Dissertation ayant pour but d'analyser le pouvoir politique de la rue, en répondant au sujet d'actualité suivant : Dans quelle mesure le pouvoir politique de la rue est-il légitime aujourd'hui, en France ?
[...] Il y a des associations de militants, semi-professionnels de la politique, qui assurent une permanence de la critique. A tel point qu'il devient difficile d'agir pour les équipes municipales et que certains dossiers traînent. Bref, si les manifestations qui, à l'origine, veulent faire bouger les choses, finissent par paralyser les institutions, elles sont inefficaces et illégitimes, car la poursuite de la démocratisation est impossible. L'opposition entre la rue et l'urne a marqué tout le XIXe siècle. Daniel TARTAKOWSKY estime à ce titre que la logique du gouvernement représentatif rend l'utilisation de la rue irrationnelle, incompréhensible, ce qu'il résume dans la question : Quelle peut bien être la fonction et surtout la légitimité de la manifestation dès lors que le suffrage universel et les lois démocratiques constituent un cadre légal dans lequel chacun peut manifester sa pensée et se faire entendre ? [...]
[...] Ensuite, il a une fonction d'opposition et pour finir, de projection, puisqu'il permet la formulation de propositions pour l'avenir, d'alternatives (exemple de l'altermondialisme, avec ATTAC). En revanche, le pouvoir politique de la rue peut devenir totalement illégitime dans deux principaux cas : si on considère qu'il n'est pas un baromètre révélateur de ce que pense l'ensemble du Peuple français et s'il introduit la violence. La première question est en effet la suivante : les manifestants expriment- ils la volonté de la majorité des citoyens ? Il s'avère que la réponse est bien souvent négative. [...]
[...] Ajoutons que le pouvoir de la rue s'exerce la plupart du temps contre le Gouvernement et le Parlement, donc principalement contre des institutions (et souvent des hommes) que les citoyens ont eux mêmes choisis auparavant par le biais des élections. Ainsi, convient-il de se demander : dans quelle mesure le pouvoir politique de la rue est-il légitime aujourd'hui, en France ? A première vue, il jouit d'une légitimité du fait de la crise de la représentation, qui se solde par la volonté d'un rapport plus direct entre les gouvernants et les gouvernés Cependant, il perd toute légitimité à partir du moment où il devient violent et est source de désordre pour la démocratie (II). [...]
[...] Sciences po Dissertation de QPS Thème : la participation politique non conventionnelle Sujet : Le pouvoir politique de la rue Bibliographie - Dictionnaire de sciences politiques et sociales, J.G CONTAMIN, X. CRETTIEZ, S. MOREL, M. ROUYER, Sirey 2004 - Nouvelles luttes de classes, P. COURS-SALIES et M. VAKALOULIS, PUF - Les nouvelles dimensions de la citoyenneté, Cahiers français 316 - Institutions politiques et droit constitutionnel, P. ARDANT, 18e Edition 2006, L.G.D.J - www.lemonde.fr - www.ladocumentationfrançaise.fr Depuis le début des années 90, la participation électorale des français accuse un recul certain, phénomène observable également dans la quasi totalité des pays européens. [...]
[...] Michel OFFERLE pose une question essentielle : pourquoi manifester contre un gouvernement qui émane de la volonté nationale ? L'explication se trouve dans la confiance très réduite du peuple en ses élus, car ces derniers semblent incapables de mener à bien leurs revendications, notamment sociales. Les partis politiques français sont confrontés à une grave crise de légitimité dont les résultats du 21 Avril 2002 (premier tour de l'élection présidentielle) sont la parfaite illustration, car la poussée de l'extrême droite de J.M Le Pen est le résultat d'un profond mécontentement populaire. [...]
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