La seconde moitié du XXe siècle se caractérise par l'avènement de l'État providence. Héritier de systèmes conçus avant la première guerre mondiale, destiné à éradiquer les misères subies avant comme après 1914, le Welfare State a permis de protéger les populations, en améliorant leur état sanitaire et en leur évitant de subir les aléas de la vie. Nous assistons donc à une extension de la protection sociale à de nouvelles catégories sociales et la protection face à de nouveaux risques. L'Etat a acquis une nouvelle fonction : celle de l'Etat protecteur. Selon Hobbes, « le but de la République est la sécurité des particuliers, » sa prérogative principale est d'assurer un bien-être social à ses citoyens par le biais de systèmes d'aides et de droits. Il faut savoir que l'Etat providence est celui qui intervient pour assurer la prise en charge collective des fonctions de solidarité. Il existe deux conceptions de l'Etat Providence : la conception bismarckienne (les salariés se protègent avec des cotisations payées à des organismes. L'Etat n'est que régulateur en tps de crise) et la conception beveridgienne (= une protection à tous les citoyens fondée sur la solidarité nationale, financée par l'impôt et gérée par l'Etat). Ainsi, les penseurs du XIVe au XVIIe siècle définissent un lien étroit entre l'état moderne et l'Etat providence. Pendant près de trente ans, les sociétés industrielles démocratiques se sont développées dans le cadre du compromis keynésien qui réglait les rapports entre l'économique et le social. Ce modèle était fondé sur le développement de l'Etat-Providence et sur la négociation collective. L'Etat-Providence régissait, alors, les rapports entre l'Etat et la classe ouvrière où la négociation collective servait de cadre aux rapports entre le patronat et les syndicats. Pourtant, la majorité de l'opinion, comme l'incarne Rosanvallon, considère que ce modèle s'effrite peu à peu. Le ralentissement de la croissance et les nouvelles données de l'activité économique tendent à remettre en cause à la fois la progression de l'Etat-Providence. Se pose alors la question de probables « crises » de l'Etat-Providence. Une crise se caractérise par une faille dans les relations sociales et les institutions. Puis, il faut faire une nécessaire distinction entre une crise comme choc partiel et une crise pouvant conduire à la transformation de la société. A partir des années 1970, on parle d'une crise économique, sociale et politique de l'Etat-Providence qui sont perçues comme un défi pour l'ordre social et politique. Cette situation de crise conduirait-elle à la vision Marxiste du dépérissement de l'Etat ? Dans la théorie marxiste, en effet, la lutte du prolétariat conduit à un moment à la destruction des classes et donc à une fin de l'Etat et du droit. On peut aussi poser la question sous un autre angle : A la suite des crises qui ébranlèrent l'Etat-Providence, l'Etat est-il en train de connaître un affaiblissement qui conduirait à son déclin ou à sa reconfiguration ?
[...] La privatisation est un des outils de la nouvelle gestion publique. Dans les années 80 et le début des années 90, s'est amorcée une vague de privatisation et de décentralisation dans les pays européens. Le mouvement de privatisation a entraîné une baisse importante des effectifs du secteur public. En Finlande, par exemple, la privatisation des agences s'est traduite par une baisse sensible des effectifs de la fonction publique qui sont passés de 215000 en 1996 à 93000 en 1998. L'introduction de la concurrence au sein de la gestion publique, notamment ici par la sous- traitance au secteur privé, a été encouragé par un certain nombre de gouvernements. [...]
[...] Les crises de l'Etat Providence annoncent-elles le dépérissement de l'Etat ? La seconde moitié du XXe siècle se caractérise par l'avènement de l'État providence. Héritier de systèmes conçus avant la Première Guerre mondiale, destinés à éradiquer les misères subies avant comme après 1914, le Welfare State a permis de protéger les populations, en améliorant leur état sanitaire et en leur évitant de subir les aléas de la vie. Nous assistons donc à une extension de la protection sociale à de nouvelles catégories sociales et la protection face à de nouveaux risques. [...]
[...] * Une crise financière, car les dépenses sociales augmentent beaucoup plus vite que les recettes. Les cotisations deviennent alors insuffisantes et la hausse des impôts est impopulaire ou des budgets de l'Etat) Le déficit de la Sécurité sociale en France, l'échec relatif en Grande- Bretagne notamment, où l'écart s'accroître entre les catégories les plus aisées et les plus défavorisées de la population, conduisent à douter de l'efficacité de systèmes tant bismarckiens que béveridgiens qui font de l'État le gestionnaire de la protection sociale. [...]
[...] Dès 1981, elle avait présenté une communication au Conseil de l'Europe sur l'état du marché intérieur puis en 1982 une seconde communication sur la relance du marché intérieur Il n'est donc pas surprenant qu'une semaine seulement après sa prise de fonction le président J. Delors ait été en mesure d'annoncer au parlement européen que la nouvelle Commission avait l'intention de demander au Conseil de s'engager dans l'achèvement d'un marché pleinement unifié pour 1992. Par ailleurs, le langage utilisé dans le Livre Blanc comporte de fortes connotations néo-libérales et prône l'abolition des barrières à la circulation. Il propose également une nouvelle approche d'harmonisation pour mettre en place des politiques publiques communautaires et une reconnaissance mutuelle des normes et règlements nationaux. [...]
[...] On peut donc voir que l'Etat-Providence est tout même présent et que ses crises ne conduisent pas au dépérissement de l'Etat comme le prédit K.Marx. Cependant, les récentes crises de l'Etat-Providence ont eu pour conséquence un tournant néo-libéral en Europe avec pour but de redéfinir les prérogatives sociales de l'Etat. L'exemple de la Grande-Bretagne : Alors que jusque dans les années 1970, l'Etat-Providence britannique faisait référence à l'analyse de Keynes, les évolutions de l'Etat-Providence soulignent la nécessité de limiter des dépenses sociales et donc d'avoir recours à des politiques de retranchement. [...]
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