La Communauté Internationale, à la vue d'un certain nombre d'évènements survenus ces derniers temps, semble de plus en plus un leurre . Un vieux fantasme imaginé par une population mondiale traumatisée par les atrocités vécues pendant les deux conflits les plus dévastateurs de toute l'histoire du dernier siècle qu'étaient les deux premières guerres mondiales.
Le dernier événement révélateur de cette situation est la crise dans la bande de Gaza avec l'incapacité du Conseil de Sécurité de l'ONU à formuler une solution afin d'arrêter le massacre de centaines d'hommes, de femmes et d'enfants dans le cadre du conflit qui oppose aujourd'hui l'Etat hébreu à l'Etat Palestinien, pour le cas précis soulevé ici, au mouvement de résistance armé palestinien "Hamas". La principale et unique cause de cette situation de blocus étant l'impossibilité pour les représentants des différents Etats membres de ce Conseil de s'exprimer d'une même voix, du fait de divergences d'opinions, d'intérêts ou de préférences, au mépris des nombreuses vies qui périssent chaque jour dans le cadre de ce conflit.
Ainsi, les USA, lors du dernier assaut militaire de l'armée juive dans la bande de Gaza en février dernier, officiellement au nom du droit de l'Etat hébreu à se défendre des roquettes palestiniennes (mais beaucoup plus en raison de leur sympathie stratégique à l'égard de ce pays), ont opposé systématiquement leur droit de veto à toute résolution demandant l'arrêt immédiat des opérations afin d'épargner la vie d'une population en majorité civile et très affaiblie par la pauvreté et les souffrances imposées par six mois de blocus. La situation humanitaire critique dans cette zone, l'aspect disproportionné de la réaction de l'Etat hébreu ou le massacre de nombreux civils dont de nombreux enfants et femmes (de part et d'autre) qui succombaient chaque jour avaient alors semblé relégués au second plan.
Dans la gestion de cette crise, l'ONU, aujourd'hui l'institution par excellence représentant cette Communauté Internationale, s'est donc révélée incapable de garantir la survie de ces populations pour la simple raison que ses membres influents, sur la base de leur sympathie ou antipathie à l'égard de telle ou telle partie, n'arrivaient pas à s'accorder.
La leçon à retenir ici est triple :
1) Soit la Communauté Internationale n'a jamais existé, mais qu'il a toujours existé une communauté d'intérêts ;
2) Soit, si elle a existé, on assiste aujourd'hui à sa mutation progressive vers une communauté d'intérêts ou de préférences ;
3) Enfin, l'ONU et ses différents organes semblent se transformer en des terrains de prolongement des divergences d'opinions, d'idéologies ou d'intérêt de ses membres constituants.
Dès lors, en considérant le rôle important accordé ou attendu par les pays faibles (que ce soit sur le plan économique, militaire ou politique) ou vulnérables - parmi lesquels se trouvent la plupart des pays africains-, de la Communauté Internationale dans la résolution des problèmes qu'ils connaissent, il ne serait pas exagéré, eu égard à tout ce qui précède, de douter de l'efficacité de cette dernière dans cette mission.
En ce qui est donc l'Afrique qui, plus de cinquante ans après les indépendances des pays qui la composent, continue à miser son salut sur la "solidarité internationale" -qui en réalité, n'est régie que par les intérêts et les préférences des plus puissants-, n'est-il pas temps pour elle de se pencher résolument sur la recherche et la formulation de solutions endogènes s'appuyant d'abord sur ses propres aspirations, ses propres potentialités et moins dépendantes de l'extérieure ? En d'autres termes, sans nier l'apport certain de solutions externes, son salut ne dépend-il pas, en définitive, de sa capacité à s'autodéterminer et à se construire des solutions viables pour son émergence ? La présente analyse qui se structure principalement en trois grands volets s'appuie sur une démarche qui convoque à la fois la sociologie, la politique et l'analyse stratégique. Il est question d'interroger l'Afrique aujourd'hui dans ce qu'elle est (I), les rapports qu'elle a souvent entretenus ou entretient avec ses différents partenaires(II), afin de partir des éléments ainsi dégagés pour tenter des propositions de pistes pouvant permettre son émergence en tant qu'entité autonome ou en tant que sujet agissant(III).
