Décider, démocratie, communauté, politique, communauté politique, décision
« Il n'existe pas de véritable démocratie et il n'en existera jamais. S'il existait un peuple de dieux, il se gouvernerait démocratiquement. Un gouvernement si parfait ne convient pas à des hommes ». Ce constat sévère qu'exprime Rousseau dans livre Du contrat social révèle une conception pessimiste de la capacité des hommes à prendre à prendre des décisions en commun, pour le bien de tous. Ainsi, le théoricien du contrat social n'envisageait la possibilité de mettre en oeuvre ses idées que dans le cadre d'un État de petite taille, à l'image de sa ville d'origine, Genève.
Pourtant, force est de constater que l'idée d'une prise de décision en commun, issue d'un consensus ou d'une majorité, s'est progressivement imposée comme un corollaire indispensable de l'idéal démocratique. Dans les sociétés contemporaines, il semble aller de soi qu'il faille se concerter, se consulter, avant de prendre toute décision qui engagerait l'avenir du couple, de la famille, de l'entreprise, ou de l'État. De ce point de vue, la décision unilatérale, prise par un seul, apparaît de plus en plus comme un anachronisme, ou comme le vestige d'une conception archaïque de l'exercice de l'autorité. Car si l'exigence de la participation de tous s'est imposée comme la condition indispensable pour asseoir la légitimité d'une décision importante, elle n'en soulève pas moins la question de savoir sous quelle forme doit s'exercer l'autorité d'aujourd'hui. Par là même, se demander comment on peut décider en commun dans les sociétés modernes revient à évaluer la difficulté qu'il y a à concilier l'égalité revendiquée par chacun pour prendre part à la décision, et la nécessaire efficacité de cette dernière.
[...] Aujourd'hui, les usager sont de plus en plus invités à participer à la mise en œuvre d'un service public, mais le niveau de qualification de leurs représentants est parfois insuffisant, ce qui s'explique par la technicité croissante des décisions à prendre. En outre, décider en commun suppose que chacun ait la volonté de participer au processus de décision. Dénonçant, dans la lignée de la Boétie, les risques du despotisme doux inhérent selon lui à la démocratie, Tocqueville estimait que les citoyens se choisissaient un maître. Par ailleurs, force est de constater que décider en commun peut conduire, du fait des compromis souvent obtenus, à un certain immobilisme, voire à une paralysie de l'action commune. [...]
[...] A l'inverse, l'exercice par un seul du pouvoir de décision est de plus en plus assimilé à une confiscation pure et simple du pouvoir. Les régimes totalitaires ont ainsi remplacé la prise de décision par chacun par la dictature d'un parti ou d'un chef unique. Auparavant, la révolution française avait conduit à la suppression des corps intermédiaires, laissant l'individu seul face à l'État, le plus froid des monstres froids selon Nietzsche, sous prétexte de l'unité de la nation. Cette période s'est également traduite par un éloignement de l'idéal démocratique. B. [...]
[...] Plus largement, décider c'est agir. Le décideur public doit ainsi concilier le principe de précaution avec la nécessite de ne pas porter atteinte aux avancées de la recherche. II. Face aux revendications croissantes en faveur d'une plus grande participation dans la prise de décision collective, les autorités traditionnellement dépositaires de l'intérêt général doivent être incitées à agir par la voie de la persuasion et non plus celle de la contrainte. A. Les revendications en faveur d'une décision partagée. On assiste aujourd'hui à une fragmentation croissante de l'intérêt général. [...]
[...] A tous les niveaux, il s'agit de décider en commun selon des modalités et des logiques diverses. L'idéal de participation, s'il reste à confirmer et à développer, a conduit à un renouvellement profond des modalités d'intervention des autorités publiques. Décider en commun, c'est par excellence faire société autour d'un projet élaboré ensemble. [...]
[...] Comment décider en commun ? Il n'existe pas de véritable démocratie et il n'en existera jamais. S'il existait un peuple de dieux, il se gouvernerait démocratiquement. Un gouvernement si parfait ne convient pas à des hommes Ce constat sévère qu'exprime Rousseau dans livre Du contrat social révèle une conception pessimiste de la capacité des hommes à prendre à prendre des décisions en commun, pour le bien de tous. Ainsi, le théoricien du contrat social n'envisageait la possibilité de mettre en œuvre ses idées que dans le cadre d'un État de petite taille, à l'image de sa ville d'origine, Genève. [...]
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