L'actuelle cohabitation au sommet de l'état français entre le président de la République Jacques Chirac (droite conservatrice) et le Premier ministre socialiste Lionel Jospin est la troisième du genre dans l'histoire de la 5ème République. Cette 3ème cohabitation entre la droite et la gauche en France est survenue en mai 1997, au terme des élections législatives anticipées organisées après la dissolution de l'Assemblée nationale par le Président de la République Jacques Chirac en mars 97.
La victoire écrasante des partis politiques de gauche a installé au pouvoir l'actuelle équipe gouvernementale dite de la gauche plurielle dont Lionel Jospin est le Premier ministre. La droite, laminée par la défaite de mai 1997, se trouve dans l'opposition. Elle a peine, même à se trouver un nouveau nom de ralliement. L'erreur de la dissolution du parlement a donc imposé l'actuelle cohabitation en France (...)
[...] La côte de popularité de M. Chirac grimpe semaine après semaine depuis la cohabitation acceptée La majorité des français est satisfait de l'action du chef de l'Etat dans la cohabitation. Or, justement, cette cohabitation si appréciée de l'opinion française pose un problème à Jacques Chirac face à sa famille politique déchiquetée par la défaite de 1997 et qui, ne peut affaiblir le Premier ministre Lionel Jospin car sa cote de popularité dépend en grande partie de la bonne gouvernance de l'équipe Jospin. [...]
[...] C'est à l'intérieur de ce débat, que Broglie inséra son invention en montrant que le Septennat pouvait établir un pouvoir "fixe", sans être "perpétuel". Sachant qu'il revenait évidemment à l'Assemblée issue du suffrage universel le droit et le pouvoir de représenter l'opinion en ses mouvements successifs et variés. Le Septennat est donc un rapport au Temps politique mis en place pour lutter contre la frivolité et l'instabilité de l'opinion publique, pour favoriser la cohabitation. Il est un lieu de résistance et de recours pour un pouvoir qui à la clef du Congrès constitutionnel où des majorités spéciales sont requises pour obtenir la révision de la Constitution. [...]
[...] Ainsi l'accroissement de l'audience des partis extrémistes ou des courants d'opinions, tels que ceux de José Bové, revient en définitive à dénoncer la cohabitation. Et lutter contre ces mêmes forces revient à lutter contre la cohabitation. Enfin, la cohabitation entraîne progressivement un régime d'assemblée : le pouvoir ne se situe plus au sein de l'Exécutif, mais au sein du Législatif, et plus particulièrement de l'Assemblée Nationale. L'actualité nous le montre bien : Lionel Jospin n'est plus capable de diriger simplement la majorité. [...]
[...] Les réductions fiscales et décisions sur l'essence, le projet de loi sur la chasse en sont la manifestation vivante. Cela signifie donc que des alliances plus ou moins stables se créent et qu'une politique claire sera introuvable puisque des concessions devront être accordées aux uns et aux autres. Avec le quinquennat, le gouvernement n'est remis en cause par les élections législatives ou présidentielles que tous les 5 ans. Le pouvoir est donc réellement attribué pour 5 ans, au lien de 3 ans et 2 mois, ce qui permet aux réformes de mieux se faire, le temps étant une donnée fondamentale dans la gestion d'un pays. [...]
[...] S'il est effectivement né de l'échec de la restauration de 1873, il est aussi l'invention constitutionnelle d'Albert de Broglie. A la chambre élue au suffrage universel d'être l'oreille des demandes de changement; et, au Sénat et à la présidence, d'être les gardiens de la nation et de ses libertés. Voilà pourquoi Albert de Broglie avait fait précéder le vote du Septennat d'une loi mettant de la distance entre le chef de l'état et l'Assemblée où se lit le début de la séparation entre pouvoir législatif et exécutif, de façon à donner jour à la "responsabilité ministérielle". [...]
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