Comment définir le sionisme ?

Résumé du document

Le mot sionisme a été forgé en 1890 par un journaliste viennois, Nathan Birnbaum, afin de désigner la renaissance politique des Juifs par leur réinstallation collective en Palestine. Il provient du mont Sion, la colline sur laquelle a été construite Jérusalem, ville sainte des Juifs.
Sion et Jérusalem sont ainsi depuis 3000 ans le symbole des liens indissolubles qui existent entre le peuple juif, la religion hébraïque et la Terre d'Israël. Celle-ci, Eretz Israël, est pour les Juifs la terre promise par Dieu au peuple juif, et politiquement la terre donnée par le roi Saül pour permettre aux Juifs d'y construire un État.

Le sionisme est ainsi une idéologie politique nationaliste qui revendique l'existence d'un État juif en Palestine ; elle est bien contemporaine de l'affirmation d'autres nationalismes en Europe, mais présente des caractères spécifiques liés à la dispersion des Juifs et à la définition même de la nation juive.

Quelles sont les caractéristiques de ce mouvement, les modalités du nationalisme juif pour un peuple sans État ?

Extraits

[...] Même si, on l'a vu, Herzl n'a inventé ni l'expression ni le concept du sionisme, il a donné une inflexion primordiale au mouvement, qui est alors devenu une question politique de premier plan en Europe et dans le monde. Herzl est à l'époque de la rédaction de son Judenstaat correspondant à Paris de la Neue Freie Presse, un journal viennois très influent, et assiste donc directement aux péripéties de l'affaire Dreyfus. Il est donc un témoin direct de l'antisémitisme violent qui caractérise la période, et qui sévit même dans le pays des Droits de l'Homme Ce n'est pour lui qu'une preuve supplémentaire de l'échec des théories assimilationnistes, qui voudraient que les juifs se fondent dans la société qui depuis quelques décennies les accepte par une relative égalité juridique. [...]

[...] Pour eux, le nationalisme juif est un principe religieux avant tout. Le retour vers Sion est le seul moyen de satisfaire la double aspiration du judaïsme à la liberté et au sacré. D'après Buber Sion reconstruite sera une maison de prières pour tous les peuples La vie juive est alors susceptible d'un double accomplissement : capacité de vivre en communauté, de faire l'expérience de la nation, tout en s'attachant à la plénitude de la vie spirituelle. Son but tient dans la recherche de l'unité entre ces deux voies. [...]

[...] Conclusion Dans l'immédiat, c'est la conception politique d'Herzl qui triomphe, et en 1917 la déclaration Balfour marque un tournant capital dans l'histoire du sionisme puisque, avec son inclusion dans le mandat confié par la Société des Nations à la Grande-Bretagne (24 juill. 1922), cette dernière reconnaîtra en droit la concrétisation étatique du sionisme en Palestine. Cher Lord Rothschild, J'ai le plaisir de vous adresser, au nom du gouvernement de Sa Majesté, la déclaration ci-dessous de sympathie à l'adresse des aspirations sionistes, déclaration soumise au cabinet et approuvée par lui. [...]

[...] La critique juive réformée voit quant à elle le juif comme un simple croyant que rien ne distingue de ses concitoyens si ce n'est son appartenance à une confession différente. Le sionisme lui apparaît comme une retribalisation du judaïsme. Seconde critique qui admet la continuité historique du peuple juif, mais conteste la nécessité de transférer les Juifs dispersés vers la Palestine. Cette critique a pris quatre formes : socialiste, autonomiste, religieuse, territorialiste. Pour certains socialistes (le Bund, Union générale des travailleurs juifs de Russie, Pologne et Lituanie créée en 1897), il faut octroyer l'autonomie culturelle aux Juifs au sein même des pays où ils résident. [...]

[...] Bermond , Le siècle des excès, de 1870 à nos jours, PUF 2002, Collection Major ( Mitchell Cohen, Du rêve sioniste à la réalité israélienne, Paris La Découverte 1990, Coll. Textes à l'appui, série Histoire Contemporaine ( Marcel Liebmann, Qu'est ce que le sionisme ? (http://www.institutliebman.be/archives/sionisme.pdf) ( Encyclopaedia Universalis, Article Sionisme par Alain Dieckhoff. [...]