Sondage d'opinion, opinion publique et sociologie électorale sont des concepts interdépendants. Ils sont apparus et se sont développés sous l'impulsion des uns des autres. En effet, c'est dans le cadre de la sociologie électorale que sont nés les sondages d'opinion. Ils sont devenus son instrument de prédilection et ce, sur la base d'une conceptualisation, celle de l'opinion publique, elle-même popularisée sous la forme de sondages. Expliciter les rapports entretenus par ces notions, c'est, non seulement, les expliquer, mais aussi, en évaluer la valeur scientifique. Aussi, est-il nécessaire de confronter ces notions afin d'identifier les conditions de validité des sondages d'opinion publique en sociologie électorale
La sociologie électorale a trait à l'étude et à l'analyse des comportements électoraux qu'ils relèvent de la participation électorale ou de l'orientation du vote. Si longtemps prévalut l'analyse écologique promouvant une observation directe des collectifs, l'apparition des sondages révolutionne la sociologie électorale qui se trouve ainsi enrichie d'une nouvelle approche : l'analyse psychosociale et dotée d'un nouvel instrument : le sondage d'opinion.
Le sondage est une méthode consistant à recueillir des informations concernant un groupe d'individus ou d'unités statistiques, dits échantillon, prélevé dans un ensemble plus important, dit population, et destiné à estimer certaines caractéristiques de la distribution d'un ou de plusieurs caractères dans cette population.
La sociologie électorale use de la méthode du sondage dans la perspective plus ciblée de l'étude des comportements politiques et ce, au moyen du concept d'opinion publique. En effet, pris individuellement, les comportements électoraux sont dénués de toute valeur explicative de par leur spécificité et leur hétérogénéité. Aussi, l'acquisition d'une valeur explicative passe-t-elle par un regroupement, une homogénéisation. La sociologie a alors recours au concept d'opinion publique, à savoir une représentation socialement construite de ce qu'est censé penser l ‘ensemble de la population (Braud), permettant aux résultats du sondage de prendre un sens et surtout une capacité explicative. Le sondage d'opinion publique peut alors être défini comme un procédé d'enquête dont l'objet est de déterminer l'opinion d'une population concernant un fait politique, en interrogeant un petit nombre de personne considérées comme représentatives de cette population. Le sondage ne prend alors de sens qu'avec la conceptualisation ainsi opérée de ses résultats sous la forme d'opinion publique qui elle n'existe que par les sondages tendant à la représenter de façon quasi-monopolistique.
Advient alors le problème de la cohérence d'une telle démarche qui mêle la rigueur des sciences exactes aux incertitudes des sciences humaines. Dès lors, il est légitime de s'interroger sur la scientificité d'un tel instrument en sociologie électorale. Ainsi, se pose la question des conditions de sa validité…
La validité c'est la valeur scientifique, mais elle revêt un caractère particulièrement complexe en ce qui concerne les résultats des entretiens : la validité d'un sondage implique l'absence d'erreur, l'adéquation à la réalité, la prédictibilité… autant de conditions qui se révèlent problématiques à la lumière de l'objet d'étude. Ainsi, aux impératifs liés à la technique elle-même se juxtaposent ceux inhérents à l'étude d'un phénomène politique par essence fluctuant et imprécis : l'opinion publique. A l'instar de sa nature ambivalente, le sondage d'opinion publique connaît deux ordres de conditions de validité :
- les critères scientifiques ayant trait à la mise en œuvre de la méthode du sondage dans le cadre de la sociologie électorale,
- les impératifs méthodologiques relevant de la détermination d'une démarche scientifique dans l'utilisation des sondages d'opinion publique en sociologie électorale.
[...] - 1989 Livre La fonction publique du sondage - Antoine, Serge 1949 L'influence du sondage sur les pratiques journalistiques : l'exemple de la campagne présidentielle de 1995 ; dir. par Jean Charlot et Roland Cayrol. - Cori, Nicolas - 1997 L'ivresse des sondages - Garrigou, Alain - 2006 L'opinion : techniques d'enquêtes par sondage - Antoine, Jacques (1928- . ) - 1969 L'Opinion publique : examen critique, nouvelles directions : recueil de textes / [choisis et présentés par] Jean Padioleau. - 1981 L'opinion publique et son double L'opinion sondée / Joëlle Zask. - Zask, Joëlle. [...]
[...] La validité d'un sondage d'opinion publique est sans doute un objectif, certainement pas une réalité concrète. Cela n'est pas problématique en soit : les sondages doivent être pris comme tels et maniés selon ces caractéristiques. Toute analyse à l'appui d'un sondage doit prendre en considération ce doute inhérent. C'est sûrement le cas des analyses scientifiques moins probablement celui des commentaires politiques ou journalistiques qui prennent la donnée à l'état brute et la présente telle quelle. Aussi, le problème des sondages a trait davantage à son utilisation qu'à sa validité du sondage qui, dans la mesure des sciences humaines, peut être assurée par le respect de certains impératifs. [...]
[...] Toutefois, cette méthode reste un idéal dont la mise en œuvre s'avère fort malaisée. La pratique révèle certains dysfonctionnement, l'égale accessibilité des personnes à sélectionner et à interroger est fort difficile à garantir (liste, refus, absence) et sa mise en œuvre est très coûteuse et compliquée (tenter de joindre à tout prix l'individu tiré au sort, de le convaincre - La méthode par quotas : bien que dite technique rationnelle cette modalité d'échantillonnage procède d'un raisonnement purement empirique sans aucune rigueur scientifique et n'ayant fait l'objet que de théorisations très limitées. [...]
[...] Le sondage d'opinion publique peut alors être défini comme un procédé d'enquête dont l'objet est de déterminer l'opinion d'une population concernant un fait politique, en interrogeant un petit nombre de personne considérées comme représentatives de cette population. Le sondage ne prend alors de sens qu'avec la conceptualisation ainsi opérée de ses résultats sous la forme d'opinion publique qui elle n'existe que par les sondages tendant à la représenter de façon quasi-monopolistique. Advient alors le problème de la cohérence d'une telle démarche qui mêle la rigueur des sciences exactes aux incertitudes des sciences humaines. Dès lors, il est légitime de s'interroger sur la scientificité d'un tel instrument en sociologie électorale. [...]
[...] De plus, il faut éviter de poser des questions comportant plusieurs éléments susceptibles de susciter des réponses différentes. - L'organisation du questionnaire : l'agencement doit permettre l'obtention du maximum de précision et de validité. Le nombre total ne doit pas être trop grand (chiffre classique : 30) afin de ne pas lasser le sondé. L'ordre des questions ne peut être laissé au hasard si bien que la question d'introduction doit être simple, susciter la confiance et l'intérêt, puis, il faut alterner les différents types de questions et calculer soigneusement la place des questions délicates, des questions leurres et des questions pièges. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture