« La démocratie est un mauvais système, mais elle est le moins mauvais de tous les systèmes. » S'exclamait Winston Churchill. Elle est surtout le plus fragile des systèmes politiques puisqu'elle repose sur un équilibre précaire, sans cesse en déplacement, entre Liberté et Égalité par exemple, mais également entre union et division. La scène politique en effet tend dans un même mouvement à s'associer, se coaliser, mais également à se séparer, en plusieurs partis par exemple.
La démocratie est le régime politique dans lequel le pouvoir est détenu ou contrôlé par le peuple (principe de souveraineté), sans qu'il y ait de distinctions dues la naissance, la richesse, la compétence... (principe d'égalité). En règle générale, les démocraties sont indirectes ou représentatives, le pouvoir s'exerçant par l'intermédiaire de représentants désignés lors d'élections au suffrage universel. Les autres principes et fondements de la démocratie sont les libertés des individus, le droit au suffrage universel, la séparation des pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire), la consultation régulière du peuple (élection et référendum), la pluralité des partis politiques et l'indépendance de la justice.
[...] De même, les taches politiques sont parcellisées : la division du travail, né le plus souvent de la pratique, se retrouve jusqu'aux plus hauts rangs du pouvoir. Par exemple, le Président de la Ve République a un domaine privilégié dans l'armée et les affaires extérieures ; selon la pratique de la cohabitation, il n'est censé s'occuper que de ce champ là, laissant la politique intérieure français à son Premier Ministre, sans conflit d'intérêt possible. Au niveau individuel, la démocratie est, pour reprendre la formule du philosophe Jacques Rancière dans La mésentente, le seul régime qui institutionnalise le dicencus. [...]
[...] La démocratie ne consiste pas à s'unir mais à savoir se diviser La démocratie est un mauvais système, mais elle est le moins mauvais de tous les systèmes. S'exclamait Winston Churchill. Elle est surtout le plus fragile des systèmes politiques puisqu'elle repose sur un équilibre précaire, sans cesse en déplacement, entre Liberté et Égalité par exemple, mais également entre union et division. La scène politique en effet tend dans un même mouvement à s'associer, se coaliser, mais également à se séparer, en plusieurs partis par exemple. [...]
[...] Le système démocratie se retrouve alors totalement bloqué, incapable de la moindre action : ce fut le cas à la fin de la IV République. On assiste alors à une véritable valse des ministères : 30 entre 1920 et 1934. Cette instabilité s'explique par une véritable " dictature " des Chambres. En effet, les institutions de 1875 permettent au président de la République de renvoyer les députés devant les électeurs ; mais aucune résolution n'ayant été faite depuis 1876, il est devenue coutumier de ne pas dissoudre. [...]
[...] La démocratie exige donc une union des citoyens, mais une union incomplète : elle est donc le seul système institutionnalisant le dicencus. La division se retrouve à l'échelle institutionnelle, dans les pouvoirs séparés, comme à l'échelle individuelle, avec la présence d'un pluralisme politique. Pour éviter un chaos total, cependant, les mouvements contestataires doivent pouvoir s'exprimer dans un cadre prévu par la Constitution : l'opposition a ainsi un rôle officiel et les revendications des mouvements sociaux sont prises en compte dans un régime démocratique. [...]
[...] Ainsi, la démocratie suppose la division, tant au niveau institutionnel qu'individuel. Mais pour éviter le chaos d'une société trop parcellisée, les mouvements contestataires sont intégrés au jeu politique. Alfred Sauvy écrit dans la Tragédie du pouvoir que L'unanimité, le plein accord, est un mauvais signe. L'opposition assure donc certaines fonctions indispensables en démocratie. Elle permet d'abord une information contradictoire des décisions et des intentions du gouvernement du pays. Il revient à l'opposition de soulever des questions, de critiquer les interrogations ou les orientations de telle ou telle politique. [...]
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