«Quelles que soient les continuités (ou les filiations idéelles) de l'Antiquités et du Moyen Age aux Temps modernes, le « secrétaire florentin », [Machiavel], introduit [dès le XV siècle] une rupture décisive : contre les théories de la socialité naturelle, contre les enseignements de la Révélation et ceux de la théologie, il affirme…qu'en ce qui concerne les activités collectives, ce qui est, c'est l'Etat » . Depuis Machiavel, les auteurs et les philosophes tenterons de définir l'Etat, sa nécessité, ses formes. Ainsi, semble-t-il, que depuis la sortie du Moyen Age, l'Etat est devenu non seulement une des formes du pouvoir politique, mais depuis le XIX siècle une forme habituelle, prédominante et généralement acceptée sans aucune critique, à l'exception notable du marxisme. Ce succès remarquable se déduit d'une évolution des interprétations et des analyses, qui s'établissent aujourd'hui dans la définition de l'Etat comme une organisation institutionnalisée dans un cadre juridique de la personne morale souveraine, qui réunit à la fois un pouvoir de la contrainte légitime, une population et un territoire définit. Le triomphe de l'Etat moderne comme l'organisation répandue du pouvoir politique est en effet notable : malgré une certaine fragilité étatique, des disparitions modernes marquantes des Etats telles que l'URSS ou l'existence des faint states comme celui de la Somalie, les aspirations à la formation d'un Etat, réussie ou non, sont toujours fortes, comme le prouve Monténégro ou Kosovo. Quels sont donc les raisons nécessitant la création d'un Etat ? Selon Rousseau, l'humanité espère « trouver une forme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun s'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant » . En effet, les raisons pour la création de l'Etat de droit moderne réunissent à la fois ses fonctions protectrices et sa nature volontariste (I), ainsi que ses fonctions d'un garant des principes égalitaires de la liberté (II).
[...] Selon Carre de Malberg, c'est précisément la volonté de s'unir sur un territoire défini et de s'affirmer comme maîtresse d'elle-même et indépendante qui conduit à la nécessité de former un Etat. En développant cette raison socio psychologique pour la formation d'un Etat, la causalité étatique nécessite la possibilité de fusion des milliers d'êtres humains qui se reconnaissent à travers d'une personne détenant un pouvoir, selon Max Weber, charismatique Suivant l'exemple a contrario de l'Union Soviétique, c'est précisément le manque de la nation et de porte-parole de la Russie éternelle qui a conduit à la destruction de l'Etat. [...]
[...] Subséquemment, malgré les affirmations que l'Etat n'est qu'un moyen créé par les individus pour faire triompher leur politique et leurs idées, dans un Etat de droit moderne, la limitation de la souveraineté étatique incite un contrôle des droits et des libertés des individus. B. L'Etat représente un système du contrôle des droits et des libertés En tant qu'une personne morale et continue, l'Etat se distingue de la personnalité des ces dirigeants et continue son existence au-delà de leurs fonctions et du temps. [...]
[...] Tout en étant donc le garant de la paix et l'ordre, l'Etat est une organisation institutionnalisée, mais toutefois volontariste. B. L'Etat s'identifie à la nation et à sa volonté d'unification pour un destin commun sous guidance d'une personne En analysant l'Etat moderne comme un phénomène partialement naturel qui s'impose lentement dès la création de cités grecques, comme l'affirme Aristote, L'homme est un animal politique l'Etat est une organisation permanente de la société au cours des années sous contrôle d'une autorité. [...]
[...] D'un point de la vue juridique, l'Etat est un ensemble des normes qui s'imposent à chaque membre de l'Etat, assurant l'arbitration impartiale et objective des conflits, et donc l'égalité de chacun devant la loi, ainsi que la protection de chaque individu. Garantissant l'indépendance et l'égalité, l'Etat de droit renforce ces principes par l'autolimitation et le droit naturel transcendent qui garantissent le primat de l'individu et du peuple dans sa totalité. Bien sûr, ceci n'est pas applicable à l'Etat de police, où l'autorité judicaire n'a aucun contrôle des actes étatiques. [...]
[...] Ce monopole de la violence physique légitime, sous contrôle dans un Etat moderne de droit, garantit les libertés et les droits fondamentaux, sinon impossibles dans un cadre non-étatique est donc souvent anarchique. Ainsi, l'Etat moderne de droit semble être une entité nécessaire et jusqu'au là, la meilleure forme d'organisation politique, à la fois protectrice, volontariste et garantissant la liberté et l'égalité. Qu'il soit un choix libre des associés d'un contrat, ou bien un résultat d'une longue évolution ou d'un renversement radical politique, l'Etat reste aujourd'hui la couronne de la pensée politique. [...]
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