Nombreux sont les États multiculturels qui n'ont pas su s'imposer comme des démocraties. Les exemples de l'URSS ou de la Yougoslavie, pour ne citer qu'eux, nous le montrent bien. Seule la mise en place de systèmes totalitaires a permis l'existence d'une certaine cohésion nationale à l'intérieur de ces États. Toutefois, ce constat pessimiste ne doit pas nous laisser penser qu'une démocratie ne peut pas être multiculturelle.
La démocratie libérale, en tant qu'elle se veut la protectrice des libertés et de l'égalité des droits, est-elle véritablement compatible avec la volonté des communautés de protéger leurs particularismes et leurs valeurs ?
[...] Ainsi, les multiculturalistes prônent le droit fondamental des communautés culturelles à exister et à s'exprimer librement. Claude Lefort va même plus loin, en expliquant que la démocratie n'existe que grâce à ses divisions. Le régime de liberté est d'ailleurs permis par l'existence de divisions et d'affrontements à l'intérieur de la société. Dès lors, rien ne peut justifier que l'on impose une assimilation culturelle, à partir du moment où l'apprentissage de la langue officielle et la connaissance des éléments principaux de l'histoire, nécessaires à la compréhension des débats démocratiques, suffisent à garantir l'intégration politique des communautés. [...]
[...] La démocratie telle que nous l'envisageons aujourd'hui n'est-elle pas déjà condamnée à disparaître ? Les difficultés de nos systèmes actuels à contenir les séparations et violences liées aux identités ne placent-elles pas la démocratie face à son propre échec ? Si la démocratie est le pire des régimes à l'exception de tous les autres comme le pensait Churchill, n'est-il pas temps de repenser les systèmes de gouvernement, et d'en inventer de nouveau, plus à même de faire face aux divisions de la société ? [...]
[...] La démocratie face aux identités : multiculturalisme et communautarisme Nombreux sont les États multiculturels qui n'ont pas su s'imposer comme des démocraties. Les exemples de l'URSS ou de la Yougoslavie, pour ne citer qu'eux, nous le montrent bien. Seule la mise en place de systèmes totalitaires a permis l'existence d'une certaine cohésion nationale à l'intérieur de ces États. Toutefois, ce constat pessimiste ne doit pas nous laisser penser qu'une démocratie ne peut pas être multiculturelle. Rappelons quelques définitions clés qui vont nous permettre de bien cerner le sujet. [...]
[...] On peut notamment le voir au travers de la montée des partis xénophobes et nationalistes aux Pays-Bas, par exemple. La GB, qui se qualifiait de riche d'une grande diversité, ouverte, multiculturelle a vu ses qualités largement remises en cause après les attentats de Londres, en 2005. En effet, à ce moment, nombreux sont ceux qui ont envisagé les dangers du multiculturalisme. Pierre-André Taguieff explique que de telles politiques n'ont eu pour conséquence qu'une baisse du sentiment d'appartenance à la nation. [...]
[...] Quant au multiculturalisme, il est lié au constat de la multiculturalité, c'est-à-dire de l'existence de différences culturelles à l'intérieur d'une même société. Dès lors, on emploie le terme de multiculturalisme pour désigner les politiques mises en œuvre dans plusieurs démocraties modernes dès les années 1970 et dont le but était de permettre l'intégration des populations immigrées tout en respectant leur propre culture. Enfin, le communautarisme correspond à une forme d'ethnocentrisme, impliquant une tendance à la fermeture sur soi, dans un monde pourtant toujours plus ouvert. [...]
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