Le crime occupe une place spécifique dans les différentes formes de violence : il est une très grave infraction à la loi ou à la morale, qui est donc punie par la loi ou réprouvée par la conscience. Dans son sens le plus large, le crime est un acte blâmable, inscrit dans une violence individuelle. Mais la qualification d'un acte comme criminel peut varier selon les sociétés, car la criminalité est un fait social qui ne répond pas à des lois invariables. Parce que toute société possède des normes établies, toute société inclut une criminalité, qui s'inscrit à la fois dans la continuité et dans l'instantanéité de l'action. Le cadre chronologique est justifié par deux bornes qui marquent deux phénomènes de violence collective : la violence révolutionnaire puis contre-révolutionnaire qui se concentre entre 1848 et 1851, et la violence guerrière à partir de 1914. Les sociétés américaines et de l'Europe occidentale (qui a ici comme limite à l'est la Prusse et l'Autriche) peuvent être analysées ensemble, car elles forment un système économique, social et culturel cohérent. Si ces sociétés sont en mutation, il découle logiquement que la criminalité et les réactions qu'elle engendre connaissent également une période de transformation.
[...] Par ailleurs, il opère une classification des criminels en fonction de leur dangerosité : délinquant occasionnel, criminels passionnels, criminel né, délinquant professionnel, criminel aliéné. Il essaie de multiplier les indices physiques qui sont censés différencier les criminels (poids, tailles, lobes de l'oreille). L'analyse du corps devait permettre de mieux appréhender le crime et son auteur. Ainsi, le violeur type était un homme d'intelligence peu développé, de petites tailles, des anomalies aux organes génitaux. L'assassin serait quant à lui grand et lourd. La femme criminelle est par ses caractères craniologiques beaucoup plus masculins que la femme honnête Un imaginaire autour du criminel se répand. [...]
[...] En effet, Joseph Vacher traverse la France, tuant et violant impunément pendant trois ans. Il est arrêté en 1897 en Ardèche alors qu'il tente de violer une fermière, et est par la suite reconduit devant un juge. Le Jack L'Éventreur du Sud-est de la France», va être pendant quelques jours remis entre les mains des médecins, afin de savoir s'il est aliéné, ce qui rendrait plus compréhensibles les différents crimes effectués durant ces trois années. Joseph Vacher est considéré comme l'un des premiers tueurs en série français reconnu par la justice. [...]
[...] Un discours hygiéniste sur la ville et la criminalité - La question du crime, ou plus particulièrement celle de l'immoralité était propre aux jugements que les réformateurs avaient sur la ville. Selon ces derniers, la moralité était clairement une affaire de santé publique, une donnée essentielle tant du bon fonctionnement de toute l'organisation sociale que de la connaissance. - En ce qui concerne la prison, cette «école du vice», elle paraissait reproduire et renforcer les conditions malsaines propres à la ville. [...]
[...] Les perceptions du criminel-type diffèrent selon les auteurs. Celles de Lombroso, Ferri, Gafarelo vont s'opposer à celles de Benedict, Heger et Bordier sur le volume de la capacité crânienne. Dans les années 1880, des Bulletins de la société anthropologique paraissent et font état des avancées dans les recherches effectuées sur les crânes. - En 1879, Alphonse Bertillon propose à la préfecture de Paris de créer un fichier anthropométrique des inculpés afin de confondre tous récidivistes. Ce système permet l'arrestation de l'anarchiste Ravachol/Koenigstein en 1892. [...]
[...] Lacassagne préfère s'intéresser aux faits sociaux, aux causes sociales en comparant leur rôle déclencheur à celui du terrain organique pour la virulence microbienne : le microbe n'a d'importance que le jour où il se trouve un bouillon qui le fait fermenter Cette métaphore perd de son originalité quand elle est comparée à l'expression de Quételet, prononcée dix ans plus tôt, la société renferme en elle les germes de tous les crimes qui vont se commettre L'homme dégénéré ne devient criminel en fonction de l'environnement social dans lequel il vit. Il oppose l'idée du criminel né une approche sociologique. Mais les théories de Lacassagne sur la sociologie criminelle ne trouvent pas une large audience, il est longtemps l'oublié des criminologues. Cependant, tout ceci place la personnalité du criminel en objet de savoir intarissable. On tente de percer l'opacité de la personnalité criminelle - Gabriel Tarde est utilisé aujourd'hui en criminologie pour son ouvrage La Philosophie pénale (1890), dans lequel il a refondé une théorie de la responsabilité. [...]
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