La révolution semble avoir rendu incompatible le libéralisme démocratique avec la tradition catholique dans la mesure où le clergé reste attaché à l'ordre ancien ainsi qu'à la légitimité religieuse du pouvoir politique, incarnée par la monarchie de droit divin (...)
[...] En 1935, Sturzo intégrera à sa réflexion l'Allemagne d'Hitler, relayé par les démocrates-chrétiens. L'importance accordée à ce thème par les catholiques réside d'une part dans les persécutions des catholiques par ces régimes et d'autre part dans l'intégralisme païen, concurrent du christianisme. L'ESPRIT EVANGELIQUE DE LA DEMOCRATIE La fin de la guerre enterre les velléités de restauration : la force démocratique de gouvernement apparaît capable de fonder une démocratie moderne hors de l'idéologie libérale. Le MRP créé en 1944 par d'anciens du PDP sera le premier parti Français en 1946, avec à sa tête Sangnier qui développera un programme catholique social (création de la sécurité sociale contre les risques de la vie nationalisations multiples, rapprochement Européen Cependant, l'électorat sera peu à peu attiré vers le gaullisme ou la gauche non communiste marquant ainsi le rapide effondrement du MRP dont la sociologie électorale restait centrée sur les ruraux, au détriment des ouvriers. [...]
[...] Bien que l'idée d'une démocratie chrétienne se soit développée, elle n'a jamais vraiment permis la constitution d'un parti assez attractif pour l'électorat catholique NEO-THOMISME ET RALLIEMENT Dès Février 1892, le pape Léon XIII invite les catholiques à se rallier à la République. Il soumet l'œuvre de St Thomas d'Aquin pour résoudre la question de l'irréligion de la société moderne. Ce néo-thomisme est censé servir d'armes contre les idées des Lumières et de Kant, et s'avère être une pure politique rationnelle pour la démocratie chrétienne. Il insiste en effet sur les effets pervers du capitalisme et appelle les catholiques à réduire la misère des pauvres. [...]
[...] But : défendre un programme politique issu de la doctrine sociale de l'Eglise, c'est-à-dire que : - L'Etat doit garantir l'expression politique, - Les Chambres doivent défendre les intérêts familiaux, économiques et soc. - La liberté d'enseignement ainsi que de la presse doit être assurée, Ce parti contribue à installer les démocrates chrétiens sur le terrain social. Bien qu'appuyé sur une presse assez notoire (Ouest-Eclair, l'Aube) ainsi que sur des associations telle que l'Action Catholique spécialisée, ce parti ne parviendra jamais à être une réelle force politique dans la mesure où le développement des ligues (Croix de Feu, Jeunesses Patriotes,le Faisceau etc . [...]
[...] La revue France-Forum illustre ce difficile positionnement entre gauche et droite, marqué par quelques difficultés (presse, électorat, Bidault proche de l'OAS). Tout cela contribue à une bipolarisation gauche-droite en politique. La culture démocrate-chrétienne serait peut-être devenue une sous- culture de la démocratie Existe-t-il réellement des forces politiques chrétiennes ? [...]
[...] On note par conséquent l'apparition de l'Action Française ainsi que du parti démocrate chrétien qui disparaîtra avec l'affaire Dreyfus. UN INDIVIDUALISME CHRETIEN Le philosophe Blondel revisite le thomisme et donne une autre idée des chrétiens en politique, constituant ainsi un point de ralliement au progrès face aux conservateurs de l'Action Française. On note aussi la tentative d'engagement de la part de Sangnier qui veut promouvoir le christianisme par la démocratie. Son mouvement Sillon' a l'ambition de convaincre les milieux incroyants que la compatibilité entre chrétien et démocrate est bien réelle. [...]
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