En quoi a consisté le débat sur la nation ?
Il s'agit d'un dialogue franco-allemand qui débute en 1807 par les Discours à la nation allemande tenus par Fichte et se clôt par une série de conférences de Renan en 1882. Ce débat montre que la nation française et la nation allemande se sont construites intellectuellement et réellement en fonction l'une de l'autre, l'une contre l'autre.
Deux conceptions s'opposent en effet frontalement: Fichte défend une conception ethno-culturelle de la nation, en insistant sur la langue et la culture comme fondements d'une appartenance commune : la nation allemande est particulariste et ethnique ; au contraire, Renan et Fustel voient dans le désir subjectif de vivre ensemble le critère de formation d'une nation : la France a une vision volontariste et civique de la nation.
Quels sont les nouveaux fondements de la nation révélés au XIXe siècle lors du débat entre Fichte et Renan? En quoi sont-ils indissociables du contexte dans lequel ils ont émergé ? Quelles sont les relations entretenues entre la nation et l'Etat dans chacun de ces conceptions ?
Par souci de clarté, on abordera la conception allemande puis celle française. On insistera à chaque fois sur le lien entre la pensée de la nation et son contexte ; puis on détaillera la définition formulée de la nation en soulignant les oppositions avec l'autre pays ; enfin, on tentera de mesurer la portée politique de la définition émise.
[...] Cette conception allemande de la nation se trouve discutée et réfutée en France. Renan et Fustel de Coulanges construisent en réaction à la défaite française de 1870 une vision plus volontariste de la nation, aux implications sur l'histoire politique bien différentes. II. En réaction aux implications politiques de la conception allemande se construit une vision française volontariste et civique de la nation a. Les discours de Renan et de Fustel de Coulanges s'inscrivent dans une démarche de condamnation de l'annexion de l'Alsace Pour justifier l'annexion de l'Alsace en 1870 par le Reich Bismarckien, Mommsen invoque les thèmes fichtéens de la germanité culturelle et ethnique des Alsaciens. [...]
[...] : la Suisse, qui parle 3 langues mais est une nation. -La religion. Avec la modernité, elle ne transcende plus un groupe déterminé mais relève de la conscience individuelle. -la communauté des intérêts (économie). Un zollverein n'est pas une patrie (unification douanière de l'Allemagne). -la géographie. Pas objective : pourquoi la frontière serait tel fleuve et non pas telle montagne ? Ainsi, les critères objectifs, particularistes avancés par Fichte ne sont pas faux mais ne suffisent pas à fonder une nation. [...]
[...] Sans doute est-ce là ce que Habermas appelle de ses vœux avec l'attachement du patriotisme non aux aspects culturels et politiques de la nation, mais au principe même de l'Etat de droit. »(Schnapper) Bibliographie Fichte, Discours à la nation allemande Renan, Qu'est-ce qu'une nation ? Fustel de Coulanges, L'Allemagne est-elle allemande ou française ? réponse à monsieur Mommsen Dominique Schnapper, Floriane Azoulay,Thomas Ferenczi, in Commentaire, Allemagne-France, débat sur la nation été 1996 Patrice Canivez, Qu'est-ce que la nation ? [...]
[...] (Montrer comment la situation politique nationale de l'époque influence la pensée de la nation. Montrer que les définitions allemande et française sont construites l'une par opposition à l'autre car la France et l'Allemagne sont alors opposées dans leurs intérêts. La définition de la nation sert à se construire une identité face à l'ennemi et à lui faire face. (Voir et en quoi les deux conceptions évoquées sont novatrices par rapport à la manière dont la nation était pensée précédemment. (Peser les implications politiques de chacune des définitions pour l'Etat. [...]
[...] En fait, on voit que les deux critères de Renan supposent que les contours de la nation sont déjà établis. Enfin, la métaphore de la vie appelle à nuancer le choix de l'adhésion. La vie n'est pas un choix continuellement renouvelé, elle est un mouvement spontané ; de la même façon, il y a un coup de force à transformer l'inertie par laquelle se perpétuent les sociétés avec le résultat d'une décision collective Mais toute la force de la définition de Renan est de montrer qu'il n'y a pas de nation sans conscience nationale. [...]
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