Alors que la dimension internationale des politiques d'immigration constitue une partie intégrante de la coopération communautaire depuis la conclusion du traité de Rome en 1957, les politiques de l'immigration vis-à-vis des ressortissants des pays tiers et la question connexe de l'asile ne sont devenues un point de préoccupation important pour la communauté qu'au milieu des années 80. La réalisation du marché unique et la renonciation au contrôle des frontières intérieures a été considérée comme subordonnée à la mise en place d'un contrôle commun aux frontières extérieures. Il en est résulté des tentatives d'harmoniser les politiques de l'immigration en ce qui concerne tant les ressortissants de pays non communautaire que l'asile.
Il apparaîtra cependant qu'il existe d'importantes divergences dans l'harmonisation des deux aspects de cette politique. Au sein d'un même Etat, il semble aussi que cette question de la politique de contrôle des frontières soit une des plus révélatrices des divergences entre partis politiques car le thème du contrôle des frontières est aujourd'hui bien ancré dans le débat politique et il revient de façon récurrente au moment des débats préélectoraux, permettant à chaque candidat d'affirmer par ses propos sur ce sujet son appartenance à un mouvement politique. Pour ne citer qu'un exemple, avant le second tour des élections présidentielles françaises en 1995 MM. Jacques Chirac et Lionel Jospin, les deux candidats admirent en choeur « la nécessité de maîtriser le flux migratoire », c'est-à-dire de mieux intégrer les immigrés en situation régulière et de fermer les frontières aux irréguliers. Il n'était donc pas question d'abroger les lois de 1993, M. Chirac regrettant simplement la mansuétude avec laquelle on les applique - seulement 16 % des décisions de reconduite à la frontière sont exécutées - tandis que M. Jospin se proposait d'en réformer les dispositions les plus aberrantes, évoquant en exemple la grève de la faim de six étrangers « inexpulsables et non régularisables »
[...] Jospin se proposait d'en réformer les dispositions les plus aberrantes, évoquant en exemple la grève de la faim de six étrangers inexpulsables et non régularisables Le contrôle des frontières en Europe Pourquoi migre-t-on ? Le contrôle des frontières est immédiatement lié aux phénomènes de flux migratoires, il est donc important dans un premier temps de comprendre les mouvements migratoires d'autant plus qu'il s'agit d'une analyse que l'on retrouve au sein de toutes les tendances politiques. Ils retiennent tous les mêmes déterminants par contre les chiffres concernant la proportion de tel ou tel phénomènes migratoires sont très différents d'une discours à l'autre de telle sorte que les conclusions tirées des causes du problème du contrôle des frontières sont très différentes. [...]
[...] Le débat est vif au long des années 1980 et 1990, et tourne autour de la maîtrise des flux, et surtout des immigrants en situation irrégulière. Si beaucoup de mesures emblématiques sont prises, comme la suppression de l'aide au retour en 1981, une certaine stabilité des politiques existe : reprise des expulsions, durcissements des conditions visas non CEE en 1986, et 1993 restrictions à l'accès à la carte de séjour ; régularisations en 1989 et 1991. L'activisme juridique reflète la politisation : depuis 1974, l'ordonnance de 1945 aura été modifiée à 37 reprises (dernière fois loi du 26 novembre 2003 sur la maîtrise de l'immigration). [...]
[...] Les thèmes favoris La solidarité internationale La solidarité internationale est une question centrale pour les partis d'extrême gauche européens car ils pensent le développement des migrations en rapport permanent avec ce qu'ils entendent par mondialisation, par développement durable. Ils ont une conception humaniste de la société pour que les hommes et les femmes puissent circuler aussi librement que les marchandises sans quotas ni lois de restriction. Les propositions annexes à cette thématique sont donc tout naturellement l'augmentation de l'aide au développement, la valorisation du rôle des immigrants comme acteur du développement, une véritable politique de coopération et l'acceptation de l'idée que l'immigration est une partie intégrante du processus de développement. [...]
[...] Leur analyse historique revient à dire que la cœxistence de population différente sur un même territoire n'est jamais pacifique. La menace est alors mortelle en ce qu'elle touche la paix civile et la prospérité nationale. Sans fermeture des frontières les arrivées massives modifient en profondeur la substance même du peuple d'origine, or ces partis ont la conviction qu'un pays multiculturel et multiethnique est inéluctablement multiconflictuel. De nombreux partis d'extrême droite peuvent aussi jouer la carte de la peur d'une islamisation de leur pays. [...]
[...] Autre thème très caractéristiques du Vlams Blok, il se vente d'être le premier parti belge à avoir remis en question les utopies de la société dite multiculturelle et la politique catastrophique et gâteuse envers les immigrés.[10] Une définition des problèmes du contrôle des frontières fondée sur des concepts pragmatiques et utilitariste. Les partis ayant vocation à gouverner à l'image de l'UMP ou du PS en France ne conçoivent pas une nation sans frontière même s'ils constatent la globalisation de la planète. [...]
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