corruption, partenariat oriental, ONG, Transparency International, Arménie, Azerbaïdjan, Géorgie, Moldavie, Ukraine, Biélorussie
Après la fuite de Viktor Ianoukovitch le 22 février 2014, les Ukrainiens ont pu découvrir la somptueuse villa du président déchu aux abords de Kiev, soulignant ainsi l'ampleur de la corruption qui gangrène l'Ukraine et qui était une des causes principales ayant mené le peuple ukrainien à se soulever lors des évènements de l'Euromaïdan. Selon l'OCDE, la corruption peut être définie comme « l'abus de pouvoirs conférés par une fonction publique à des fins d'enrichissement personnel ». Selon l'ONG Transparency International, qui évalue annuellement la perception de la corruption dans le monde ; en 2013, les pays du Partenariat oriental étaient globalement très corrompus.
[...] Le score d'un pays va ainsi de 0 (pays très corrompu) à 10 (pays très sain). En 2013, l'Arménie est classée 94e sur 177, l'Azerbaïdjan 127e, la Biélorussie 123e, la Moldavie 102e, l'Ukraine 144e. Seule la Géorgie fait mieux en se classant 55e. Il convient de rester prudent face à ces données, qui reflètent la perception du niveau de corruption et non la corruption elle-même, dont le processus est par définition opaque. Il est à noter qu'à part pour la Géorgie, l'IPC des partenaires orientaux est resté relativement stable à un niveau faible depuis une dizaine d'années, ce qui souligne le manque de volonté politique des autorités en place, malgré de timides initiatives de la société civile. [...]
[...] Enfin, la corruption nuit fortement à l'État de droit. II. Perspectives et limites de la lutte contre la corruption La lutte contre la corruption peut être instrumentalisée par les régimes autoritaires Malgré les intentions louables de l'Union européenne en matière de lutte contre la corruption dans les pays du Partenariat oriental, certains de ces pays détournent l'objectif initial afin d'en faire un instrument pour museler l'opposition, les adversaires aux régimes autoritaires étant, à tort ou à raison, accusés de corruption. [...]
[...] La Biélorussie, l'Arménie et l'Azerbaïdjan sont globalement restés dans la sphère d'influence russe et la question de la lutte contre la corruption s'y pose avec moins d'acuité qu'en Moldavie, Géorgie et Ukraine, toutes trois signataires de l'Accord d'Association avec l'UE. En ce qui concerne l'Ukraine, il s'agira de voir si les réformes contre la corruption promises par le nouveau gouvernement se révéleront efficaces. Les données de Transparency International pour 2015 devraient constituer un premier indicateur de l'efficacité de ces mesures. [...]
[...] La corruption a des conséquences néfastes pour les partenaires orientaux Il convient tout d'abord d'établir une distinction entre la petite et la grande corruption. Il y a petite corruption lorsque de petites sommes sont versées par des citoyens ordinaires à des agents publics, comme des policiers, afin d'éviter des obstacles bureaucratiques. La grande corruption concerne les entreprises nationales ou transnationales qui versent des pots-de-vin de plusieurs milliers ou millions de dollars à des politiciens ou à des responsables gouvernementaux dans le but de truquer des appels d'offres et de recevoir des contrats commerciaux lucratifs, au détriment de l'intérêt général. [...]
[...] La lutte contre la corruption entre dans le cadre du principe de conditionnalité de l'Union européenne à l'égard des partenaires orientaux, ou more for more : plus ces derniers lutteront contre la corruption, plus ils recevront de soutien financier de la part de l'UE. Il convient dès lors de se demander dans quelle mesure les pays du Partenariat oriental luttent effectivement contre la corruption. Après avoir analysé l'ampleur de la corruption chez les partenaires orientaux nous aborderons les perspectives et les limites de la lutte contre la corruption (II). I. [...]
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