Pour certains, la crise du 6 février 1934 est perçue comme étant un coup d'état fasciste, comme c'était le cas pour la gauche, mais pour l'essentiel cet événement marque plus le discrédit de la république parlementaire et de son incarnation partisane à savoir le parti radical. Face au blocage de ce système impuissant, la victoire de la rue apparaît comme la seule alternative possible. Il est vrai que le régime connaît quelques difficultés du fait que selon la tradition de l'époque, qui s'était instaurée à partir de l'élection du président Grévy en 1879, il fallait que le président fasse abstraction de son doit de dissolution, celle-ci ayant une connotation fortement antirépublicaine. Le résultat prévisible est qu'il s'opère une valse ministérielle, et une vague d'instabilité.
Le parti communiste appelle à manifester le 9 février pour la dissolution des ligues sur ses propres mots d'ordre. La SFIO, laisse la CGT prendre l'initiative d'une journée de grève générale, le 12 février, et de manifestations sur le thème de défense de la République et des libertés. La grève générale du 12 février est un succès, avec près d'un million de grévistes. La naissance du CVIA (Comité de vigilance des intellectuels antifascistes) se place dans ce contexte de crise politique, d'antiparlementarisme, d'aspiration à l'unité à gauche devant les menaces que font peser les ligues et mouvements d'extrême droite sur le régime républicain Il n'y a donc pas eu vraisemblablement de volonté réelle d'une majorité de manifestants de renverser la République bien que suite à cela le manifeste "Aux Travailleurs" (5 mars 1934) ait rendu publique la création d'un rassemblement d'intellectuels désireux de se mobiliser contre l'éventualité d'un fascisme en France. Il va donc s'agir de comprendre :
En quoi la crise du 6 février est l'aboutissement d'une contestation politique, qui elle-même inclut la crise du régime parlementaire du moment ?
[...] Dans l'opinion, cette situation discrédite le parlement et plus globalement le régime. Pendant la période de l'entre-deux-guerres, le paysage politique français se caractérise par e jeu des alliances partisanes. Les forces en présence sont inégales : A droite des personnalités dominent les partis ; au centre le parti est indispensable à toute majorité, il est attaché au parlementarisme à la française ; à gauche le SFIO est le parti dominant. Le parti charnière, le parti radical, est un gardien jaloux des institutions de la troisième république. [...]
[...] Plusieurs mouvements d'extrême droite bénéficient de l'aide plus ou moins directe de ces régimes et de la situation sur le plan intérieur. II- La morosité en France: contexte favorable à une crise de confiance. Les institutions de la troisième république fonctionnent mal, elles sont productrices de paralysie et de corruption. A. La France s'enlise dans la crise économique. Le 24 octobre 1929 a lieu le fameux Black Thursday aux Etats-Unis qui plonge l'économie américaine puis l'économie mondiale dans la tourmente, entraînant le monde dans de profondes crises sociales et économiques qui tiendront une part importante dans l'émergence des différents fascismes européens. [...]
[...] 1)Naissance coalitions politiques et rôle de l'exécutif toujours soumis au législatif : En1902, deux blocs s'affrontent, c'est incontestablement une victoire pour la gauche qui obtient 366 députés contre 220 à droite. Le parti radical devient dominant. Emile Combes succède à Waldeck il personnifie la lutte anticléricale. Les élections de 1906 confirment ce penchant et la politique anticléricale se trouve implicitement validée. Le parti radical est le premier parti organisé. Il conservera sa position dominante jusqu'à la première guerre mondiale. Il faut savoir qu'entre temps le POF et les socialistes indépendants fusionnent et forment le SFIO, la section française de l'internationale ouvrière. En 1918, la France apparaît comme le grand vainqueur. [...]
[...] En 1931, les exportations chutent, d'autant plus que la dévaluation de la livre sterling rend les produits français moins compétitifs. La dépression touche particulièrement les secteurs exportateurs: l'agriculture commerciale comme la viticulture et les industries soumises à la concurrence étrangère comme la sidérurgie ou le textile. Les prix de gros sont divisés par deux entre 29 et 34. Faute de profits, les industriels cessent d'investir et les faillites se multiplient Des réponses inadaptées. Les gouvernements successifs appliquent des remèdes qui s'attaquent davantage aux effets de la crise qu'à ses causes. [...]
[...] La période qui suit est marquée par une relative continuité dans l'instabilité. Cette période qualifiée de repos trompeur prend fin en 1894 lorsque éclate l'affaire Dreyfus, laquelle raisonnera comme une onde de choc considérable sur l'ensemble de la classe politique et plus généralement sur la société française toute entière. * L'affaire Dreyfus. L'affaire éclate en octobre 1894. Un officier français le capitaine Alfred Dreyfus est arrêté pour espionnage au profit de l'Allemagne. Condamné par le conseil de guerre alors qu'il clame son innocence, il est dégradé en janvier 1895 et envoyé à l'île du Diable. [...]
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