La démocratie suppose l'incarnation de règles et de principes qui régissent les modes de consultations. Chaque citoyen doit donc disposer du droit d'élire ses représentants parmi un choix varié par le biais d'élections libres. L'opposition politique organisée doit être envisageable. A cela s'ajoute un certain consensus sur des valeurs. Parmi celles ci ont peut retrouver celle de la liberté de parole et par extension liberté de la presse, multipartisme, l'égalité devant la loi, le refus de la corruption des fonctionnaires et des élus… Ces caractéristiques apparaissent comme universelles. Ce modèle connaît une évolution constante. Ainsi en France bien que le régime soit démocratique en 1930, les femmes ne disposaient pas encore du droit de vote. La démocratie n'est pas un régime uniforme. Ainsi, il y a différents types de régimes possibles: la démocratie représentative, directe et la démocratie participative.
Il y a eu, pour Huntington, trois phases de transitions. Tout d'abord les pays de l'Europe centrale. L'après-Seconde Guerre mondiale signale la démocratisation de l'Europe occidentale, de l'Inde ou encore du Japon. Viennent ensuite l'Europe du Sud, les pays latino-américains et l'Europe de l'Est. De plus, selon Bertrand Badie, « la vague des indépendances a marqué, un temps, la prolifération et l'uniformisation des Etats ». La colonisation, supposant l'envahissement d'un territoire mais aussi l'asservissement plus ou moins forcé d'une population, permit aux pays colonisateurs occidentaux de véhiculer ce qui semblait être pour eux le meilleur régime imaginable. Lors de l'indépendance, le mimétisme l'emporta sur l'innovation.
Le régime soviétique proposa, quant à lui, une alternative au régime démocratique, organisation interne de l'Etat par laquelle l'origine et l'exercice du pouvoir politique incombent au peuple. Cependant, l'effondrement du premier consacra le second. Aussi, comme le souligne Guy Hermet dans son ouvrage « Le passage à la démocratie », « la chute du Mur de Berlin a fait croire que s'ouvrait l'ère de la démocratisation universelle ».
De la sorte, « le modèle démocratique occidental apparaît de plus en plus aujourd'hui comme dépourvu d'alternative » comme le souligne Meny et Surel dans l'ouvrage « Politique comparée : les démocraties ». En effet, dans un contexte de mondialisation véhiculant une unification des règles, des valeurs et des objectifs, ce modèle se veut exportable mais aussi importable. Il doit, entre autre, remplacer les régimes autoritaires jusque là existant.
On retrouve ici une résolution ethnocentrique, c'est-à-dire une tendance à valoriser la manière de penser du groupe auquel on se rattache et à l'étendre à la compréhension des autres sociétés. Il faut tenir compte, dans un premier temps, de l'impact économique et social de la mondialisation dans chacun des pays mais, dans un second temps, des relations complexes et floues que les cultures entretiennent avec le politique.
Ainsi, partout où la transition démocratique s'amorce, le pays doit subir une période plus ou moins destructrice. Les réformes nécessaires s'opposent par endroit aux valeurs de la population. Guy Hermet démontre alors que le terme de réforme semble trop faible tant les changements doivent être conséquents. Il privilégie alors le terme de bouleversements. De plus, les vertus de la démocratie ne font pas l'unanimité et de nombreuses contestations demeurent.
Par conséquent, nous pouvons nous demander dans quelles mesures, la démocratie, bien qu'étant perçue comme un concept occidental prétendant à l'universalité, ne peut être transposable au sein de sociétés pourvues de caractéristiques divergentes.
Grâce à une analyse comparée, nous démontrerons que les démocraties occidentales à prétention universaliste (I) par « une logique de dépendance » (A) et une consécration du mimétisme (B) se retrouvent tout de même contestées (C). Se pose donc la question de l'inadéquation de ce modèle au sein des sociétés réceptives (II) due à une possible « conditionnalité démocratique » (A) supposant une adaptation (B) et des innovations provoquant des « désordres » (C).
[...] Le but du président actuel Lagos est donc de réduire ses enclaves. Il existe cependant certains lieux d'invention qui permettent la renaissance d'un ordre politique approprié. Au sein de la société locale les mouvements hindouistes font de la décentralisation la clé de voûte de leurs propositions. De plus, les mouvements associatifs peuvent être vecteurs d'innovation par l'accélération de solidarités sociales qu'ils prennent la forme de confréries au Maroc ou de mouvements chrétiens au Burundi ou même d'associations de fermiers au Kenya.défiant une politique étatique. [...]
[...] Tel est le cas de Hajj Seyyed Javadi qui dénonça le parallèle existant entre le régime du Shah en Iran et celui du Khomeyni. Sa pensée politique fut forgée par l'Occident. En effet, il passa 4 années en France. De retour dans son pays d'origine, il réfuta l'autoritarisme mais aussi la corruption. Pour lui, le processus d'occidentalisation est essentiel pour ce pays. Ce n'est que par celui ci que l'Iran peut progresser. De plus, un paradoxe de la rupture activant les emprunts se retrouve dans l'histoire du mouvement indépendantiste tunisien selon Bertrand Badie. En effet, l'organisation partisane est aussi un des produits importés. [...]
[...] Parmi elles nous pouvons citer le coup d'Etat de 1996 par le Président Barré. Les imperfections ne doivent cependant pas conduire à penser comme impossible l'avènement d'un régime démocratique. Pour Jean-Claude Maignan auteur de l'ouvrage La difficile démocratisation du Niger la démocratisation du Niger ( . ) devra se réaliser à un rythme acceptable par les Nigériens et tenir compte des réalités socio-économiques du pays, mais aussi de leur évolution Il faut donc reconnaître leur capacité à inventer la démocratie De plus, la notion de loi et de règlement c'est-à-dire de règle de portée générale et impersonnelle n'est pas une donnée propre aux sociétés africaines fondées par des lois coutumières divergentes selon les régions. [...]
[...] Ils font alors l'apologie de valeurs alternatives, notamment de type identitaire. Nous retrouvons ici le souhait de neutraliser toute forme de banalisation et de clamer la délégitimation de l'importation massive de modèles politiques étrangers. D'où l'apparition de cercles d'enseignement religieux nommé MTI proliférant à Tunis dans les années soixante-dix. Les jeunes qui, dans cette société moderne, ne pouvaient se voir offrir un cadre de sociabilité capable de prendre en charge leurs attentes les rejoignirent. Ainsi, A la logique d'hybridation s'oppose alors avec violence celle du rejet et de la recomposition identitaire Tel est le cas en Inde où le modèle d'Etat séculier voit se développer, en marge, une volonté de restaurer le communalisme religieux Parmi les mobilisations il y a tout d'abord celles qui ne prétendent nullement se défaire de la communauté nationale et, ensuite, celles qui contestent directement l'Etat et ses institutions. [...]
[...] Le droit occidental leur a donc été enseigné. Cela eut beaucoup d'importance dans la volonté d'occidentaliser le pays. C. Les faiblesses de l'Occident René Rémond auteur de la partie intitulée Forces et faiblesses de la démocratie en Europe se trouvant au sein de l'ouvrage Fragile démocratie souligne l'existence d'un consensus fort en Europe sur les principes et les pratiques de la démocratie. Il règne donc à son sujet une insatisfaction. Il existe un contraste non négligeable. La réalité quotidienne se révèle être bien plus complexe et moins uniformément évidente. [...]
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