La notion de culture, depuis les Lumières jusqu'à l'anthropologie de Claude Levi-Strauss occupe une place très importante en sciences sociales, souvent pensées en opposition à la nature, elle serait le propre de l'espèce humaine. Selon les contextes et les époques le concept de culture recouvre des réalités différentes, on peut l'associer au savoir, au progrès ou encore à un ensemble de comportements, il peut-être pensé en termes localisés ou bien universels. Pour cet exposé je retiendrais la définition de la culture donnée par l'UNESCO lors de la déclaration de Mexico sur les politiques culturelles en 1982: « Dans son sens le plus large, la culture peut aujourd'hui être considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, matériels et spirituels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances ».
Sur la scène internationale bien que l'on reconnaisse très tôt un rôle à la culture, comme semblent l'indiquer les politiques étatiques de développement et de projection culturels, celle-ci n'est néanmoins pas traditionnellement regardée comme un facteur déterminant de la puissance. Néanmoins, les récentes évolutions dans le domaine des technologies de la communication et de l'information qui ont accru la rapidité et la facilité de la diffusion linguistique et culturel, couplées à l'apparition de nouvelles approches théoriques dans l'étude des relations internationales, semblent devoir entraîner une révision de ce constat.
[...] II] Acteurs et modalités d'actions On va maintenant voir par qui et comment se met en place cette puissance culturelle. En observant d'abord le cas des acteurs étatiques, puis celui des acteurs non étatiques. Les acteurs étatiques Désormais de plus en plus d'états perçoivent la projection de leurs normes culturelles comme un moyen efficace d'accroitre leur influence internationale et les puissances régionales ne peuvent désormais plus se passer d'infrastructures spécialisées dans le domaine de la diplomatie culturelle, tant les enjeux en termes d'images et d'attraction sont importants. [...]
[...] La culture est donc pour lui élément de puissance, car elle oblige, elle contraint à adopter certains comportements ou certains idéaux. Ainsi jusque dans les années 1980 le facteur culturel, notamment à cause de son caractère diffus et difficilement appréciable, est, en ce qui concerne les paradigmes dominants, peu pris en compte en tant que forme de puissance. Un facteur de puissance à part entière Plusieurs éléments vont ensuite contribuer à faire évoluer la perception du rôle de la culture dans l'ordre international. [...]
[...] Cette capacité dérive donc directement de l'attrait que la culture, les idéaux et les valeurs d'un état exercent sur la communauté internationale. Le soft power doit donc permettre à un état qui possède un modèle culturel, social et politique attractif de participer à la définition des préférences des autres acteurs du système international en sa faveur, notamment par le biais de la projection culturelle. Mais les travaux qui ont sans doute le plus favorisé la prise en compte de la culture comme élément structurant des relations internationales sont ceux de l'école constructiviste. [...]
[...] Néanmoins cette forme de puissance possède également des limites, en effet elle est diffuse: il est difficile de la canaliser vers un objectif précis et de prévoir quelles seront ces conséquences sur le court terme, il est également dur d'en mesurer les effets avec certitudes. CULTURE ET RELATIONS INTERNATIONALES La culture est-elle une forme de puissance? La culture comme facteur de puissance en relations internationales Un élément de la puissance traditionnellement négligé Vers un facteur de la puissance à part entière II] Acteurs et modalités d'actions Les acteurs étatiques Acteurs non-étatiques Bibliographie: - François Roche (sous la direction de) Géopolitique de la culture. Espaces d'identité, projections, coopération, Paris, L'Harmattan. [...]
[...] Ainsi selon Martha Finnemore la politique mondiale est moins déterminée par des rapports de force matériels que par les idées, les croyances, les valeurs et les normes partagées intersubjectivement par les acteurs. La capacité à définir ou à influencer ces normes, cet environnement culturel global, permet donc d'agir directement sur l'identité même des autres acteurs du système international et donc de conditionner leurs intérêts. Enfin, la mondialisation et ses corollaires, à savoir les révolutions dans les moyens de communication et la circulation de l'information, notamment grâce à internet, facilitent grandement la diffusion des langues, des comportements et des idées. [...]
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