Quelle date, ancrage de la IIIe République est devenu effectif, ancrage républicain, lois constitutionnelles, Napoléon III
« L'arche sainte des Républicains », tel est le qualificatif dont Pierre Rosanvallon affuble la IIIe République, dénotant déjà son importance du point de vue de l'ancrage républicain qu'elle a su imposer.
Ce régime, issu d'une défaite militaire et soumis dès ses débuts à des oppositions quant à sa conception, induisant alors l'idée d'un régime provisoire, a pourtant surpris par sa longévité, 65 ans, c'est dire s'il a su s'imposer. Véritable symbole d'un ancrage républicain qui ne faiblira plus, c'est d'elle que subsistent le rôle de l'éducation, qu'elle a réellement consacré, les symboles républicains, et la pratique républicaine en elle-même.
[...] De façon plus générale, cette Assemblée nouvellement élue est donc composée à de représentants de la noblesse, ce qui est somme toute un record depuis 1789, et le poids des ruraux y est considérable. Or, c'est résolument un signe de conservatisme, certes, on a une Assemblée très traditionnelle en un temps qui inspirerait pourtant la modernité. Les premières élections législatives sous la IIIe République sont synonymes d'une victoire monarchiste, c'est pour le moins paradoxal. Une dernière manifestation explicite d'une République presque neutralisée apparaît avec le discours du pacte de Bordeaux. [...]
[...] Dès lors, on peut déjà entrevoir que la République n'est peut-être qu'une façade, ou du moins est loin d'être acceptée par tous dans son essence. Un gouvernement de défense nationale prend alors place, autour de Gambetta ministre de l'Intérieur et de la guerre, Fabre aux affaires étrangères, Ferry, Simon, ou encore le Général Trochu qui dispose des pleins pouvoirs militaires pour la défense nationale. En effet, la priorité est à la situation de guerre, on le voit bien. Ainsi, ce gouvernement connaît certes une légitimité, mais dont les fragilités apparaissent immédiatement. [...]
[...] Le printemps 1871 sera alors véritablement l'occasion de l'expression de sa non-adéquation à la dynamique politique nationale. Ainsi, les Parisiens souffrent d'un fort sentiment de trahison. En effet, animé par un sentiment patriotique extrêmement marqué, le défilé des troupes prussiennes dans Paris après l'armistice est vécu comme une humiliation, d'autant plus que Thiers supprime le 3 mars la solde des gardes nationaux et le moratoire des dettes et des loyers et que l'Assemblée décide de s'installer à Bordeaux plutôt qu'à Paris. [...]
[...] De cette façon, Favre opte pour l'armistice le 28 janvier 1871, et en réponse, Gambetta démissionne. Les contradictions de la République apparaissent d'autant plus avec les premières élections législatives, le 8 février 1871. Ainsi, après avoir redéfini un nouveau cadre électoral par le décret du 29 janvier 1871, preuve du détachement face au scrutin du Second Empire, on s'attache à élire une nouvelle Assemblée. Mais la campagne électorale se déroule dans un contexte d'insécurité, en tant que 26 départements sont occupés, notamment dans le quart nord-est du pays. [...]
[...] Finalement, on observe réellement que l'efficience de la pratique républicaine naît des textes constitutionnels de 1875. Après son institutionnalisation républicaine plus concrète, la IIIe République est confrontée à une crise qui aboutit à son triomphe. En effet, ce constat est d'autant plus marqué qu'au-delà d'un compromis entre monarchistes et républicains, la IIIe République s'oriente vers la République des républicains, entre 1876 et 1879. En effet, dès les élections législatives du 20 février et du 5 mars 1876 les républicains l'emportent, à 360 sièges contre 150 pour les conservateurs. [...]
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