« Affaibli, divisé, contesté, le mouvement syndical en France est entré depuis 1995 dans une nouvelle phase de son existence. Au terme du court XXème siècle, il est confronté à une triple crise –existentielle, stratégique, idéologique- dont rien n'assure qu'il sortira victorieux ». C'est en ces termes que R. Mouriaux introduit son livre Le syndicalisme en France.
D. Labbé ajoute que la France a connu une révolution silencieuse : la quasi-disparition du syndicalisme des lieux de travail. Les syndiqués se trouvent essentiellement dans le secteur public ou dans une grande entreprise nationale ; dans la plupart des entreprises du secteur privé, la syndicalisation est très faible, voire inexistante. Il semblerait donc que le syndicalisme français connaisse une crise structurelle.
Andolfatto et Labbé nous donnent une idée de l'ampleur de la diminution des taux de syndicalisation : de 40% après la WW2, ils se maintiennent entre 20% et 25% de 1958 et 1983 avant de commencer à chuter durablement pour s'établir aujourd'hui aux alentours de 9%. Les auteurs parlent aussi de la perte d'influence des grandes confédérations syndicales aux élections professionnelles.
Cette introduction ayant permis de brosser brièvement les aspects du déclin syndical, nous allons à présent en présenter les raisons et suggérer quelques pistes pour que le syndicalisme se relance.
[...] Cette ouverture a également lieu au niveau de la structure du salariat : les syndicats ne s'intéressent plus seulement aux salariés ayant un Contrat à durée indéterminée mais aussi aux salariés ayant un emploi précaire, comme les contrats à durée déterminée. En définitive, la désyndicalisation semble donc devoir avant tout être appréhendée selon des questions organisationnelles ou des logiques de professionnalisation. Aussi n'a-t-elle pas entraîné la disparition des syndicats mais ceux-ci ont plutôt de moins en moins de syndiqués. Bibliographie AMADIEU J.-F (1999), Les syndicats en miettes. Ed. du Seuil pages. ANDOLFATTO D. [...]
[...] Il met avant des raisons économiques et notamment les règles organisant le marché syndical, qui est un marché protégé dans lequel certaines organisations syndicales ont une rente de situation. De plus, système de ressources émanant principalement des subventions et non des cotisations, ce qui ne favoriserait pas l'adhésion. B. Le déclin du syndicalisme comme le résultat de facteurs avant tout internes Les fermetures d'usines, les changements dans l'organisation du travail, ou encore la montée de l'individualisme, sont autant de facteurs qui expliquent en partie le déclin du syndicalisme en France. Mais il faut ajouter à ces raisons les difficultés du syndicalisme lui-même à s'adapter. [...]
[...] Les confédérations syndicales ont également mis en place des structures de décisions internes plus centralisées et se sont bureaucratisées, ce qui a éloigné les représentants syndicaux de leur base. Pour Durand cette situation conduit à l'enfermement militant dans une sphère de plus en plus détachée de la réalité du travail ce qui conduit à une désertion des syndicats. A cet égard T. Périlleux constate que les salariés interagissent bien plus avec la hiérarchie de proximité pour conclure des micros compromis, ce qui peine à structurer des collectifs au détriment de démarche de projet. [...]
[...] Andolfatto et Labbé nous donnent une idée de l'ampleur de la diminution des taux de syndicalisation : de 40% après la WW2, ils se maintiennent entre 20% et 25% de 1958 et 1983 avant de commencer à chuter durablement pour s'établir aujourd'hui aux alentours de 9%. Les auteurs parlent aussi de la perte d'influence des grandes confédérations syndicales aux élections professionnelles. Cette introduction ayant permis de brosser brièvement les aspects du déclin syndical, nous allons à présent en présenter les raisons et suggérer quelques pistes pour que le syndicalisme se relance. I. Les raisons de la désyndicalisation A. [...]
[...] et LABBE D. (2007), Sociologie des syndicats. La Découverte pages. ANDOLFATTO D. et LABBE D. (2007), Histoire des syndicats : 1906-2006. Seuil pages. LE BOURRE R. (1959), Le syndicalisme français dans la Vè République. Calmann-Lévy pages. CROISAT M. et LABBE D. [...]
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