L'objet de cet ouvrage est de comprendre et d'expliquer le rapport des citoyens ordinaires (c'est-à-dire des profanes, par opposition aux professionnels du champ politique) à la politique (nous reviendrons plus tard sur ce qu'il est convenu d'appeler politique).
[...] Niveau B regroupe les individus qui se prononcent sur les acteurs u les enjeux politiques à partir des intérêts de certains groupes sociaux (ca va donner ce type d'analyse: "je ne soutiens pas les républicains car c'est le parti des riches, alors que les démocrates sont plutôt du côté des petits." Niveau C et D se caractérisent par l'impossibilité d'opérer des différences entre les partis et les candidats. Les travaux du groupe de Michigan montrent par ailleurs qu'il y a un lien entre la disposition de ces schèmes politiques d'évaluation et l'intérêt que portent les électeurs pour la compétition électorale. Le pourcentage de personnes faiblement intéressées par la campane est de au niveau A au niveau B au niveau C et 52% au niveau D. [...]
[...] Bourdieu, J.C. Passeron, Les héritiers, Les étudiants et la culture). Organisations et politisation : les substituts de l'action scolaire Il existe d'autres instances de politisation que le système d'enseignement scolaire, dont les organisations constituent l'exemple le plus significatif. Les organisations peuvent, surtout lorsqu'elles entretiennent des relations étroites avec le champ politique, compenser les handicaps culturels ou sociaux que leurs membres subissent et favoriser la politisation. (p.180). L'appartenance à une organisation n'exerce pas un effet de politisation pour toutes les catégories sociales. [...]
[...] (p.207-208) Après avoir mis en exergue les raisons de l'abstention, qui renvoie aux critères de la politisation, étudiée plus en profondeur précédemment, il convient à présent d'expliquer les facteurs sociaux à l'origine d'une participation électorale différenciée selon les agents sociaux. On retrouve ici les mêmes relations que celles observées pour la politisation. Ainsi, le vote dépend principalement du niveau d'instruction, et par conséquence, on observe que la participation électorale varie avec la catégorie socioprofessionnelle : la hiérarchie des taux de participation reproduit à peu près la position occupée dans la hiérarchie sociale. [...]
[...] La compétence politique renvoyant à la position occupée par les agents sociaux dans la structure sociale, ceux qui en occupent les positions dominées sont ceux qui s'intéressent le moins à la compétition politique. Il est ainsi beaucoup plus difficile pour les partis voulant se faire les représentants objectifs des groupes sociaux dominés d'établir des relations symboliques avec eux. Ainsi cette difficulté plus grande qu'il y a être le représentant des intérêts des groupes sociaux dominés est à l'origine de la perpétuation de l'ordre politique, qui n'est que l'expression sublimée de l'ordre social. [...]
[...] Il s'agit donc d'un détour pour mieux saisir les mécanismes à l'origine de la dépossession politique. Les profanes et la politique De nombreux travaux ont mis en évidence qu'à la différence des groupes sociaux occupant le haut de la hiérarchie sociale, ceux qui occupent des positions basses recourent à des critères moraux (aujourd'hui, en France, dans les milieux populaires, à ce critère éthique semble s'ajouter un critère ethnique) pour évaluer l'action des hommes politiques. Les instruments d'évaluation pour répondre à une même question ne sont pas les mêmes selon la catégorie sociale à laquelle appartiennent les agents sociaux. [...]
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