La sécurité constitue elle un droit de l'homme? Correction de l'épreuve de culture générale du concours d'attaché territorial 2006.
[...] La sécurité peut donc être un obstacle aux droits de l'homme lorsque celle-ci ne les respecte plus. Certains parlent même d'une dérive sécuritaire En France, un prolongement de la durée de la garde à vue est envisagé pour les mises en examen. Cette mesure semble pourtant être en contradiction avec les droits de l'homme et des principes du Code pénal stipulant qu'une mise en examen doit rester exceptionnelle et surtout respecter le principe de proportionnalité. Cette question renvoie à une problématique déjà évoquée auparavant : l'inégalité des individus devant les sécurités qu'ils peuvent se construire. [...]
[...] La sécurité absolue, ou encore la garantie de toutes les sécurités est un mythe. C'est la raison pour laquelle l'on ne pourra pas en faire un droit de l'homme. Mais cette demande de sécurité croissante à l'encontre des pouvoirs publics n'est qu'une des multiples figures de la dissolution du lien social. Selon Dominique Meda, sociologue, celle-ci révèle cruellement l'incapacité, l'inégale capacité des individus dans nos sociétés de se construire des sécurités. La montée de l'individualisme depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale laisse l'homme seul face à ses doutes, ses incertitudes et à son besoin croissant de sécurité. [...]
[...] Il met en lumière successivement les droits civils, les droits civiques et politiques et les droits économiques et sociaux. Chaque droit reconnu est en réalité aussi une sécurité. La liberté de penser, la liberté et l'égalité du suffrage sont des sécurités garanties aux citoyens. En cela sécurité et droit de l'homme sont indissociables, tant que ces droits sont garantis et effectifs. T.H. Marschall écrit son ouvrage trois ans après la fin de la Deuxième guerre mondiale, après la parution du rapport Beveridge en Grande-Bretagne militant pour une sécurité sociale universelle, et le plan Laroque en France de 1945. [...]
[...] Pour lui, la sécurité est la condition première pour permettre aux hommes de vivre ensemble. La sécurité constitue donc un droit de l'homme parce qu'elle permet de sortir de l'état de nature, dans lequel les individus n'étaient pas véritablement des hommes. Pour Hobbes, comme plus tard pour Jean-Jacques Rousseau, la sécurité doit être entendue comme un état permettant aux hommes de cohabiter dans un monde civilisé. Le contrat social prodigue cette sécurité en mettant fin à l'état de guerre de tous contre tous et à l'état de nature. [...]
[...] Selon lui, la sécurité sociale, en tant que protection de l'individu face aux aléas de la vie est un droit de l'homme. L'idée nouvelle qui sous-tend la création des systèmes de sécurité sociale en France et en Grande-Bretagne est que l'individu possède désormais des droits sur la société, qui lui ont été ouverts par le paiement de cotisations ou d'impôts. L'indemnisation des risques, que ceux-ci soient heureux (maternité, famille) ou malheureux (décès, invalidité) doit désormais être prise en charge par la société. [...]
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