« Etats-Unis, Israël, Palestine », un triangle d'acteurs, qui depuis plusieurs décennies déjà, sont impliqués dans un processus de négociations en vue d'atteindre un jour, la paix au Proche-Orient. En attendant, les relations qu'ils entretiennent sont pour le moins particulières et méritent toute notre attention. C'est pourquoi, nous avons choisi d'en faire l'objet de ce travail, et plus particulièrement, de réaliser une comparaison entre deux présidents américains qui nous semblent intéressants au niveau de leur implication respective dans le conflit : Bill Clinton lors de ses deux mandats de janvier 1993 à janvier 2001 et George W. Bush également lors de ses deux mandats de janvier 2001 à janvier 2009.
Précisément, nous prendrons comme fil conducteur la question de recherche suivante :
Dans quelle mesure le fondement idéologique (réaliste/idéaliste) de la politique étrangère propre à chaque président influence l'intégration par chacun, des facteurs religieux et stratégique qui selon Bernard Reich et Noam Chomsky permettent d'expliquer l'implication des Etats-Unis dans le conflit ?
C'est en particulier la relation très spéciale entre Israël et les Etats-Unis qui retiendra notre attention. Cette relation particulière reçoit de nombreuses propositions d'explications : il y a une convergence entre les intérêts américains et israéliens ; le puissant lobby juif dicte la politique américaine ; Israël est une base de l'impérialisme américain ; Israël est un atout stratégique pour les Etats-Unis ; les Etats-Unis se sentent liés par un engagement moral envers l'Etat juif.
[...] Il est important de préciser que, par souci d'équilibre et d'objectivité, nous avons choisi de nous baser sur les théories de ces deux experts d'une part, parce qu'ils se sont tous deux beaucoup impliqués dans l'étude du conflit ; d'autre part, parce que l'un (N. Chomsky) est plutôt en faveur des Palestiniens, et l'autre (B. Reich) serait davantage du coté des Israéliens. Nous mêlons ainsi les points de vue des deux camps.
[...] Le facteur pétrolier a pu certes jouer un rôle dans d'autres de ses politiques par rapport au Moyen-Orient mais rien ne nous permet d'affirmer que ce fut le cas pour le conflit israélo-palestinien car il n'y a pas vu de danger immédiat menaçant la stabilité du marché pétrolier. Toutefois, Bush n'en est pas insensible. Pour preuve, les rapports du « National Energy Program Development group » sous la direction de Dick Cheney, ont donné lieu à toutes sortes de plans et de négociations dans le monde entier. Par exemple, en mai 2001, ce comité a recommandé que le Président « fasse de la sécurité énergétique une priorité pour notre commerce et notre politique étrangère ». C'est ainsi que George dû se résoudre à lancer un plan global pour remédier à la situation. (...)
[...] Selon Chomsky, l'administration Clinton est considérée comme étant même plus extrême dans le rejet des droits des palestiniens que le gouvernement d'Israël lui- même[18]. En effet, Clinton a brusquement inversé la politique dominante de George H. Bush en la remplaçant par une politique pro-israélienne. Cette nouvelle approche a été annoncée dès mai 1993 par Martin Indyk, membre de la NSC : approach to the negotiations will involve working with Israel, not against it. We are committed to deepening our strategic partnership with Israel in the pursuit of peace and security.” Les Etats- Unis avaient donc clairement pris le parti d'un des protagonistes. [...]
[...] Dans les trois premières années de sa présidence, il adoptera donc parfaitement les raisons religieuses qui ont poussé les USA à entrer dans le conflit israélo-palestinien. Si bien qu'il ne se voit pas jouer un rôle de médiateur, préférant suivre son instinct lui dictant de soutenir Israël. L'influence de ses convictions religieuses le poussera à une certaine inaction. En effet, soutenir Israël aujourd'hui n'est plus aussi bien perçu que dans les années 60 et les présidents américains ne peuvent plus se permettre de soutenir franchement l'Etat d'Israël dans tous leurs agissements. [...]
[...] Avec sa politique ABC Anything But Clinton George W. Bush a tout fait pour se démarquer de son prédécesseur. Qu'en est-il vis-à-vis du dossier israélo- palestinien ? L'objet des chapitres suivants consiste à examiner leur implication respective et leur mode d'action dans le conflit israélo- palestinien, à analyser dans quelle mesure ces présidents ont intégré les facteurs religieux et stratégique à la base de l'implication de leur pays dans le conflit et finalement, à étudier les fondements de leur politique étrangère afin d'observer s'ils ont une influence sur l'intégration des facteurs religieux et stratégique. [...]
[...] Dans le cadre de ce travail, nous nous limiterons à la thèse développée par Bernard Schwartz selon laquelle les Pères fondateurs n'avaient pas pour intention de réaliser un véritable partage du pouvoir mais une division entre le pouvoir du président et les responsabilités du Congrès : les législateurs contrôlent et bornent l'exercice du pouvoir par l'Exécutif mais leur rôle demeure subordonné à celui du président. En somme, ils n'exercent pas un véritable pouvoir mais ne font qu'exercer des responsabilités. L'Histoire, marquée par un renforcement considérable de l'ascendance du président dans ce domaine, confirme largement cette position. [...]
[...] Quant à l'influence éventuelle de la croyance de Clinton sur son engagement dans le conflit, la question reste complexe. Il est évident qu'en tant que chrétien, il doit se sentir plus proche d'Israël que des Palestiniens, puisqu'au fond, ils partagent le même Dieu et par conséquent, certaines valeurs également. Hypothèse confirmée par Huntington qui écrit sa théorie[34] durant les mandats de Clinton et regroupe juifs et chrétiens dans une seule et même civilisation. En outre, selon son syndrome du pays frère lorsque un Etat appartenant à une certaine civilisation est impliqué dans une guerre avec un Etat (ou peuple) appartenant à une civilisation différente, il est soutenu par les autres Etats membres de sa propre civilisation. [...]
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