La culture politique consiste en un ensemble de croyances et de valeurs partagées concernant la vie en société et le rôle des activités politiques dans le maintien et l'orientation de la cohésion sociale; attitudes fondamentales permettant l'ajustement mutuel des comportements ou l'acceptation d'actes autoritaires tendant à imposer cet ajustement; pratiques et savoir-faire habituellement mis en œuvre dans les interactions politiques, de façon routinière ou réfléchie. Cette définition, si elle permet de délimiter le concept de culture politique, n'en reflète certes pas les complexités et réalités. En effet, la culture politique recouvre de multiples manifestations et concepts.
Toute communauté politique se caractérise par sa culture politique. Ce phénomène est particulièrement remarquable au niveau national. La question est de déterminer ce en quoi consiste une culture politique nationale. Si elle assure la cohérence et la permanence du système politique, la culture politique d'un État est un concept malaisé à cerner. En effet, une culture prise globalement n'est pas une entité uniforme. Elle n'existe jamais seule, mais s'accompagne d'une multiplicité de sous cultures d'origines diverses qu'à terme, elle englobe. Le système politique est une interaction de cultures. Ainsi, la culture politique apparaît-elle comme une fiction, un consensus au niveau national. Elle représente la convergence des diverses sous-cultures qu'elle inclut, leur adhésion plus ou moins forte au système au sein duquel elles évoluent.
La culture politique est donc un concept central délimitant un champs consensuel d'acceptation du système politique par les diverses sous-cultures et agrégatif en tant qu'il regroupe la multiplicité de sous-cultures qui le composent.
Aussi, convient-il de s'interroger quant aux liens, aux oppositions et par conséquent à la relation que la culture politique entretient avec les subcultures la constituant et la structurant.
À cette fin, l'exemple italien est assez pertinent. En effet, il permet, de par son caractère exacerbé, de mettre en lumière non seulement la réalité d'une culture politique mais également celle des subcultures qui en font l'originalité.
Ainsi, s'attachera-t-on à caractériser la culture politique italienne puis ses subcultures, dans une perspective analytique.
[...] À la différence de son homonyme rouge, la subculture politique méridionale a sa source dans un clivage ethnique et non politique, même s'il se traduit sur le plan politique. En effet, il paraît ici plus opportun de parler de subculture ethnique à l'instar de G. Bibes dans Le Système politique italien (1974). La subculture méridionale est une subculture de refus, de rejet du système politique global. Autant la subculture rouge s'y intègre par le biais de la participation, même si le but est le renversement du système au profit d'un autre, autant la subculture méridionale trace une voie parallèle au système. [...]
[...] Ainsi, s'attachera-t-on à caractériser la culture politique italienne puis ses subcultures, dans une perspective analytique. I. Une culture politique segmentée Genese de la segmentation > Causes de la segmentation de la culture politique Ainsi que l'expose G. Bibes (doc. dans son ouvrage Le système politique italien paru en 1974, la caractéristique fondamentale de la culture politique italienne tient dans son fractionnement Le manque d'intégration (défaut de socialisation) 2. L'histoire politique Ce morcellement culturel politique italien est imputable à un manque d'intégration. [...]
[...] Ces concepts peuvent constituer une explication de la survivance de la subculture méridionale. En effet, P. Vallin, théoricien de la modernisation, considère qu'"une culture politique de dimension nationale se construit nécessairement sur la destruction de la culture parochiale" à savoir "la déterritorialisation". Aussi, au vu de ces deux conceptions, semble-t-il inopportun de répondre de manière catégorique à la question de l'avenir des subcultures. La culture méridionale italienne se caractérise par son attachement profond aux valeurs traditionnelles, si ce n'est ancestrales. [...]
[...] De plus, l'inadaptation des modes de transmission de l'information par les détenteurs du pouvoir politique à la société civile aggrave ce phénomène (troisième niveau d'opération de la socialisation politique). Cet échec de socialisation est également accentué par la "psychologie collective" des Italiens qui appréhendent la politique. Ceux-ci manquent manifestement de confiance en leurs possibilités individuelles d'action sur la politique nationale. Cette amertume affichée contribue à freiner la perspective d'une conglomération des subcultures régionales en une culture politique convergente à l'échelon national. [...]
[...] Le niveau d'information en matière politique est relativement faible. Un sondage a révélé que le langage utilisé pour la communication politique était incompréhensible à la majorité du public, et par conséquent, décourageait une partie de la population d'y participer. Ainsi, en 1971, avant l'élection du président du conseil des sondés ne pouvaient citer aucun nom de candidat et près de ignoraient le nom du président en exercice. L'intérêt de la population à l'égard des problèmes politiques. Les enquêtes locales et nationales réalisées en 1968, à la veille des élections, ne coïncident pas exactement mais sont néanmoins révélatrices d'un désintérêt politique profond. [...]
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