Renan est issu d'une modeste famille bretonne dont il reçut le catholicisme comme seul héritage. Bon élève, la carrière ecclésiastique s'impose à lui comme une évidence mais son souci de vérité va le pousser à quitter le séminaire, au lieu d'être homme d'Eglise il deviendra homme de science, représentant ainsi l'acte de tout un siècle du passage de l'âge de la foi à l'âge de la raison. Son parcours intellectuel est très divers, élitiste, conservateur ou démocrate il très difficile de définir ces convictions politiques de manière tranchée et juste. Ainsi, le texte que nous allons étudier Qu'est ce qu'une Nation discours prononcé à la Sorbonne le 11 MARS 1882 puis paru quelques jours plus tard dans le bulletin hebdomadaire de la revue scientifique de France, fut à la fois interpréter le chantre du nationalisme français dont les successeurs seront Barrès et Maurras mais pour d'autres il n'est meilleure expression de la doctrine républicaine de la Nation.
Quels principes pour la Nation chez Renan ? Quel projet politique derrière ce classique de philosophie politique.
[...] La race, droit analogue à celui des rois de droit divin, car il se dit supérieur aux volontés des hommes. Selon lui la considération ethnographique n'a été pour rien dans la formation des nations modernes et n'existant aujourd'hui pas de race pure, faire reposer la politique sur l'analyse ethnographique c'est la faire porter sur une chimère. Ainsi pour Ernest Renan la race est un critère trop incertain et dangereux pour pouvoir avoir des applications politiques. La langue qui invite à se réunir, mais n'y force pas comme la race elle est une construction artificielle La religion, ne saurait offrir une base solide à la constitution de la Nation, en effet l'individualisation de la religion, la sécularisation de l'Etat, la séparation moderne entre le public et le privé ont fait perdre toute dimension fédératrice dans l'espace public à la religion. [...]
[...] Certains espèrent encore une super nation destinée à remplacer celles obsolètes (comme semblait le penser Renan) d'autres à une fédération de nations, d'autre encore à un vaste espace économique de libre-échange. Bien que décrié, l'Etat nation n'a rarement rencontré une telle ferveur et les questions nouvelles d'intégration sociale et de multi culturalisme laissent entrevoir de beaux jours au débat sur la nation, parmi lequel Renan figure comme une référence. Bibliographie Forest, Philippe, "Qu'est-ce qu'une nation Ernest Renan : littérature et identité nationale de 1871 à 1914, Bordas Renan, Ernest, Qu'est-ce qu'une nation ? [...]
[...] On s'achemine ainsi, au terme de ces réfutations à la définition rénanienne de la Nation. Définition rénanienne de la Nation Dans la définition rénanienne de la nation, deux caractéristiques se détachent 1. D'un rapport entre un passé et un futur Une nation est une âme, un principe spirituel L'âme, c'est le capital sur lequel Renan assied sa définition de la Nation c'est la possession d'une histoire commune faite de gloires de souffrances de héros et de grandes batailles. Le principe spirituel qui l'anime est la volonté de continuer à faire valoir qu'on a reçu c'est la volonté de continuer à faire ensemble de grandes choses. [...]
[...] Plus qu'un traité abstrait de philosophie politique, un projet politique A. Un texte de combat - la guerre de 1870 : L'année 1871 est une des plus sinistres qu'ait comptées l'histoire de France : déchiré par une guerre civile sanglante, occupé par des troupes étrangères, humilié par la défaite et endetté par le traité de paix, le pays doit se résoudre à la défaite. Les penseurs seront alors inévitablement amenés à réfléchir sur la nature du fait national, comment peut-on encore être français lorsque l'image de la patrie sur laquelle on vivait s'est écroulée de manière aussi lamentable. [...]
[...] Les conditions d'émergence de ces deux Etats sont un facteur explicatif fort pour expliquer cette différence. En France on peut dire que l'Etat a précédé la nation qui apparait plutôt comme une construction de solidarité politique (acceptation de la loi de la majorité) et sociale (consentement à l'impôt) par l'Etat. L'intégration à la nation française passait par une simple allégeance à l'autorité politique de l'Etat, ce qui a créé le principe du droit (jus solis). En Allemagne c'est au contraire la prise de conscience nationale qui a précédé l'unité politique, la nation est ainsi constitutive de l'Etat. [...]
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