages exprimés Le scrutin ultra proportionnel tend à la justice électorale, c'est-à-dire à la représentation de toutes les tendances politiques de la nation à la Knesset. [...]
[...] En et 1999 les israéliens allèrent jusqu'à élire quinze listes. Depuis la création d'Israël, le nombre de listes élues n'a jamais été en dessous de dix. La nécessité de former des coalitions Avec ce système, pour avoir un gouvernement majoritaire il faut qu'un parti obtienne plus de la majorité des suffrages, ce qui n'est jamais arrivé, d'où la nécessité de créer des coalitions, au prix de marchandages et de négociations peu sympathiques. Entre 1984 et 1988, il y eut notamment un gouvernement de grande coalition entre travaillistes et Likoud. [...]
[...] Après l'échec de Ben Gourion, l'idée de l'adoption d'un scrutin uninominal à un tour fut complètement abandonnée En 1963 la Knesset donna le droit au Premier Ministre de révoquer un ministre. Cette réforme contribua à renforcer son leadership. La loi fondamentale de 1992 sur le gouvernement et la mise en place de l'originalité institutionnelle israélienne C'est avec la nouvelle loi fondamentale sur le gouvernement, acceptée par la Knesset en 1992, que le système politique israélien connût sa plus grande transformation. La réforme la plus marquante fut la mise en place de l'élection directe du Premier ministre au suffrage universel. [...]
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