A l'heure où la question de la probable disparition de l'Etat-nation dans un univers mondialisé, se répand dans nos esprits comme une fatalité et une évidence. Force est de constater que ce postulat n'a pas pour autant, fait disparaître les enjeux politiques, sociaux et identitaires nationaux qui découlent des diverses interprétations faîtes de l'histoire de France. En effet, le sentiment national qui érigea les grandes démocraties occidentales au début du 20ème siècle, semble se substituer de plus en plus à un mondialisme abstrait et à une pseudo citoyenneté internationale où le pacifisme aveugle et le droit de l'hommisme mondain, remplacent les anciennes valeurs de l'Etat républicain. Ce constat de la subordination de l'Etat-nation à la mondialisation toute puissante ne fait pas l'objet de débat car il semble aujourd'hui reconnu. Ce qui est plus intéressant, c'est de comprendre le paradoxe inhérent à ce postulat. En effet, pourquoi observe t-on une recrudescence des questions liées à l'histoire de France, à sa mémoire et à sa repentance en ce début de 21ème siècle, alors que l'on (médias et politique) nous répète sans cesse la fin de la souveraineté nationale ? On peut se poser cette question dans le sens où même si elle ne fait pas l'objet de notre travail ici, elle a le mérite de soulever d'autres interrogations et de tordre le coup à certaines idées reçues. Une des questions sous-jacente qui découle de celle-ci, est à rechercher au niveau de l'utilisation et plus précisément de l'instrumentalisation de l'Histoire par le politique. En effet, comment, dans des circonstances données, le politique, sous couvert d'une idéologie ou d'une ambition électorale, s'approprie t-il une vérité historique, sans même la validation du corps des spécialistes et des historiens ? Pour illustrer cette idée, on peut se référer au débat récent sur le rôle positif de la France durant la colonisation. Le politique se sublimant en tranchant un travail d'historiens délicat et encore inachevé, faisant l'objet de passion et ayant des répercutions lourdes sur les générations d'enfants d'immigrés. Il est temps que le politique retrouve sa sérénité, en commençant par exemple, par laisser les historiens faire leur travail et en recentrant son intervention sur ses prérogatives, celles qui urges et intéressent les français. Le fait que le politique tranche ce que doit être notre passé, nous rappelle, toute proportion gardée, les heures les plus sombres de notre histoire. Rappelons tout de même que toutes les dictatures ont fait de la manipulation et de l'instrumentalisation de l'histoire un outil de pouvoir. Par conséquent, rien ne peut justifier le fait que l'Etat dicte leur devoir aux historiens. Dans un Etat de droit et plus encore démocratique, nous devons veuillez à la transparence de notre histoire et à l'utilisation de celle-ci. Trop de problèmes contemporains sont reliés à une histoire qui est mal passée. Il faut par conséquent être extrêmement prudent et astucieux avec ce sujet pour ne pas éveiller des tensions refoulées. Que ce soit, l'immigration ou l'intégration et de ce fait la cohésion nationale et la sécurité, force est de reconnaître que les enjeux ramenant à l'histoire ne manquent pas. C'est pour cela que les questions liées à la colonisation, à l'esclavage restent encore aujourd'hui déterminantes à traiter. Devant ce constat, l'Etat français a du mal à prendre une position tranchée. Doit-il avoir un travail de mémoire sur son passé ? Doit-il reconnaître ses torts et se repentir de ses erreurs et s'excuser au près des peuples meurtris ? Pourquoi la question de la repentance est t-elle un enjeu national ? Bref, autant de zones d'ombres laissées libre par le politique, qu'il nous faut soulever dans ce travail. Car, comme le disait Raymond Aron : « connaître le passé est une manière de s'en libérer. »
[...] L'emballement de fin de campagne ne pousse pas à faire le détail. «Ignoble Menteur Amie des fraudeurs et des tricheurs : le colonnage quotidien ne suffit déjà pas à accueillir les noms d'oiseau que se balancent les candidats dans la dernière ligne droite. Si les médias devaient reprendre tous les dérapages démagogiques, ils ne feraient plus que ça. Et pas seulement chez Sarkozy. Tous (grands) candidats confondus, quel carton En miettes, en confiture, pulvérisés, l'euro, les radars, et le taux d'alcoolémie autorisé aux conducteurs (Le Pen), l'ENA, les indemnités de chômage des députés (Bayrou), les banques et leurs frais (Royal) : c'est le champ de ruines, l'hécatombe. [...]
[...] Et sans repentance. Car cette notion nous est radicalement et définitivement étrangère. Remarquons pour commencer que le mot a été mis à la mode . par ses adversaires. Le procédé est rôdé : amalgamer des noms de bateleurs et de pamphlétaires et ceux de citoyens critiques, historiens ou pas, viser de préférence des cibles faciles puis se présenter comme raisonnables, nuancés. Ce mode de fonctionnement est assez fidèlement résumé par le Dossier de Marianne consacré au phénomène : C'est une opération commando, une vaste entreprise de démoralisation, qui voit se répandre comme une traînée de poudre la mauvaise conscience et la mauvaise foi. [...]
[...] Ils montrent comment les divers actes de repentance ont entraîné des effets opposés à ceux souhaités. Voici un extrait : De même, lorsque Lionel Jospin, en novembre 1998, réhabilitait les fusillés pour l'exemple» des mutineries de 1917, il échauffa les esprits plus qu'il n'apaisa les mémoires. À chaque fois, la repentance atteint le but contraire à son intention: voulant réconcilier, elle déchire; recherchant le consensus, elle récolte la polémique. Selon eux, le risque de la repentance est à chercher au niveau de la course victimaire, chaque communauté se montant les unes contre les autres dans une course effrénée à la reconnaissance de fautes. [...]
[...] Il est temps que le politique retrouve sa sérénité, en commençant par exemple, par laisser les historiens faire leur travail et en recentrant son intervention sur ses prérogatives, celles qui urgent et intéressent les Français. Le fait que le politique tranche ce que doit être notre passé, nous rappelle, toute proportion gardée, les heures les plus sombres de notre histoire. Rappelons tout de même que toutes les dictatures ont fait de la manipulation et de l'instrumentalisation de l'histoire un outil de pouvoir. Par conséquent, rien ne peut justifier le fait que l'Etat dicte leur devoir aux historiens. [...]
[...] L'idée de repentance n'est pas perçue de la même façon selon les journaux. Pour notre étude, j'ai fait le choix de ne retenir que six articles : deux de l'Express, un du Monde, un de Libération, un de l'Humanité et un tiré du site Internet de la LDH de Toulon[6]. Donc, six articles aux orientations sociétales et idéologiques opposées. Avant de revenir sur le décryptage de chacun d'entre eux, on peut déjà tirer un premier constat : le thème de la repentance n'est pas traité numériquement de la même manière d'un journal à l'autre. [...]
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