De Gaulle confie à Chamart, vice-président de l'assemblée : « Ce qui compte, ce ne sont pas les partis. Ils sont impuissants, vous le savez mieux que moi. À peine les hommes comptent ils plus: ils sont mortels. Non, ce qui compte en réalité ce sont les institutions : médiocres, elles affaiblissent la patrie et l'empêchent de sortir de l'ornière. Bonnes, elles assistent sa gloire. C'est pourquoi je veux établir le cadre institutionnel du régime qui, après moi, assureront la grandeur de la France. »
Il apparaît donc que le général De Gaulle accorde une importance toute particulière aux institutions et qu'il entend y graver son empreinte. Et pour lui, la fonction suprême au sein de ces institutions est celle du chef de l'Etat.
Il s'agit ici d'étudier la portée de sa conception du chef de l'Etat. Cette conception se retrouve-t-elle dans ses pratiques du pouvoir ?
À cet égard, il apparaît que la conception fondamentale de De Gaulle fait du président de la république un arbitre suprême ; mais cette conception s'est heurtée, non sans ambiguïtés, à la vie politique.
[...] a donc exercé toutes les fonctions d'un parti politique. De Gaulle décide en 1953 d'abandonner le R.P.F., interdisant aux élus de se réclamer de lui. Le Gaullisme échoue dans sa tentative de greffe sur la culture politique française. Et d'ailleurs, ce qu'on peut considérer comme le successeur du R.P.F., même si de Gaule n'a pas voulu le reconnaître, l'U.N.R., est un classique parti politique. L'Union pour la nouvelle République (UNR) est fondée le 1er octobre 1958 par plusieurs petites organisations Gaullistes et des anciens de la France libre ainsi que du Rassemblement du peuple français (RPF),. [...]
[...] En effet, son éducation traditionnelle et son école militaire ne portent pas la République en grande estime. Les officiers de l'armée française sont encore issus à cette époque de l'ancienne noblesse et leurs idéaux sont plutôt monarchiste, la conception du jeune De Gaulle ne semble pas être vraiment inhabituelle. Cependant on découvre en lisant sa correspondance avec le Comte de Paris, qu'il est toujours attaché à la monarchie même pendant sa présidence alors qu'il s'est déclaré plusieurs fois défenseur des valeurs de la République par exemple lors de son discours précédent son retour au pouvoir en mai 1958. [...]
[...] Le Président de la République est directement dépendant de la majorité. Ses objectifs recherchés ne pourront pas toujours être atteints. Le texte énonce d'ailleurs très clairement que de toute manière le pouvoirs appartient nécessairement à la majorité parlementaire et donc au gouvernement qui en est l'émanation, conformément aux articles 20 et 21 et aux articles 49 et 50 de la constitution. Le Président de la République est donc soumis à certaines conditions s'il veut appliquer la politique qu'il désire : le soutien de la majorité parlementaire (des députés car le gouvernement n'est pas responsable devant le Sénat) lui est indispensable car c'est car c'est par l'intermédiaire d'un premier ministre et d'un gouvernement responsable que le Présidant applique sa politique (article 49) Les limites constitutionnelles du Président sont donc importantes. [...]
[...] Ce qu'un roi peut faire, un chef de majorité ne le peut B. Des institutions au service du chef de l'Etat Dans une allocution radiotélévisée du jeudi 20 septembre 1962 consacrée à la réforme du suffrage universel direct, le Général déclare : Or, la clé de voûte de notre régime, c'est l'institution nouvelle d'un président de la République désigné par la raison et le sentiment des français, pour être le Chef de l'Etat et le guide de la France. Bien loin que le président doive, comme naguère, demeurer confiné dans un rôle de conseil et de représentation, la Constitution lui confère, à présent, la charge insigne du destin de la France et de celui de la République. [...]
[...] Il s'agit pour lui, comme en juin 1940, de rassembler les Français face au péril soviétique qui menace à l'extérieur, au danger représenté par les communistes (les séparatistes dans le lexique du général) à l'intérieur, périls auxquels la faiblesse de la IVe République (le système lui interdit de faire face. L'objet est de provoquer un mouvement populaire afin d'imposer une révision des institutions dans le sens de Bayeux. Aussi, De Gaulle ayant exclu tout coup de force, le R.P.F. doit attendre les futures élections législatives prévues en 1951. Entre-temps, il s'organise pour durer. [...]
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