Les conceptions de la légitimité

Résumé du document

«Un peuple qui combat pour ses souverains légitimes est [pour l'empereur] un peuple rebelle» écrivit François-René de Chateaubriand dans son pamphlet, De Buonaparte et des Bourbons contre Napoléon I en 1814. Pour l'auteur d'Atala, le seul souverain légitime est le roi de France. Pour Napoléon, il n'existe d'autre pouvoir légitime que lui. Toute opposition est rebelle, reprend les armes -rebelle du suffixe latin re et du mot bellum «guerre» littéralement «refaire la guerre»- pour changer l'ordre établis et imposer pour un nouveau chef. Les deux personnages présentent ici une conception différente de la légitimité. Pour Chateaubriand, Napoléon n'est pas légitime et ce dernier pense qu'il l'est. Il faut chercher à
comprendre ici d'où Napoléon tire sa légitimité. C'est-à-dire comment la domination politique s'estime être conforme à la loi - et non être simplement conforme à la loi, on serait dans le principe de légalité et non plus de légitimité. «Estimer» suppose un jugement de valeur. On fera alors appelle à un idéal, à des principes naturelles pour déterminer si il y a légitimité du pouvoir, de la domination ou non.

Extraits

[...] C'est le cas des monarchie héréditaire. Weber considère que le patriarcalisme comme le mode de légitimité le plus important. Il est constitué d' système de norme inviolable» et «d'un domaine où la volonté et la grâce du maître s'exercent en toute liberté». Par exemple, à Rome, les Sénateurs sont appelés les «Pères conscrits», ils seraient les descendant des fondateurs de la cité romaine -Ils sont tous patriciens. Ici, nous avons une illustration de légitimité traditionnelle qui prends sa source dans le passé et qui dans le présent devient habitude. [...]

[...] I La légitimité, essence même de la domination On peut considéré la domination comme inhérente de la légitimité. Les anciens type de domination possédaient une légitimité propre et l' État moderne lui aussi repose sur sa légitimité La domination, une légitimité propre de tout temps On peut avoir tendance à confondre pouvoir et domination. Le pouvoir, Matcht est pour Max Weber possibilité d'exercer sa volonté effective dans un milieu social donné» alors que la domination, Herrschaft, est la chance, pour des ordres spécifiques de trouver obéissance de la part d'un groupe déterminé d'individus» Hannah Arendt relevait Sénat»2. [...]

[...] Pour Weber, c'est croyance en sa légitimité» qui lui permet d'être domination. Elle est justification de la distribution de l'autorité et justification des actes de pouvoirs3. De ce faite, elle ne peut être contesté et ainsi elle a la «chance de trouver obéissance chez un groupe d'individu donné» pour reprendre les mots de Weber. croyance en la légitimité» d'une domination varie selon les types de dominations. Weber distingue deux type de domination passé et un troisième de domination moderne qui cependant comporte quelques trace de ces deux dernières. [...]

[...] Weber dans le Savant et le Politique reprends la phrase de Trotski Tout État est fondé sur la force En effet, comme l'explique Norbert Ellias dans la Dynamique de l' Occident , l'origine de l' État est lié à la monopolisation de la fiscalité entre autre, mais surtout à la monopolisation de la violence. Puisque l' État est source de droit, il «revendique avec succès pour son propre compte le monopole de la violence physique légitime»5. La légitimité de l' État est donc intrinsèque à sa capacité à monopoliser la violence et à la rendre légitime. On considère que si la domination peut s'établir c'est grâce à la «croyance» en sa légitimité. [...]

[...] On parle par exemple, d' «onction 6 Patrice Duran, Légitimité, droit et action politique, L'Année sociologique 2009/2 (Vol. 59) John Dewey Ihl 2008 Mariot 2006 Délphine Dulong, Sociologie des institutions politiques électoral» lorsque le Président de la République est élus. Par cette expression on remarque le caractère traditionnelle de sa légitimité qui n'est pas sans rappeler l'onction des Roi de France à la Cathédrale de Reims. Enfin, pour renforcer la légitimité, la domination peut faire valoir une anonymisation11 qui éloigne les origines historiques de la domination pour la faire valoir comme «allant de permettant de discipliner dorénavant les conduites originairement les moins liées à son avènement» C'est à dire que cette anonymisation permet de rendre universelle la domination originelle et ainsi assurer sa légitimité. [...]