Le ministère des Affaires culturelles voit le jour en 1959, dans la lignée des premières tentatives de création de structures administratives qui eurent lieu notamment sous le Front Populaire autour de Jean Zay. De l'avis général, il est avant tout une structure taillée pour un homme, André Malraux (1901 – 1976). Ce dernier aimait répéter qu'il était « en art comme d'autres sont en religion ».
En personnage inclassable, tour à tour écrivain, aventurier, militant anti fascisme et nazisme, voleur de bas-reliefs cambodgiens, combattants auprès des républicains espagnols puis résistant, gaulliste, ministre des Affaires culturelles, Malraux n'a probablement qu'une seule constante dans sa vie : la fréquentation assidue des salles de concerts, musées, expositions, cinémas, et un amour profond pour la littérature et pour l'art. L'art a indéniablement tenu une place immense dans sa vie : il écrit sur les artistes (Faulkner, Gide…), en fréquente beaucoup, et produit une œuvre immense sur l'art, défend l'art dans ses combats politiques, voyage aux quatre coins du monde pour admirer les œuvres des civilisations disparues.
André Malraux a une vision particulière de la culture, plus forte que la mort et la souffrance, quasi métaphysique, orientée vers des objectifs de grandeur, d'élévation de l'âme humaine, d'universalisme. Ce grand dessein mène à la création du ministère des Affaires culturelles en 1959, avec le soutien du général De Gaulle, qui voit Malraux comme son « ami génial, fervent des hautes destinées ».
Quelle est donc la vision de la culture qui sous-tend les politiques du nouveau ministère des Affaires culturelles ? Dans quelle mesure ce ministère est-il apte à satisfaire ce grand dessein pour la culture française ? Comment l'influence de Malraux se manifeste-t-elle jusqu'à son départ en 1969 ?
[...] André Malraux ministre se distingue par des politiques novatrices pour l'époque et garde une influence remarquable sur le monde de la culture en France dans les décennies suivantes, et ce, jusqu'à aujourd'hui, même si son ministère a changé de nom, a subi des évolutions drastiques, des remaniements fondamentaux. [...]
[...] - Les Maisons de la culture En 1961 est recréé l'ancien ministère de la Jeunesse, des Arts et des Lettres (1947-53) sous le nom de Direction du Théâtre, de la Musique et de l'Action culturelle (elle prendra en 1966 le nom de Direction du Théâtre et des Maisons de la culture). Émile Biasini en devient le directeur. Cette direction est organisée en six bureaux, dont le bureau des Maisons de la culture âprement défendu Pierre Moinot (membre du cabinet de Malraux) devant la commission de l'Équipement culturel et du patrimoine artistique qui a été créé pour préparer le IVe Plan. Les maisons de la culture sont l'un des projets phares du ministère, lancées par Malraux et principalement mises en œuvre par Émile Biasini dans le cadre du bureau précité. [...]
[...] Les MC ont donc une vocation régionale en réponse aux fameux déserts culturels dénoncés par Malraux. Ils visent à donner autant de chances aux habitants du Havre, de Bourges d'accéder à la culture qu'aux plus riches de la capitale. C'est donc un double défi, géographique et socio-économique, qu'il s'agit de relever. Les Maisons de la culture sont conçues, selon Gaëtan Picon, en termes de polyvalence qui doit faire apparaître moins la juxtaposition des arts que leur relation Les plus polyvalentes d'entre elles doivent mêler théâtre, musique, cinéma, arts plastiques, connaissance littéraire, scientifique et humaine, promotion de la culture locale et de la vie associative. [...]
[...] Dans le domaine des Affaires culturelles, le Président intervenait très peu. Certains ont attribué cela à une certaine indifférence, d'autres à une confiance totale envers Malraux. Quoi qu'il en soit, il n'y avait au sein du Secrétariat général de la Présidence de la République aucun collaborateur ou conseiller spécialisé dans les affaires culturelles, ce qui tend à accréditer la deuxième thèse. Le personnel administratif du ministère était pour la plupart constitué des anciens fonctionnaires du ministère de l'Éducation nationale, transférés en même temps que les compétences d'un ministère à l'autre en 1959, et pas toujours enthousiastes de leur affectation. [...]
[...] De nombreux projets et interventions devant les parlementaires ont abouti principalement : -au ravalement des monuments de Paris -à des lois-programmes pour la restauration du Louvre, des Invalides, de Versailles, de Fontainebleau, de Reims et de Chambord, du grand Trianon. La 2e loi-programme, par exemple, concerne environ 100 monuments dont Notre- Dame, la cathédrale de Strasbourg, le Louvre et les Invalides -sauvetage de la grotte de Lascaux -amélioration de la protection des sites et de leur mise en valeur par nouveaux circuits touristiques (Roussillon), chantiers jeunes, actions privées de restauration b. [...]
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