Avant de s'intéresser à la France, il convient de définir les termes de maillage et de découpage. Le terme de découpage dans le dictionnaire de M. Lévy et M. Lussault est définit comme "pavage, partition d'un territoire borné en sous-ensembles eux-mêmes constitués de territoire bornés". Plus simplement, c'est le processus de maillage d'un espace. Découper est un acte d'appropriation de l'étendue. Le découpage d'un espace permet de le nommer et d'en faire alors un territoire, c'est-à-dire un espace approprié. Il peut avoir lieu a priori : on délimite d'abord et on caractérise ensuite cette maille ; ou alors a posteriori : on commence par constater des répétitions des caractéristiques et on trace alors la maille. Tout découpage est une action humaine, acte de pouvoir institutionnel et scientifique. Le maillage résulte de la même logique : "ensemble des sous-ensembles d'un espace découpé selon une partition" : c'est le résultat du découpage. Ce maillage présente plusieurs caractéristiques : taille plus ou moins importante, une plus ou moins grande régularité. Des maillages sont visibles comme par exemple un paysage agricole, d'autres sont invisibles. C'est le cas des découpages administratifs. Cette absence de visibilité est accentuée par l'emboîtement des maillages (cf. panneau financement infrastructures.).
On peut transposer cette logique à l'espace français:Le découpage territorial ne se réduit pas au découpage administratif. La diversité des découpages est le résultat d'une multiplication des acteurs et des critères du découpage (administratifs, fonctionnels...) En France aujourd'hui, la définition officielle est"espaces précisément limités par des ministères ou des services publics." Dans ce cas, on peut parler de régions militaires, du découpage en réseau de la SNCF,ou la France en 5 régions pour le numéro de téléphone.
A l'heure de la mondialisation et de l'intégration européenne, on peut se demander si les découpages français, fruits d'une longue histoire, sont encore pertinents. Les découpages français témoignent-ils d'un immobilisme ou d'une volonté d'adaptation ?
La France, tout en conservant des mailles administratives traditionnelles, a vu son découpage modernisé par de nouveaux acteurs, afin de répondre à de nouvelles exigences.
[...] Parfois les critères culturels priment sur les critères administratifs. En effet, un territoire est un espace délimité par des frontières, qui a été approprié par un individu ou une communauté. Parfois l'appropriation n'est pas juridique, elle est d'un autre ordre, plus symbolique (sentiment d'appartenance à une culture, de connivence) et le territoire a alors des limites moins nettes. Ainsi Nantes a été placée chef-lieu des pays de la Loire, alors que la population la considère bretonne. Par ailleurs, la population corse se réfère à l'île dans sa totalité. [...]
[...] La question de la taille des régions est aussi posée. On trouve les régions trop nombreuses par rapport à celles d'autres pays européens. Enfin, tout le monde s'accorde pour dire que la France est victime de son terrible émiettement communal (l'Allemagne compte 14000 communes seulement). Cependant, personne ne veut vraiment regrouper massivement les communes et bouleverser cette maille. Pour parer à ces incohérences on pourrait réunir le découpage judiciaire avec le découpage administratif de la France, car le découpage des Cours d'Appel date de l'Ancien Régime. [...]
[...] L'idéal d'un polycentrisme maillé reste favori car c'est celui qui accorderait une plus grande importance aux territoires pertinents ; et donc une plus grande fidélité aux réalités de la société civile, et à l'objectif d'équité entre les territoires. Elles seraient en cohérence avec les exigences fonctionnelles que nous avons évoquées. Reste à voir si la société civile se reconnaîtra en de tels territoires. Le maillage territorial doit à présent refléter l'espace vécu, mais aussi être cohérent par rapport à ceux d'autres Etats européens, dont les régions moins nombreuses ont un champ de compétences plus élargi. [...]
[...] Ainsi, il a abouti à un nouveau découpage de la France en 140 aires urbaines (après des ZPIU, zones de peuplement industriel et urbain, inadéquates et des zones urbaines dépassées). Le polycentrisme permettrait la mise en réseau de ces aires urbaines grâce à des infrastructures minimisant ce qu'on appelle l'effet-tunnel (un axe autoroutier par exemple n'entraîne pas forcément le développement économique du territoire qu'il traverse). D'autre part, Les nouvelles technologies d'information et de communication et la densification des réseaux de communication et transports ont bouleversé la spatialité des échanges économiques et la mobilité des agents économiques. [...]
[...] une nécessité d'ouverture aux flux mondiaux s'appuyant sur l'armature urbaine et le développement d'infrastructures L'utilisation fonctionnelle de l'espace répond à une exigence de compétitivité. En effet, la notion de développement tend à remplacer celle d'aménagement du territoire (Jean-Louis Guigou) et nous sommes dans une véritable compétition des territoires qui cherchent à attirer la main- d'œuvre qualifiée (par la qualité du cadre de vie, l'accessibilité ) et les entreprises. On va donc réaliser de nouveaux découpages dans cette logique, et on changera d'articulation/d'échelle selon le propos. [...]
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