La croissance économique est à l'ordre du jour ; au cours des périodes électorales les dirigeants politiques l'appellent de leurs vœux ou se hasardent à nous la promettre. Car si elle ne fait pas le bonheur, sa faiblesse signifie généralement chômage durable, travail précaire et nouvelles formes de pauvreté, perte de pouvoir d'achat et augmentation des inégalités sociales. Or le chômage, la vie chère ou l'insuffisance du pouvoir d'achat sont des facteurs essentiels de la popularité des gouvernants et de leurs chances de réélection. Au moindre signe de fléchissement de l'activité, les critiques s'empressent de dénoncer la perte de compétitivité des entreprises et le déclin du pays, l'inadaptation de nos structures ou de notre législation sociale (les 35 heures…), la politique monétaire de la Banque centrale européenne ou la mondialisation.
Le malaise général qui en résulte n'est pas sans conséquences ; il est chez nous une des causes de l'alternance des majorités au pouvoir depuis 1981 et révèle les inquiétudes ou les doutes de l'opinion sur la possibilité d'une amélioration prochaine.
[...] Le facteur clé est donc constitué par l'investissement en nouveaux matériels plus perfectionnés, en formation, en recherche 1. Cf. Ph. Michel : Croissance optimale, Dictionnaire des sciences économiques, op.cit. La question devient alors la suivante : y a-t-il un volume d'investissement juste permettant une croissance équitable ? Bien que théorique, cette question n'est pas ridicule. [...]
[...] En matière de pollution par exemple, les pouvoirs publics doivent généralement se contenter de fixer des normes de qualité définissant la concentration maximale de matières polluantes tolérable avant de déterminer la taxe permettant de respecter ces normes Alors que les Etats-Unis préfèrent le système des permis négociables ou droits à polluer, la Communauté européenne a mis en place des systèmes de taxation qu'elle ne parvient pas toujours à faire respecter ; la plupart des activités industrielles sont en effet soumises à concurrence et l'imposition d'une taxe comporte un risque pour leur compétitivité. C'est pourquoi la mise en œuvre d'outils correcteurs efficaces suppose l'application de véritables accords internationaux G. Rotillon : Ressources naturelles, Dictionnaire des sciences économiques, PUF, Paris Cf. B. Desaigues : Environnement, Dictionnaire des sciences économiques, PUF, op. [...]
[...] La nécessité d'une croissance soutenue conserve les faveurs de l'opinion publique et cela d'autant plus que les exigences de la justice sociale ou de la lutte contre les inégalités entre pays comme entre groupes, requièrent des redistributions et des partages ; or, l'expérience enseigne que ces partages portent essentiellement sur les surplus et non pas sur les acquis et que seule la croissance peut fournir ces surplus. On aura également compris que les exigences environnementales, pour légitimes qu'elles soient, peuvent venir en concurrence avec d'autres urgences sociales et que des arbitrages difficiles attendent notre génération. Souhaitons que ces arbitrages ne soient pas le fruit d'émotions médiatiques, mais d'une réflexion sereine et si possible rationnelle. [...]
[...] Si tous les citoyens du monde consommaient comme des Américains ou des Européens moyens, les limites physiques de la planète seraient largement dépassées Quant Cf. Denise Flouzat : Economie contemporaine, Croissance, crise et stratégies économiques, PUF, Paris La décroissance : entropie, écologie, économie, Ed. Sang de la terre, Paris Voir aussi : Serge Latouche : Théorie de la décroissance, Paris, 2006). Cf. Ivan Illich : La convivialité, Ed. du Seuil, Paris à la croissance zéro, elle n'est qu'une proposition de compromis qui tente de concilier la sauvegarde de l'environnement avec les acquis de la domination économique C'est l'autolimitation des besoins qui constitue la clé du problème dans une société où l'on n'existe que par la consommation. [...]
[...] Diverses méthodes ont été proposées, utilisant par exemple le coût de l'exploration de nouvelles réserves. Mais ces méthodes ne font que refléter la rareté telle qu'on peut l'estimer à partir des informations techniques ou autres disponibles au moment de l'évaluation ; l'indicateur obtenu reste donc toujours sujet à révision. - On peut dans ces conditions utiliser une démarche indirecte consistant à estimer la perte de bien-être qui résulterait de l'épuisement des ressources naturelles En bref, la perte évaluée en pourcentage est égale au rapport entre la valeur des ressources extraites et le PIB pour une année de base. [...]
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