L'idée nationale ne peut se comprendre que par le ressentiment. C'est par le ressentiment d'une volonté commune de vivre ensemble que la nation se construit. Dès lors, le nationalisme semble avoir besoin d'un ennemi pour exister : ce dernier se construit dans l'adversité. Ainsi, le processus de construction nationale en Allemagne naît essentiellement du ressentiment qu'éprouve le dominé face à l'envahisseur napoléonien à l'aube du XIXe siècle.
[...] Cependant, il est indéniable qu'une évolution sensible de ces nationalismes est apparue. * Au XIXe siècle, le nationalisme a avant tout constitué le ciment de la construction étatique selon le concept d'Etat-Nation : en 1971 et 1961 l'unification de l'Allemagne et de l'Italie se met en place par cette volonté commune de mener le même destin et ce ressentiment national. Mais si le nationalisme semble synonyme de rassemblement, il est également devenu un vecteur d'antagonisme - puisqu'il ne se construit par définition que dans l'adversité - voire même de bellicisme international. [...]
[...] Le nationalisme essentialiste est donc fondamentalement différent du nationalisme universaliste. ( Le nationalisme se construit ainsi dans l'adversité, l'ennemi étant le meilleur ciment de l'unité nationale. L'éveil des nationalités en Europe se situe alors au début du XIXe siècle en réaction à l'émancipation révolutionnaire française : révolte des Espagnols contre les troupes napoléoniennes en 1808, antagonisme franco-prussien La bataille de Leipzig de 1813, également appelée la bataille des nations et opposant les troupes napoléoniennes et la plupart des autres pays européens, souligne cette construction d'un sentiment national en Europe qui se cristallisera peu à peu. [...]
[...] Selon Liah Greenfeld, les philosophes des lumières ne demandaient pas moins que des réformes libérales afin de faire de la France une nation semblable à la nation anglaise L'échec de la France dans ce dessein a donc favorisé le développement progressif d'un ressentiment doublé d'une tension sociale qui a mené à la Révolution française et à la naissance du nationalisme français. Aussi, bien que, comme le souligne Anthony D. Smith, des prémices de sentiments nationaux existaient déjà au Moyen-âge, notamment lors de la guerre de Cent Ans franco-anglaise, le nationalisme en tant que principe politique s'est bien forgé au XIXe siècle. La question nationale au XIXe siècle Depuis leur essor au XIXe siècle, les idéologies nationalistes se sont organisées autour de deux pôles. [...]
[...] - Aussi, dans les années 1980, plusieurs auteurs s'attachent à mettre en évidence le rôle de l'imaginaire dans la construction des nationalismes : à travers la création d'un récit construit a posteriori et la création de symboles, de héros l'identité nationale se forge. Selon Benedict Anderson les identités nationales sont des communautés imaginées : l'imaginaire national façonne une représentation mythique de la nation. Ambiguïté du nationalisme L'idée nationale reste tout de même porteuse d'ambigüités. En effet, toute construction idéologique se basant uniquement sur le sentiment ne peut que s'accompagner de subjectivité et de relativité. Dès lors, l'opposition classique entre nationalismes ouvert et fermé mérite d'être relativisée sous l'angle du rôle important que joue le ressentiment. [...]
[...] Ernest Renan, en 1882 dans son ouvrage Qu'est-ce qu'une Nation ? se fera l'écho d'une telle vision en présentant le nationalisme français comme un plébiscite de tous les jours c'est-à-dire comme un acte d'adhésion individuelle volontaire et consciente des peuples à un projet collectif raisonné. Le nationalisme à la française correspond donc à une volonté d'adhésion à des valeurs, une histoire et un projet. Le nationalisme essentialiste allemand : Le nationalisme fermé ou ethnique allemand procède quant à lui d'une démarche bien différente. [...]
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