[...] Avec sur le plan global, un taux de croissance de la production d'à peine entre 1990 et 2003, un taux d'analphabétisation de 35% en des décès de suite de paludisme dans le monde et plus de 60% des victimes du VIH/SIDA. Et sur le plan du niveau de vie des populations de la population du continent vit en dessous du seuil de pauvreté et un grand nombre tout juste au-dessus n'ont pas accès à l'eau potable, la proportion ayant accès à la route varie entre 5 et seulement etc. [...]
[...] Bien que le statut d'Etat de la Palestine reste encore si ce n'est très flou, du moins tabou selon l'interlocuteur. C'est donc dans un souci d'opérationnalité que nous utilisons ce terme ici et non dans une posture partisane, bien que la Palestine se dote de plus en plus d'outils/caractéristiques (au niveau législatif, fonctionnel, diplomatique, etc.) propres à un Etat au sens moderne du terme. John page, "Avant propos" in Des promesses aux résultats. Un exposé fondé sur les indicateurs du développement en Afrique Washington, Banque Mondiale Des promesses aux résultats. [...]
[...] Une perspective africaine”, intervention prononcée le 30 octobre lors du colloque va l'Afrique?” organisée par la Fondation Republica. Disponible sur www.fondation-re- publica.org Vincent BASSERIE et Hubert M.G. OUEDRAOGO, "La quête des terres agricoles en Afrique subsaharienne", Grain de sel décembre 2008- Février 2009 Car il faut préciser ici que les Etats africains ne sont pas obligés de vendre, ils peuvent louer ou signer des accords d'exploitations en veillant bien sûr à ne pas être perdants (dans le sens de la sécurité et du bien-être de leurs citoyens). [...]
[...] Comme deuxième élément, la colonisation avec sa kyrielle de méfaits et d'effets secondaires. D'abord, le pillage des matières premières africaines[11] dont les conséquences continuent de se faire ressentir aujourd'hui avec le grand manque à gagner ainsi causé. Ensuite, les mauvais traitements comme les travaux forcés inhumains et sans pitié[12] et les atrocités de toutes sortes imaginées pour mâter les esprits récalcitrants (comme la fameuse technique des enfumades imaginée par le général français Thomas Robert BUGEAUD qui consistait à enfermer la population de villages entiers dans des grottes devant lesquelles on mettait le feu. [...]
[...] Un exposé fondé sur les indicateurs du développement en Afrique Washington, Banque Mondiale Ce fut par exemple le cas au Cameroun en février dernier 2009 Georges BALANDIER, Sens et puissance : les dynamiques sociales, Paris, PUF René DUMONT, L'Afrique noire est mal partie, Paris, Seuil, Points politiques Axelle KABOU, citée par Philippe LAVIGNE DELVILLE, "Et si l'Afrique refusait le Développement Axelle KABOU, l'Harmattan 208p.", Le bulletin de l'APAD juillet 2006 L'influence des autres civilisations ayant été moins sujette à polémiques. Jean ZIEgler, La haine de l'Occident, Paris, Albin Michel, octobre 2008, P Koulibaly MAMADOU, "Les servitudes du pacte colonial", éd. CEDA/NEI, Abidjan Joseph KI-ZERBO, "Histoire de l'Afrique Noire", éd. Hatier Jean ZIEGLER, op cit. Cheik Amidou KANE, L'aventure ambiguë, 10x Lire à ce propos, Achille MBEMBE, De la postcolonie. Essai sur l'imagination politique dans l'Afrique contemporaine, Paris, Karthala Axelle KABOU, Et si l'Afrique refusait le développement Paris, L'harmattan Philippe LAVIGNE DELVILLE, op cit. [...]
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