critique, corps social, principe de participation politique, modalités de son existence
L'existence d'une démocratie se reconnaît, principalement, à la participation des citoyens aux affaires publiques. En effet, la démocratie est le régime au sein duquel le pouvoir est sensé être exercé par le peuple, soit directement (démocratie populaire) soit indirectement (démocratie représentative). Par suite, la démocratie suppose une participation politique des citoyens tant pour être élus que pour élire, pour décider ou accepter les décisions.
A cet égard, le vote a, au sein de la plupart des démocraties occidentales, un rôle fondamental en tant que principal mode de participation politique. Or, les démocraties sont affectées depuis une trentaine d'année par la croissance de l'abstention. Ainsi, en France, l'abstention a atteint plus de 30% aux élections législatives de 1988 est reste très importante aujourd'hui, comme l'illustre le taux supérieur à 40% d'abstention lors du premier tour des élections régionales de 2008.
Particulièrement dans les démocraties représentatives, l'abstention est considérée comme une manifestation d'une « crise de la démocratie ». Se développe, en effet, l'idée selon laquelle la participation politique tendrait à diminuer, alors même qu'elle est la principale source de légitimité du pouvoir. Toutefois, même si la participation politique, dans ses modalités traditionnelles, a diminué, la démocratie française est-elle réellement remise en cause ? Les critiques émanant du corps social portent-elles sur le principe même de la participation politique ou plutôt sur les modalités de son exercice ?
[...] Aussi, dans la plupart des démocraties, l'abstention est d'abord définie comme un déni de participation dont l'impact est négatif sur la démocratie alors considérée comme « en crise ». Par le vote, les citoyens ont un droit reconnu d'intervention dans la sphère publique ; ce droit est le propre d'une démocratie et le refus d'exercer ce droit engendre une remise en cause de la réalité même de la démocratie : sans contrôle citoyen, sans participation du plus grand nombre : la loi n'est plus l'expression de la volonté générale et perd ainsi sa légitimité. [...]
[...] Egalement, la promotion de l'égalité des chances s'est accompagnée d'un recrutement politique pour permettre une plus grande proximité apparente entre gouvernants et gouvernés : des candidats issus de l'immigration ou de classes sociales modestes ont été placés en position éligibles sur les listes des élections régionales, par exemple. Les citoyens souhaitent, en outre, être mieux associés à la prise de décision, sans pour autant exercer un mandat politique. Les théories de la gouvernance et de la « démocratie participative » proposent, notamment, que des consultations soient organisées lors de chaque prise de décision. [...]
[...] S'agissant, d'abord, de la compétition électorale, la diminution de la participation politique apparaît comme subie. Elle résulte de l'impact conjugué de la professionnalisation du politique, de l'inégale répartition des ressources perçues comme nécessaires à l'exercice d'un mandat et de la sélection des leaders par les partis politiques. A cet égard, il convient de souligner qu'à l'origine, la représentation politique était opposée à la démocratie. En effet, de nombreux théoriciens de la démocratie se méfiaient du peuple au sens de démos, la masse, jugé inapte à gouverner de façon éclairée dans l'intérêt de tous (Aristote). [...]
[...] S'agissant, ensuite, de la participation politique des gouvernés, il convient de constater que des formes de participation concurrentes du vote se sont développées. En effet, de plus en plus d'associations intervenant dans des domaines de politiques publiques apparaissent (logement social et lutte contre l'exclusion par exemple). De même, de nombreux meetings informels sont organisés et les manifestations se banalisent comme mode de contestation de la décision politique. Cette recrudescence du civisme constitue un palliatif au caractère limité du droit de vote qui consiste à sélectionner une réponse préétablie, à inscrire son choix dans des cases déterminées. [...]
[...] D'autre part, de véritables écoles ou formations au métier de politique pourraient être créées pour favoriser l'accès de parties de la population peut habituées à l'exercice du pouvoir. Certes, des formations existent déjà au sein de certaines grandes écoles (ENA et IEP sous forme de séminaires notamment). Néanmoins, ces formations sont coûteuses, à destination des élus et non des candidats et ne font pas l'objet d'une publicité développée. Par conséquent, cette voie reste à explorer. S'agissant, ensuite, des nouvelles modalités de participation des citoyens, si la violence doit restée bannie de la sphère politique, des modes de participation distincts du vote pourraient être reconnus comme politiques. [...]
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