« Royaume-Uni de Grande Bretagne et d'Irlande du Nord ». Rien que le nom complet de cet Etat désigne plus une union entre différentes nations qu'un véritable Etat unitaire. Bien que possédant une forte tradition centralisatrice au profit de Londres, cœur de la nation anglaise, le Royaume-Uni s'est engagé depuis 10 ans dans une politique de décentralisation ou « devolution », prise en compte tardive des aspirations nationales des Ecossais, des Gallois et des Irlandais qui n'ont jamais réellement disparu.
Quels sont les motivations et les conséquences de cette politique de décentralisation ? Comment celle-ci s'opère-t-elle ?
Le Royaume-Uni s'est constitué autour de l'Angleterre, nation dominante de l'Union.
[...] - La différenciation des politiques pourrait nuire au Royaume-Uni en creusant les inégalités entre les régions. Par exemple, l'autonomie de décision en matière d'éducation, de santé et de sécurité risque d'entrainer de profondes inégalités devant l'accès au service public à l'échelle du pays, secteur pourtant considéré du ressort de Westminster (par exemple: la gratuité des frais d'inscriptions à l'université en Ecosse). Une concurrence entre les régions potentiellement bénéfique pourrait aussi ternir les relations entre les régions et nations britanniques et décourager des projets interrégionaux. [...]
[...] Celui-ci légifère sur les questions de santé, d'éducation, de justice, de transports, de logement et fixe le budget et l'impôt, Westminster ne conservant que les pouvoirs régaliens ainsi que ceux concernant les politiques globales du pays (sécurité sociale, énergie, droit criminel, etc.). En outre, le pouvoir exécutif décentralisé, dirigé par un Premier ministre veille à l'exécution des lois. - L'Assemblée nationale du Pays de Galles ne possède pas de pouvoirs législatifs exclusifs mais des pouvoirs dits secondaires permettant d'adapter les lois adoptées par le parlement britannique. Ceux-ci correspondent aux pouvoirs précédemment cités hormis l'arbitrage budgétaire. [...]
[...] Les différentes nations composant le Royaume-Uni se présentent dès sa création comme inégales et l'Union est plus ou moins bien acceptée par les populations. - L'histoire du Royaume-Uni explique donc la constante des revendications nationales, qu'elles soient écossaises, galloises ou irlandaises et une méfiance envers le pouvoir centralisateur de Londres. Au XIXe siècle, l'idée de la Home Rule (la création de parlements et de gouvernements nationaux dans le cadre du Royaume-Uni) tente de surmonter ce problème mais celle-ci est abandonnée. [...]
[...] - Les régions anglaises connaissent aussi une délégation de pouvoirs à leur profit. Toutefois, cette décentralisation matérialisée par les Agences de développement régional (1999) reste limitée et varie en fonction des régions, le degré de dévolution et le mode de scrutin de l'assemblée étant choisi par chacune d'entre elles. Enfin, l'Autorité métropolitaine de Londres créée en 2002 composée d'un maire et d'une assemblée possède surtout des pouvoirs stratégiques. En effet, celle-ci ne possède pas de capacité d'exécution et doit coordonner son action à différents échelons. [...]
[...] Conclusion La décentralisation du Royaume-Uni engagé en 1997 s'est voulue efficace et rapide. Elle se place dans une tendance européenne de décentralisation et paraît aujourd'hui le fruit de l'histoire d'un Royaume-Uni qui n'a jamais oublié, malgré son caractère unitaire la force de ses nationalités. La rapidité de mise en place de ces réformes de grande ampleur, nécessaires sur le fond, mais appliquées de façon peut-être trop pragmatique risque toutefois de limiter la cohérence et la viabilité de la dévolution. Tony Wright, député travailliste résume le problème en ces mots : Faire des révolutions en espérant que personne ne s'en rendra compte That's the British. [...]
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