Les contraintes de l'action publique

Résumé du document

L'action publique constitue la manifestation concrète de l'activité politique, c'est-à-dire le processus par lequel sont élaborés et mis en place des programmes d'action publique.
La mise en place d'un tel dispositif politico-administratif implique de se fixer un objectif explicite et de prendre une décision. Ainsi, un « décideur » devrait être en mesure de définir des objectifs d'actions à partir de préférences explicites et hiérarchisées et de mettre en œuvre une action publique répondant à ces objectifs. Les décideurs sont souvent présentés (voire se présentent) comme des acteurs capables de prendre seuls une décision rationnelle.

En réalité, on ne peut pas identifier un tel « décideur ». Chaque acteur impliqué dans la mise en œuvre d'une action publique est en effet soumis à de multiples contraintes. Chacun joue un rôle dans le processus et la décision procède plus de la confrontation entre ces différents acteurs, que d'une volonté personnelle et explicite. En effet, soumis à diverses règles plus ou moins formelles, à des luttes d'intérêts avec d'autres acteurs et à la routine bureaucratique, l'action publique peut difficilement être considérée comme rationnelle, de même que la prise de décision qu'elle implique..

On peut ainsi se demander en quoi les contraintes de l'action publique remettent en cause le caractère rationnel de la décision ? Il semblerait en effet que les différentes contraintes pesant sur la décision (I) déterminent le caractère indécis de l'action publique (II).

Extraits

[...] A. La contrainte de la légitimation. B. La multiplicité des facteurs de décision. C. La contrainte idéologique. Bibliographie. BLAIR, Tony et GIDDENS, Anthony, La troisième voie, Seuil MULLER, Pierre et SUREL, Yves, L'analyse des politiques publiques, Montchrestien, coll. Clefs Politiques ROBERT, Cécile, La Commission européenne dans son rapport au politique Pôle Sud, novembre 2001. http://latts.cnrs.fr/ : Site Internet du CNRS concernant la science politique. [...]

[...] Dans l'état actuel des choses, le plan de cohésion sociale de M. Borloo, semble plus faire figure de justification de l'existence du nouveau Ministère de la cohésion sociale, qu'il ne laisse entrevoir de perspectives de revitaliser l'envie de divers citoyens de faire société Bien entendu, ces rivalités interadministrations, ne sont ni les seules contraintes, ni les seuls moteurs de l'action publique. Elles constituent en revanche un important facteur contraignant, jouant sur la pertinence et l'efficacité des décisions prises. Chaque acteur participant au débat étant soumis au prisme de son administration, à la défense de son administration. [...]

[...] Cet aspect de la décision, considérée en tant que processus, recouvre une dimension problématique et lui confère le statut de contrainte. Il faut ici analyser l'enchaînement des causes qui conduit à la prise de décision, puis le résultat de l'action, observé a posteriori. A partir de là, on peut envisager la contrainte qui pèse sur la décision, puisque celle-ci se fait dans un temps long, ce qui augmente son instabilité. Elle est soumise aux fluctuations induites par les études, les rencontres, les tables rondes les conflits, etc. qui émaillent le processus de décision. [...]

[...] Les contraintes de l'action publique I. Les contraintes pesant sur la décision. A. Le poids des règles. B. Les enjeux de pouvoir. C. Le prisme bureaucratique. II. L'indécision de l'action publique. [...]

[...] On note deux phases primordiales de contraintes lors de ce processus. La première correspond au moment de la sélection des options opposables au problème. Il s'agit de déterminer ce qui semble acceptable pour mener à bien l'action publique. En effet, une action peut être désirable sur un plan technique, mais pas forcément acceptable du point de vue de la politique électorale. La seconde phase est le moment de la légitimation, qui englobe les mécanismes qui vont rendre admissibles les choix des décideurs. [...]