La corruption et les institutions italiennes

Résumé du document

Aujourd'hui, tout le monde ou presque s'accorde à considérer que la corruption est un des grands fléaux de la démocratie. Le mot corruption rappelle de façon presque automatique pour nous les affaires qui ont agité et continuent encore de secouer la démocratie italienne. La corruption se définit comme un ensemble de comportements liés à la lutte pour la reproduction physique ou pour le contrôle du pouvoir politique et des richesses du pays dans un contexte culturel particulier. Dès lors, on peut se demander quel a été et quel est aujourd'hui l'impact de la corruption sur les institutions italiennes.
La corruption a eu un fort impact sur les institutions italiennes. La procédure judiciaire mani pulite a participé à un renouveau institutionnel : bouleversement de la classe politique, dans le sens de refonte totale des partis, volonté de réformes pour changer l'ordre amoral qui s'était établi. Mais Monsieur Berlusconi, censé incarner la nouvelle République italienne semble lui-même emprunt de l'esprit de corruption qui a gâté les partis politiques depuis 1947. Il manœuvre avec habilité pour éviter l'emprise judiciaire.

Extraits

[...] La lutte entre institutions judiciaires et pouvoir politique. Introduction Dans les pays occidentaux, la démocratie a longtemps été perçue comme une garantie contre tout risque de perversion des serviteurs de l'Etat. Les historiens, politologues, philosophes ont considéré comme une évidence le fait que les sociétés occidentales ne pouvaient connaître qu'une dose infime de corruption, étant donné la suprématie de l'intérêt public sur l'intérêt individuel. Aux sociétés primitives, infestées de corruption en raison de leur inachèvement, on opposait l'image de l'Etat moderne. [...]

[...] PUF, coll. Que sais- je Paris - MC CARTHY P., L'Italie dans la tourmente, éd. Presses de sciences-po - GEORGEL J., L'Italie au XXème siècle, éd. La documentation française - CASSESE S., portrait de l'Italie actuelle, éd. La documentation française - Le Débat, novembre 1993. - Critique internationale, avril 2002, Presses de sciences-po. - Pouvoirs, N°103, L'Italie, novembre 2002. [...]

[...] Il est sorti indemne de l'opération mani pulite du fait de son exil gouvernemental. Paradoxalement, la lutte contre la corruption concourt donc à lancer cette droite très conservatrice et traditionnelle. III- L'homme du renouveau des institutions, héritier de la corruption L'entrée en jeux de Silvio Berlusconi, tout changer pour que tout continue ? A la veille des élections législatives de 1994, S. Berlusconi, multimillionnaire et possesseur notamment de trois des grandes chaînes médiatiques, justifie la création de Forza Italia, par la nécessité de renouveler une vieille classe politique minée par la corruption. [...]

[...] Il définit les modes de scrutin actuels dans les lois de Mattarella, le 4 août 1993. La dérive de la partitocratie et l'apparition de nouveaux partis Le terme de partitocratie, à connotation péjorative, définit un régime où les partis disposent d'un contrôle exclusif sur l'ensemble du système politique et des institutions. La mise en évidence, la dénonciation de la corruption, et la poursuite d'hommes politiques met fin, du moins partiellement, à l'époque partitocratique en Italie. La révélation de la corruption en 1992 entraîne une véritable révolution dans le système politique. [...]

[...] La corruption à moitié dévoilée nous semble ici être un réel danger pour les institutions démocratiques d'Italie, dans la mesure où les hommes politiques, légitimement élus comme M. Berlusconi mais très certainement corrompus, peuvent user du pouvoir qui leur est assigné pour réduire l'influence du pouvoir judiciaire ou du moins se protéger. Les magistrats sont régulièrement attaqués par les hommes du gouvernement Berlusconi, qui les accusent d'être partiaux et de mener une simple lutte idéologique. Cependant, malgré les nombreuses difficultés auxquelles se heurte le pouvoir judiciaire italien, ce dernier est toujours dans la mesure d'exercer la justice. [...]