La représentativité sociale des élus communistes

Résumé du document

Les caractéristiques valorisées dans chaque organisation politique diffèrent selon l'origine sociale des élus, les électorats, les formes de la professionnalisation ; pourtant, les règles de l'interaction politique, l'état des rapports de force, et la prégnance des valeurs établies ?ou dominantes dans une société-, dessinent une figure du représentant dont un élu peu difficilement s'écarter.

La forme légitime de la compétence requise des représentants est à la fois une contrainte pour les organisations politique et un enjeu de leur affrontement. Il n'est donc pas surprenant que diverses stratégies coexistent concrètement dans la construction d'un type de « bon » représentant par chaque organisation politique, notamment quand un parti regroupe des élus manifestement éloignés de la figure la plus commune (...)

Extraits

[...] Après la seconde guerre mondiale, l'hégémonie du PCF sur la classe ouvrière, conquise entre 1936 et 1947, est contestée. Le succès grandissant des organisations ouvrières chrétiennes (JOC et CFTC), la scission de la CGT, la difficulté à contrôler les grèves de 1948 et de 1953, l'affirmation d'un gaullisme populaire et un certain repli électoral incitent les dirigeants communistes à mobiliser toutes les ressources leur permettant de démontrer qu'ils restent les meilleurs représentants de la classe ouvrière. De plus, deux sondages seront réalisés en 1959 et 1966 (peu de temps avant l'intronisation de Mme Buffet au PCF) auprès des militants, destinés à montrer que le parti est à l'écoute des jeunes, des femmes et qu'il reste un vrai parti ouvrier. [...]

[...] Mais depuis plus de deux décennies, le parti communiste français semble connaître une crise au sein de ses électeurs. En effet, les scores aux niveaux des élections nationales n'ont pas cessé de décroître ces dernières années, pour arrivée en 2007, à de vote, au présidentielle, pour la secrétaire nationale du parti, Marie-Georges Buffet. C'est justement cette dernière, actuellement députée de la IVe circonscription de Seine Saint Denis, et conseillère municipale de la ville de Blanc-Mesnil, qui a accepté de répondre aux quelques questions visant à répondre à une problématique : Le déclin du parti communiste français est-il la conséquence, en partie, du manque de plus en plus grandissant de représentativité sociale vis-à-vis de la classe ouvrière ? [...]

[...] Non, mais ce que je veux dire, c'est que nous sommes le groupe, où il y a certainement le plus d'ouvrier Cette phrase de la députée est bien caractéristique de la crise de la classe ouvrière, car tout en voulant maintenir le monopole sur cette classe, le parti communiste semble penser, qu'il ne survivra que s'il parvient à s'élargir et à défendre l'ensembles des gens en souffrances dans notre société. qui conduit à un bouleversement des élus communistes vis-à-vis de celle- ci. [...]

[...] Sa mère ne travaillait pas et son père était un garagiste qui a fait faillite. Elle est le quatrième enfant d'une famille de sept enfants. Ainsi, Mme Buffet semble remplir les premiers critères dignes d'un dirigeant communiste : des origines populaires. Par la suite, il est intéressant de constater que Marie-Georges Buffet n'a pas eu l'itinéraire que chacun aurait pu imaginer : aller travailler à l'usine, faire peu ou pas d'étude Non, Elle a su décrocher son bac L en 1968 (dans les conditions que l'on connaît) et a obtenu sa licence d'histoire trois ans plus tard. [...]

[...] Mais la pédagogie de ses écoles, le rapport au savoir qui y est inculqué, rapport fait du respect et de l'admiration des textes canoniques, conduit à une docilité qui exige d'ailleurs un intense travail sur soi dont on commence à mesurer aujourd'hui toute l'ampleur. Nous ne voulons pas, répètera Thorez, des militants qui se prennent pour des savants ils seraient pédants ou vaniteux. Les écoles du parti : disparition progressive au sein du PCF Mais un premier problème est rapidement perceptible dans les propos de Marie-Georges Buffet, c'est l'écroulement de ces écoles. Elle-même n'a fait que deux fois quinze jours de formation au moyen du parti. [...]