Il convient tout d'abord d'identifier les acteurs de ces pratiques illicites en mettant en évidence les particularités du système politique français qui ont facilité le développement de ce phénomène (I). De plus, nous basant à la fois sur le Code pénal et sur d'autres sources, nous tenterons de mettre en évidence qu'outre l'arsenal juridique mise en œuvre par la France, le pays est soumis à de nouvelles formes de recommandations dans le cadre de l'Union européenne et de la société internationale (II). Enfin, nous aborderons l'impact de cette corruption sur les valeurs qui ont fondé la démocratie mais aussi sur une opinion publique de plus en plus sensibilisée aux travers de ces élus (III)
[...] La démocratie est donc corrompue. A la définition de la corruption doit s'opposer celle de démocratie : la démocratie est une organisation politique dans laquelle la souveraineté appartient à l'ensemble des citoyens. Cette souveraineté dans le cas d'un régime représentatif est conférée à des représentants élus, qui sont assistés par des membres permanents de la fonction publique, avec lesquels ils oeuvrent pour répondre à l'intérêt public, l'intérêt général. La confrontation de ces deux définitions pourrait donner une trame de réflexion : si la corruption consiste à servir d'abord les intérêts privés et à ne pas traiter également les citoyens, alors que l'ensemble des citoyens sont censés être égaux, alors la corruption nuit à la démocratie. [...]
[...] On constate donc de plus en plus que la corruption n'a d'autres objectifs que la satisfaction d'une demande personnelle. L'entrepreneur poursuit une autre logique : l'obtention par tous les moyens d'un marché public faisant l'objet d'une forte concurrence. En effet, les marchés offerts par les collectivités publiques représentent un enjeu considérable, notamment par l'ampleur des travaux commandés en général et parfois par la longévité de tels contrats. Dans cette logique de dépendance de l'entrepreneur face à l'élu, la tentation est grande, d'une part d'inciter par des cadeaux le représentant de l'autorité publique, d'autre part de faire valoir sa position décisionnelle quant à l'attribution des marchés. [...]
[...] Le discours populiste se trouve ainsi implicitement légitimé par l'immoralité de ceux qui gouvernent, même si cette attitude de pureté est souvent ambiguë comme le montre l'adhésion de ces courants populistes à des leaders qui sont loin d'être au-dessus de tout soupçon. Car le populisme a besoin de leaders charismatiques, capables de rassembler les foules autour de ces idées. Ainsi, les masses désorientées ne cherchent plus dans la politique une idéologie structurée, mais un homme capable de porter aux gouvernants la voix des laissés pour compte. [...]
[...] "3. Edition 1997",Transparency International Newsletter, September 1997. "4. Edition", September 1998. "5. edition", October 1999. [...]
[...] Mais l'évolution de la corruption tient aussi à des facteurs extérieurs à la France. L'ouverture du pays au marché mondial, à l'internationalisation des affaires et à l'«idéologie néolibérale aurait aggravé le phénomène. Peu à peu, la haute fonction publique a confondu profit personnel et intérêt public. Ces hommes se servent de la politique comme d'un moyen de mobilité sociale à travers l'enrichissement. Le système de l'Etat providence avait habitué ses serviteurs à certains avantages, et lorsque la gauche arriva au pouvoir dans les années 80, ses représentants voulurent bénéficier des mêmes facilités. [...]
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