A la veille des élections présidentielles du mardi 4 novembre aux États-Unis, qui ont vu le candidat démocrate Barack Obama être élu, le président sortant, Georges Bush, déclarait : "les républicains, les démocrates et les indépendants peuvent trouver un terrain commun sur au moins un point : notre système de démocratie représentative est une des plus grandes forces de l'Amérique". Il rappelle ici le type de système politique démocratique exercé aux États-Unis, comme dans la très grande majorité des pays du monde. Démocratie vient du grec demos, le peuple et kratos, le pouvoir. Cela signifierait donc que le pouvoir, la souveraineté serait exclusivement attribuée au Peuple et exercée idéalement par lui même. Or, George Bush parle de démocratie représentative, cela signifie que l'on a des représentants qui expriment, au nom du Peuple, la souveraineté. Cela semble être quelque peu un oxymore, on ne peut véritablement avoir le pouvoir si on se fait continuellement représenter. La démocratie « parfaite » semble être la démocratie directe, où chacun posséderait une part égale du pouvoir, exprimant la souveraineté directement.
Nous pouvons nous demander pourquoi tous les régimes actuels ont-ils préféré la démocratie représentative, en délaissant la démocratie directe, qui semble être la plus juste. Nous verrons tout d'abord l'impossibilité d'établir une démocratie directe, puis nous verrons en quoi la démocratie représentative permet de s'approcher au mieux de l'idéal démocrate.
[...] La démocratie représentative, l'unique solution démocratique A. Le pouvoir aux mains de représentants de la souveraineté du peuple La démocratie parlementaire tente de résoudre le problème de la démocratie directe en faisant un certain nombre de compromis. Certes, les citoyens n'exercent plus directement leur souveraineté, mais par l'intermédiaire de représentants, qui se dévouent à la tâche de l'exercice du pouvoir? Ils ont alors la possibilité de siéger toute la journée à l'Assemblée, n'ayant pas, le plus souvent, de contrainte d'un travail extérieur. [...]
[...] La démocratie représentative permet de pallier aux faiblesses de la démocratie directe, tout en gardant à l'esprit le critère important qu'est l'expression de la volonté générale. Cependant, la démocratie représentative a elle aussi des faiblesses. Ainsi, on peut émettre une nuance sur le fait que le représentant n'a pas de dépendance juridique avec le peuple. Une fois élu, il est libre de respecter ou non ses engagements vis-à-vis de lui. Le mandat impératif n'existe pas. Il faut donc attendre la fin du mandat établi lors de l'élection afin de pouvoir changer de représentant, qui espérons-le, tiendra ses promesses. [...]
[...] La démocratie directe, une impossibilité ? A. Une incompatibilité avec nos modes de vie actuels Le principe de la démocratie directe est que les citoyens décident des lois et prennent les décisions au sein de l'Assemblée en votant à la majorité. La première démocratie directe à fonctionner fut certainement la démocratie athénienne, où les citoyens se partageaient les pouvoirs législatifs et judiciaires, tandis que l'exécutif était réservé aux magistrats désignés parmi eux par le tirage au sort, pour un mandat très court de 1 an, afin de favoriser la rotation des élus. [...]
[...] La démocratie directe, en plus d'être très compliquée à mettre en place et trop pesante dans nos vies, comporte un risque de voir se dérober justement la démocratie. B. Un danger certain de voir émerger le despotisme La démocratie directe divise le pouvoir en part égale comme nous l'avons vu précédemment. Se pose alors le problème révélé par Montesquieu, dans l'Esprit des lois où il déclare : Pour qu'on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir. [...]
[...] La démocratie directe n'a donc plus lieu d'être. Il faut se méfier du Peuple, car rien ne permet d'affirmer que réuni en assemblée, il prendra les décisions optimales, qu'il ne sera pas victime de manipulation ne cédera pas face à la démagogie populiste, au sécuritaire, ou même qu'il exclu une minorité de cette démocratie directe. Le despotisme n'est jamais loin d'apparaître. Afin de se protéger des excès de la démocratie directe, il faudrait faire appel à un sur-droit qui regrouperait certains grands principes comme les Droits de l'Homme, l'égalité, la liberté . [...]
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