« Nombre de chefs d'Etat ont heureusement compris que les problèmes de
développement des pays pauvres relèvent non pas de la charité, mais de l'intérêt général »,
selon John Wolfenshohn. (1) Mais comment partager l'optimisme de l'ex directeur de la
Banque Mondiale alors qu'un tiers de la population mondiale vit sous le seuil de pauvreté ?
Lenteur, complexité d'attribution, manque de personnel bien formé, insuffisante
coordination et manque d'une ligne stratégique claire sont quelques uns des reproches
formulés à l'encontre des politiques actuelles de développement.
Face à ce constat, il est nécessaire de repenser les fondements de l'aide, et de
reprendre en premier lieu ce qui incite les pays riches à donner.
Il faut tout d'abord accepter un fait sans équivoque possible: les pays riches ne sont
pas philanthropes par nature. Ainsi, la théorie idéaliste de l'aide selon laquelle les dons
sont et devraient être basés sur la simple volonté humanitaire, ne résiste pas à la réalité
politique mondiale : les pays développés aident car des raisons autres que simplement
philosophiques les poussent à le faire.
Il n'y a en effet finalement que très peu (voire pas) de succès de développement de
pays grâce à l'unique conscience morale des pays déjà développés. On pense cependant à
l'après tsunami en Asie du Sud Est, voire même au conflit au Darfour. Néanmoins après
ces drames très médiatiques, les aides furent trop souvent mal organisées, mal gérées, mal
adaptées. De plus, elles répondirent à une situation d'urgence, et ne s'inscrivirent pas dans
le long terme.
Mais s'il était possible de démontrer par une argumentation, que les pays
développés ont tout intérêt à aider les plus pauvres et que rester les seuls « riches »
pourrait être un danger pour notre propre richesse … alors, et à ce moment là seulement,
les politiques d'aide au développement deviendront efficaces. La situation mondiale
actuelle requiert de trouver des gages économiques concrets à un désir humaniste.
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Néanmoins, toutes les raisons d'aide n'aboutissent pas uniquement à des situations
optimales pour les pays en développement. Il conviendra alors de différencier les raisons
de l'aide en fonction de leurs conséquences sur les récepteurs.
Les dirigeants des pays développés s'apparentent de plus en plus à de véritables
gestionnaires pour qui toutes les dépenses doivent engendrer des recettes. C'est dans ce
contexte que nous définirons, que s'inscrira la problématique de ce devoir :
Comment convaincre les gouvernements des pays riches d'aider efficacement les
pays les plus pauvres ?
Nous discernerons dans une première partie les conséquences néfastes de l'aide
publique au développement quand les Etats l'effectuent pour de mauvaises raisons. La
seconde partie sera consacrée aux raisons qui pourraient convaincre les Etats des PID de
développer les PVD en tendant vers une situation optimale pour les deux parties.
[...] C'est en laissant se développer des écoles religieuses coupées de tout contrôle extérieur, que des générations entières sont formées à une idéologie de haine du monde occidental et sont le terreau de futurs fanatiques. A long terme donc, l'aide au développement des écoles est la plus solide base constitutive de la lutte contre le terrorisme. Mais aussi, et d'un point de vue plus cynique, l'aide peut-être vue comme un moyen de protection à court terme. On pense alors par exemple aux très bonnes relations qu'a toujours entretenues la France avec les pays arabes, relations qui l'ont relativement protégée des actes terroristes ces dernières années. [...]
[...] En suivant leurs opinions publiques respectives, naturellement très choquées par les morts, ainsi que les pressions internationales telles que celle de Bill Clinton chargé de récupérer des fonds, les Etats ont augmenté l'importance d'une aide déjà trop importante. Cette première partie a démontré les conséquences négatives que peut avoir l'ADP quand elle est faite pour de mauvaises raisons. Comme nous le verrons dans la seconde partie, le qualificatif mauvais ne porte pas de jugement de valeur morale, mais plutôt une inadéquation à la réalité du terrain. - 10 -1016/01/ - 10 - 10 II. [...]
[...] En passant de l'Europe à l'Asie, l'aide américaine s'est essentiellement dirigée vers Taiwan et la Corée du Sud pour tenter de limiter la pression politique expansionniste de la Chine et du Vietnam communistes. Les politiques d'aide européenne ne sont pas en reste. Après leur rétablissement économique, l'aide de l'Europe de l'Ouest se dirigea tout d'abord vers leurs anciennes colonies afin de leur assurer un reste d'importance sur la scène internationale. Un combat anti-communiste se joue également, les dons se répartissant entre les pays ayant rejeté la doctrine soviétique. Mais l'ADP distribuée de cette façon a donné lieu à des situations où les populations n'ont pas profité de l'aide qui leur était destinée. [...]
[...] Mais il n'est pas inconcevable d'imaginer une - 11 -1116/01/2008 - 11 - extension de ces politiques à d'autres pays africains d'où sont originaires les migrants. Outre la réception de l'aide, les Pays en Voie de Développement tirent comme bénéfice la diminution de la fuite de ses cerveaux Seules ces élites restant dans leur pays d'origine pourront contribuer à un développement soutenu à long terme. Partant d'une politique de limitation des flux migratoires entrants des pays donateurs, on peut entrevoir des conséquences positives pour les pays récepteurs Vaincre le terrorisme En 2003, lors de la réunion annuelle du Comité d'Aide au Développement (CAD organe de l'OCDE), les ministres ont entériné une déclaration comprenant notamment [l'inscription de] la coopération pour le développement dans une optique de prévention du terrorisme». [...]
[...] Mais comment partager l'optimisme de l'ex directeur de la Banque Mondiale alors qu'un tiers de la population mondiale vit sous le seuil de pauvreté ? Lenteur, complexité d'attribution, manque de personnel bien formé, insuffisante coordination et manque d'une ligne stratégique claire sont quelques uns des reproches formulés à l'encontre des politiques actuelles de développement. Face à ce constat, il est nécessaire de repenser les fondements de l'aide, et de reprendre en premier lieu ce qui incite les pays riches à donner. [...]
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