A première vue, croissance et inégalité semblent dépendre de deux sphères distinctes de l'analyse économique, en effet la croissance est un instrument de mesure de l'efficace allocation des ressources tandis que l'inégalité est un concept de l'ordre de la redistribution des richesses et de la répartition des revenus. Toutefois il apparaît que quand on s'interroge sur le développement économique le lien entre ces deux notions se fait en ce qui concerne le rapport entre la croissance économique d'un pays et les inégalités sociales internes et en ce qui concerne la croissance et les inégalités au niveau international, au niveau de la répartition des richesses mondiales.
[...] Les Egyptiens se retrouvent donc avec des étoffes de médiocre qualité invendables sur le marché international. La tentative d'industrialisation échoue donc face à la concurrence internationale. Il peut aussi exister une difficulté à se développer à cause des problèmes de santé publique. Ainsi la pandémie du Sida en Afrique grève lourdement les possibilités de développement du continent car cette maladie touche la population active. D'un autre côté la détérioration des termes de l'échange pour les pays du Tiers-Monde semble empêcher tout développement par les importations de matières premières. [...]
[...] L'aggravation temporaire des inégalités est le prix à payer de la croissance économique et du développement qui tendent finalement selon le modèle de Lewis à la fin des inégalités. Toutefois on peut se poser la question de la validité de l'hypothèse selon laquelle les capitalistes vont épargner plutôt que consommer de façon ostentatoire et qu'ils vont épargner plutôt dans leurs pays qu'à l'étranger où la rentabilité du capital peut être plus forte. Et surtout comment expliquer à des populations qui n'ont rien pour vivre que c'est bon pour la croissance et qu'il leur faut attendre pour que les inégalités soient réduites ? [...]
[...] Mais les analyses empiriques montrent que d'un côté la croissance peut s'accompagner d'une baisse des inégalités internes. Mais de l'autre côté il semble qu'il existe une croissance des inégalités difficilement surmontable pour les pays du Tiers-Monde malgré l'idée de convergence. On peut donc dire qu'il peut y avoir croissance avec diminution des inégalités au niveau national et au niveau international il semble difficile de ne pas croire à une croissance des inégalités malgré les exemples de convergence de l'Asie du Sud ou de la Chine plus récemment. [...]
[...] Si tout le monde avait des revenus égaux alors la courbe de Lorenz serait confondue avec la droite de référence et le coefficient de Gini serait à en cas d'inégalité parfaite, tout le revenu est alors capté par une seule personne et la courbe de Lorenz se confond avec l'abscisse et x=100, le coefficient de Lorenz est 1. En réalité le coefficient de Lorenz joue entre 0,25 et 0,60. Exemple de 3 pays : un pays à faibles revenus : la Tanzanie, un pays à revenu intermédiaire : la Côte d'Ivoire et un pays à revenus élevés : les Etats- Unis. Mais le coefficient de Gini comme tout instrument de mesure économique n'est pas sans défauts. [...]
[...] On peut donc voir à travers cet exemple du développement de l'Asie de l'Est que la diminution des inégalités n'est pas incompatible avec la croissance. On peut aussi prendre l'exemple du Sri Lanka pour mettre en lumière les aspects positifs de la croissance qui facilite une meilleure redistribution des revenus dans la population. Le tableau suivant retrace l'évolution de la répartition des revenus au Sri Lanka de 1953 à 1973. On voit bien à travers cet exemple que la croissance ne s'accompagne pas forcément d'un accroissement des inégalités. Source: Gary S. [...]
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