"Le risque est un besoin essentiel de l'âme. L'absence de risque suscite une espèce d'ennui qui paralyse autrement que la peur, mais presque autant. (...) Le risque est un danger qui provoque une réaction refléchie ; c'est-à-dire qu'il ne dépasse pas les ressources de l'âme au point de l'écraser sous la peur." (Simone Weil, in "L'Enracinement") L'ambigüité de la notion de risque s'explique par son caractère réflexif.
La prise de risque est donc consciente. Cependant, sans une bonne circulation de l'information, la réflexion Bénéfice/Risque de toute action est rapidement limitée et le choix qui en résulte n'est pas rationnel. Comme pour toute action nécessitant une réflexion, l'information autour des risques est indispensable. Alors que signifie être informé d'un risque ?
L'information de l'existence d'un risque et l'estimation de son incidence sont donc des données indispensables pour parler de la notion de risque. Le problème est donc de savoir qui peut donner ces informations et de quelles manières ils vont les donner.
[...] Alors que signifie être informé d'un risque ? Pour connaître un risque, il faut savoir sa cause et son incidence. Pour son incidence, on entend sa récurrence et la population pouvant être touchée par celui-ci. Connaître les incidences d'un risque est indispensable car cela nous permet alors de savoir si l'on est directement visé par ce risque et si le choix s'impose directement à nous. Les causes sont tout aussi indispensables pour parer au danger si l'on décide de ne pas prendre le risque. [...]
[...] La première est une corruption de la réalité allant dans le sens d'une perte partielle de conscience de certains risques. La deuxième est une exagération de l'incidence de certains risques. L'exemple le plus simple de cette altération de la réalité de l'incidence d'un risque peut se résumer dans la situation qui suit : un conducteur prend sa voiture pour aller à l'aéroport. Le vol en avion lui semble risqué et éveille en lui une peur. Cependant, le trajet en voiture qui l'a mené à l'aéroport ne lui a pas semblé risqué. Cette attitude est irrationnelle. [...]
[...] Le problème était de savoir qui peut donner les informations de l'existence d'un risque et l'estimation de son incidence qui sont des données indispensables pour parler de la notion de risques, et de quelles manières vont-ils les donner. Le problème reste alors entier. Comme nous l'avons vu, le politique se doit depuis toujours de gérer les risques. La réussite de la démocratie poussée à son paroxysme permet au média de s'accaparer cette fonction. Cependant, la prise en charge de la fonction d'informateur du risque des médias s'avère rapidement lacunaire, voire corruptrice. C'est une construction du risque. [...]
[...] L'altruisme politique ne semble pas exister. La sphère du subpolitique doit rester en éveille pour faire entendre ses revendications. Par ce biais, la gestion du risque par le politique ne peut pas être objective. Il répond à une nécessité politique et non à un calcul objectif des Bénéfices/Risques. Le subpolitique prend alors doucement la place du politique. Le subpolitique se définit comme la société civile. C'est ce qui entoure le politique sans en faire partie. Il comprend entre autres la science, la technologie, la justice et surtout les médias. [...]
[...] La construction médiatique du risque Le risque est un besoin essentiel de l'âme. L'absence de risque suscite une espèce d'ennui qui paralyse autrement que la peur, mais presque autant. ( . ) Le risque est un danger qui provoque une réaction réfléchie ; c'est-à-dire qu'il ne dépasse pas les ressources de l'âme au point de l'écraser sous la peur. Simone Weil définit à sa manière la notion de risque dans l'ouvrage intitulé "L'Enracinement". Le risque semble se définir en opposition avec la peur, sentiment pourtant voisin. [...]
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