Les médias se sont récemment faits l'écho d'un regain d'antisémitisme français. Celui-ci aurait muté en une forme nouvelle qui est le centre de nombreuses discussions. C'est pourquoi nous verrons avant tout les faits objectifs mis en avant par la presse avant d'approfondir en deux parties successives les arguments des défenseurs de l'idée d'un regain de l'antisémitisme et ceux de ses détracteurs. Soulignons que ce dossier ne prétend pas à l'exhaustivité tant les médias se sont largement nourris de ce sujet, mais il s'agit ici de faire une radiographie aussi fidèle que possible des idées qui ont été développées dans la presse...
[...] Cette accusation restera même ainsi formulée dans la liturgie catholique jusqu'au concile Vatican II (1963) ! En réalité il s'agissait plus là d'un antijudaïsme dans la mesure où c'est la communauté religieuse qui était visée. Plus tard, alors que s'affaiblissent les griefs religieux, l'apparition et le développement des nationalismes raniment dans une perspective nouvelle la haine antisémite (contre les juifs comme groupe ethnique). Et c'est dans l'Allemagne vaincue d'après 1918 que l'antisémitisme moderne évoluera vers ses formes extrêmes, avec en 1942 l'extermination totale de la population juive d'Europe comme solution finale Ainsi donc l'on voit bien que l'antisémitisme n'est pas un phénomène nouveau. [...]
[...] La liste est longue et remplit 21 pages. Elle recense 330 actes d'hostilité commis contre des juifs entre le 9 septembre 2000 et le 20 novembre 2001, à Paris et dans la région parisienne. Pas un jour sans une agression : jets de pierres sur des fidèles sortant des synagogues, contre des élèves quittant les écoles juives, engins incendiaires contre des bâtiments communautaires, insultes téléphoniques et courriers anonymes, graffitis antisémites . Ce document a été réalisé par le service de protection de la communauté juive, qui dépend du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), du Fonds social juif unifié (FSJU) et du Consistoire de Paris.»[1]. [...]
[...] Debat autour d'un regain d'antisemitisme en France Table des matieres INTRODUCTION I. UN DEBAT AUTOUR DES ACTES EUX-MEMES II. UN CERTAIN ALARMISME AUTOUR DE CES ACTES III. UNE RELATIVISATION DANS CERTAINES ANALYSES ANNEXES L'Humanité est divisée en deux groupes : les juifs et les antisémites ironisait Pierre Desproges en 1986 au Théâtre Grévin. Cette boutade est susceptible de prendre une résonance particulière aujourd'hui du fait de l'actualité et de l'important débat qui entoure un possible regain de l'antisémitisme en France. [...]
[...] Les chiffres du ministère, là encore, vont à l'encontre du constat du CRIF. Pour une période comprise entre le 1er septembre et le 15 novembre, les actions violentes enregistrées par la police s'élèvent à 109 en 2000 contre 14 en 2001; les menaces à 489 en 2000 et 66 en 2001.»[3] Certes, les bases du ministère ne transcrivent pas le grand nombre d'incivilités qui participe à l'instauration du climat qui inquiète [les juifs] dans la mesure où ces statistiques ne comptabilisent que les actes causant un arrêt de travail d'au moins huit jours. [...]
[...] S'est alors posé le problème de la mesure objective de l'antisémitisme français. Les chiffres du CRIF sont à prendre avec distance faisait-on remarquer au Ministère de l'Intérieur. Le secrétaire général de la Commission Nationale Consultative des Droits de l'Homme (CNCDH), Gérard Fellous, précisait que L'essentiel est de comparer, à critères égaux, une année sur l'autre D'après lui, il est indéniable qu'on constate une baisse Mais sur quels chiffres se baser alors ? En réponse au document communiqué par le CRIF, le Ministère de l'Intérieur n'a pas manqué de publier des statistiques officielles. [...]
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